Après des mois de traque et d'embuscades infructueuses, les gendarmes de la brigade judiciaire d'El Jadida ont finalement mis fin à la cavale de « Bouaouda », le célèbre trafiquant de drogue dont le nom était devenu synonyme de ruse et de fuite. Connu pour son habileté à se volatiliser à travers les champs et les fermes, il s'était forgé une réputation de maître de l'évasion, ce qui lui avait valu son surnom.
Sous l'impulsion du parquet et la direction du nouveau commandant régional, une opération d’envergure a été minutieusement préparée pour piéger celui qui semblait toujours un pas en avance. Mais cette nuit-là, Bouaouda n'avait pas envisagé le scénario qui allait sceller son destin. Cachés depuis la veille dans une petite cabane isolée, six gendarmes attendaient patiemment que leur proie tombe dans leur filet. C'était là, dans cet abri discret, que le baron entreposait régulièrement ses cargaisons illicites destinées à inonder le marché.
À l'aube, Bouaouda s'est présenté avec son véhicule aux plaques d'immatriculation falsifiées pour décharger sa marchandise. En quelques instants, les forces de l’ordre l’ont encerclé, mettant fin à une longue série d’évasions. Pris par surprise, il n'a pas eu le temps de recourir à ses talents de stratège qui, d'après certains habitants, lui auraient sans doute permis une nouvelle fuite. Mais cette fois-ci, la gendarmerie avait anticipé chaque mouvement.
Selon des sources locales, son frère est toujours incarcéré pour les mêmes délits, avec une libération prévue dans trois mois. Quant à leur père, il multiplie les démarches désespérées pour alléger la peine de son fils, visé par pas moins de 40 mandats de recherche. Mais même après cette capture éclatante, une question demeure : qui continue à faire tourner le réseau clandestin ?
Mohamed LOKHNATI