Le jeune homme de soixante ans ouvre sa mémoire sans trop se prendre la tête, gardant les pieds sur une terre qui lui est fertile. Après avoir tressé des romans à succès et à prix, après avoir trempé ses doigts dans des miniatures, après avoir réfléchi et fait réfléchir, il décide d’écrire un personnage et dessiner en vis-à-vis de courts textes. On ne sait pas si c’est le trait qui met en évidence le phrasé ou si c’est le verbe qui tient en équilibre le dessin.
De toute évidence, les deux se font face, dialoguent, se complètent, mettent la balle au centre pour se titiller mutuellement. Et puis, il y a cet humour caustique, aiguisé à l’envi, parfois noir, joyeux par à-coups, souvent intemporel, globalement fédérateur.
Avec un clin d’oeil en coin à celui qui lui inspire le titre de cet opuscule : «J’ai rêvé que j’étais Martin Luther King et qu’au moment de faire mon speech, je ne me souvenais plus de mon dream.» Bah, c’est beau ! Youssouf Amine Elalamy est ce pré-adulte liseur, biberonné à quelques classiques illustrés : Pilote, A Suivre, Hara-kiri… et autres Blek le Roc ou Kiwi. Seulement, cette «littérature», il l’enjambe pour écrire, pour mieux affronter le dessin et ensuite marier les deux, le plastique en sus.
La page de droite
Dans cette série de rêves, c’est d’un éventail de thèmes qu’Elalamy use, soulevant ici et là quelques situations avec un sarcasme bienvenu : «J’ai rêvé que j’avais un frère siamois qui n’en faisait qu’à sa tête.», «J’ai rêvé que j’étais un vampire qui avait la phobie du sang.», «J’ai rêvé que j’étais un pangolin et qu’à moi seul, j’avais vaincu tous les humains.», «J’ai rêvé que je faisais l’amour à une sirène et qu’elle n’arrivait pas à prendre son pied.», «J’ai rêvé qu’aucune femme ne voulait me manger, sous prétexte que ma viande n’était pas halal.», «J’ai rêvé que j’avais pris du poids et que je pouvais enfin porter les habits de feu mon père. Il n’aimait pas être à l’étroit.» Youssouf Amine fait, consciemment ou pas, un choix déterminant en matière de pagination de son nouvel ouvrage.
Est-ce son côté artistique qui s’exprime ? En feuilletant un journal, un magazine ou un livre, le regard se porte automatiquement sur la page de droite dont la troisième dans la presse écrite est également appelée «la belle». Ici, c’est le dessin qui interpelle puisqu’il fait face au texte qui investit l’espace de gauche. Le dessin avant l’écrit ? Pour cette fois, en tout cas.
De toute évidence, les deux se font face, dialoguent, se complètent, mettent la balle au centre pour se titiller mutuellement. Et puis, il y a cet humour caustique, aiguisé à l’envi, parfois noir, joyeux par à-coups, souvent intemporel, globalement fédérateur.
Avec un clin d’oeil en coin à celui qui lui inspire le titre de cet opuscule : «J’ai rêvé que j’étais Martin Luther King et qu’au moment de faire mon speech, je ne me souvenais plus de mon dream.» Bah, c’est beau ! Youssouf Amine Elalamy est ce pré-adulte liseur, biberonné à quelques classiques illustrés : Pilote, A Suivre, Hara-kiri… et autres Blek le Roc ou Kiwi. Seulement, cette «littérature», il l’enjambe pour écrire, pour mieux affronter le dessin et ensuite marier les deux, le plastique en sus.
La page de droite
Dans cette série de rêves, c’est d’un éventail de thèmes qu’Elalamy use, soulevant ici et là quelques situations avec un sarcasme bienvenu : «J’ai rêvé que j’avais un frère siamois qui n’en faisait qu’à sa tête.», «J’ai rêvé que j’étais un vampire qui avait la phobie du sang.», «J’ai rêvé que j’étais un pangolin et qu’à moi seul, j’avais vaincu tous les humains.», «J’ai rêvé que je faisais l’amour à une sirène et qu’elle n’arrivait pas à prendre son pied.», «J’ai rêvé qu’aucune femme ne voulait me manger, sous prétexte que ma viande n’était pas halal.», «J’ai rêvé que j’avais pris du poids et que je pouvais enfin porter les habits de feu mon père. Il n’aimait pas être à l’étroit.» Youssouf Amine fait, consciemment ou pas, un choix déterminant en matière de pagination de son nouvel ouvrage.
Est-ce son côté artistique qui s’exprime ? En feuilletant un journal, un magazine ou un livre, le regard se porte automatiquement sur la page de droite dont la troisième dans la presse écrite est également appelée «la belle». Ici, c’est le dessin qui interpelle puisqu’il fait face au texte qui investit l’espace de gauche. Le dessin avant l’écrit ? Pour cette fois, en tout cas.
A. H.