À contrecœur, l’Algérie a décidé de convier le Maroc au prochain sommet de la Ligue arabe à travers le ministre de la Justice, qui sera dépêché à Rabat pour transmettre l’invitation. En acceptant de recevoir l’émissaire algérien, le Maroc a donné un signal positif, estime Driss Lagrini, professeur à l'Université Cadi Ayyad et expert en relations internationales, qui a répondu à nos questions sur les enjeux de la participation du Maroc au sommet de la Ligue arabe.
“Il s’agit d’un signe positif qu’envoi le Royaume à l’Algérie et qui s’inscrit dans la politique de la main tendue, telle qu’exprimée par le Souverain qui appelle régulièrement au dialogue et l’ouverture des frontières”, explique l’expert ajoutant que Maroc donnera forcément une suite favorable à l’invitation, à condition que l’Algérie abandonne les manœuvres de coulisses et les tentatives de manipulation de l’ordre du jour.
Là, le politologue renvoie au passif du voisin de l’est, habitué à faire des sommets internationaux une tribune pour ressasser sa propagande au sujet de l’affaire du Sahara bien qu’elle ait aucune rapport avec l’ordre du jour. “L’Algérie doit faire preuve de maturité politique en s’abstenant d’exploiter un rendez-vous aussi important pour servir son propre agenda et régler ses comptes avec le Maroc”, explique M. Lagrini.
En effet, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a appelé, lors du Conseil ministériel arabe qui s’est tenu au Caire, à ce que le prochain Sommet se tienne “sur la base de l’engagement”, loin des calculs étroits. Sur ce point, Driss Lagrini pense que le Maroc conditionne la réussite du Sommet à l’abandon des turpitudes et des tentatives de règlement de compte. "Seule une lecture réaliste de l’état actuel de la région peut permettre la relance d’une coopération commune entre les Etats membres de la Ligue’, poursuit notre interlocuteur.
Bien qu’il soit plus projeté vers les Etats-Unis, l’Europe et l’Afrique subsaharienne, le Royaume demeure attaché à la famille Arabe. l'expert conclut en disant que le Maroc demeure déterminé à jouer pleinement son rôle pour régler les problèmes qui persistent telles que le conflit au Proche Orient, la crise en Libye et la lutte contre l’ingérence iranienne dans la région.