Le ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et du Sport, Chakib Benmoussa, enchaîne les rencontres avec les différentes composantes du système éducatif. Lundi, le ministre s'est réuni avec les représentants de l'Enseignement privé, un secteur qui souffre de plusieurs dysfonctionnements qui ont été décelés dans un rapport du Conseil de la Concurrence. Bien que les travaux de cette réunion ne soient pas sanctionnés par un communiqué officiel, nous avons recueilli quelques détails concernant les conclusions de cette rencontre.
Contacté par nos soins, Abdeslam Ammor, président de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc, qui a pris part à cette réunion, nous a indiqué qu'il s'agit d'une première étape en vue d'examiner tous les problèmes de l'enseignement privé au Maroc. Les parties se sont mises d'accord sur un certain nombre de principes, dont la nécessité de revoir la formation des enseignants des écoles privées. Selon notre interlocuteur, il a été convenu de rendre obligatoire, d'ici les prochaines années et de façon progressive, l'obtention d'un diplôme universitaire d'Éducation pour pouvoir enseigner aux établissements privés, contrairement à ce qui est le cas aujourd'hui, où les écoles embauchent leurs enseignants directement sans conditions de qualification spécifiques. " Ce principe ne manquera pas de devenir obligatoire dans les années à venir, il est difficile de l'appliquer immédiatement puisque nous n'avons pas assez d'enseignants formés aux métiers de l'éducation", explique M. Ammor.
En plus de cela, Chakib Benmoussa a mis l'accent sur le rôle des écoles privées dans la promotion du préscolaire. "Nous sommes convenus que le secteur privé contribue davantage à l'élargissement du préscolaire surtout dans les zones éloignées qui souffrent d'un manque en la matière", indique notre interlocuteur, ajoutant qu'une commission mixte sera constituée pour chercher les moyens de concrétiser la loi cadre 51-17 et notamment les dispositions régissant l'enseignement privé. À cet égard, cette commission composée de responsables ministériels et des représentants des écoles privées devrait se réunir régulièrement.
Concernant les frais de scolarité, qui ont suscité une vive polémique durant la période du confinement général, la question du plafonnement n'a pas été à l'ordre du jour. Les écoles privées s'attachent au régime de la liberté des prix, tel que préconisé par le Conseil de la Concurrence. Toutefois, Chakib Benmoussa, quant à lui, aurait proposé l'idée de catégorisation des écoles privées pour mieux déterminer les tranches des frais de scolarité.
Les parties ont reconnu la nécessité de renforcer l'investissement dans le secteur privé afin de l'amplifier le maximum possible pour qu'il puisse jouer pleinement son rôle de soutien à l'école publique. Un rôle que prône le nouveau modèle de développement.