« Cette année la mer a jeté d’énorme quantités d’algues, contrairement aux mêmes périodes des autres années précédentes », souligne Mohamed Ghazouani, expert en la matière.
« Les algues marines n’ayant pas subi la foudre des plongeurs, explique tout. Sous prétexte de prix inappropriés, ces derniers se sont en effet abstenus de les collecter en début de la saison écoulée. Le Résultat est là: une abondance qui profite sans beaucoup d’efforts à toutes ces couches sociales qui en bénéficient », nous confia-t-il.
Dans les Doukkala ce sont plus de 8000 tonnes composées essentiellement d’algue rouge récoltée dans la zone maritime d’El Jadida-Jorf Lasfar qui débarquent chaque année. La floraison ou déclin des algues rouges dépendent beaucoup, selon les professionnels, de la manière de leur cueillette, explique Mohamed Ghazouani.
La surexploitation et l’extraction sauvage seraient d’ailleurs derrière les chutes des productions, relevées ces dernières années. Et d’ajouter: Et même si cette plante aquatique s’avère être très précieuse et qu’il convient de la gérer avec la plus grande attention, on ne se soucie guère de mener des recherches pour n’utiliser que des procédés répondant à des critères de développement durable, que ce soit en termes d’extraction ou d’exploitation.
Malheureusement, on a constaté avec amertume l’agression acharnée contre cette plante si précieuse, un massacre qui s’est développé durant les dernières années dans les Doukkalal, malgré le contrôle et l’intervention des autorités compétentes. Le déclin regrettable, de plus en plus ressenti de cet or rouge est dû principalement à l’agression que subissent sans pitié les algues rouges et leur extraction loin d’être conforme aux normes de l’usage. Les taux d’exploitation sont aujourd’hui incomparablement supérieurs au taux de croissances de ces algues, justifie Mohamed Ghazouani.
Et même si cette plante aquatique s’avère être très précieuse et qu’il convient de gérer avec la plus grande attention, on ne soucie guère de mener des recherches pour n’utiliser que des procédés répondant à des critères de développement durable
Une agression acharnée contre cette plante si précieuse s’est développée durant des années dans les Doukkala sans aucune intervention des autorités. Aussi faut-il signaler que certains intervenants dans la chaîne d’exploitation n’hésitent pas à simuler une fausse concurrence en créant des sociétés écrans pour continuer le saccage.
Certaines sociétés d’exportation, gourmandes et avides du gain facile, participent, elles aussi, au massacre de cette richesse en encourageant les plongeurs à travailler hors de la période de collecte autorisée, nous confient certains professionnels opérant dans les zones notamment de Lahdida, port d’El Jadida, Jorf Lasfar, et le PDA de Sidi Abed.
Mohamed LOKHNATI