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Enseignement supérieur : La CNEMEP alerte sur la précarité des étudiants en médecine


Rédigé par A. CHANNAJE Jeudi 12 Mai 2022

93,7% des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie sont insatisfaits des mesures entreprises pour soutenir l’étudiant dans sa vie, selon une nouvelle étude.



La Commission Nationale des Étudiants en Médecine, en Médecine Dentaire et en Pharmacie du Maroc (CNEMEP) vient de dévoiler les résultats de son enquête sur les conditions financières et sociales et l’état de précarité chez les étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie des facultés publiques du Maroc.

Menée auprès de plus de 5300 étudiants à travers le pays, l’enquête a été lancée du 9 avril 2022 au 16 avril 2022. Il en ressort que seulement 18.4% des étudiants bénéficient de la bourse Minhaty. 92% des étudiants se trouvent ainsi dans l’obligation de se diriger vers leurs familles pour participer au financement de leurs études. 64% des étudiants dépendent éventuellement des indemnités et des bourses pour vivre et assurer leurs études, souligne la CNEMEP.

Dans le cadre des conditions actuelles, la majorité des étudiants se sont retrouvés (au cours de ces 12 derniers mois) dans l’obligation de demander de l’aide à leurs familles (78%), ou bien à un ami (38%), de diminuer l’épargne (30%), et incapable de payer le loyer (16%).

Pire, le manque de financement nécessaire et le retard des bourses/indemnités de fonction poussent presque 60% des étudiants à sauter des repas, à renoncer à des soins, et diminue leur hygiène de vie (30%), chose qui touche directement à leur dignité humaine, et implique même une atteinte de leur qualité de vie en général, avec presque 64% des étudiants qui déclarent l’impossibilité de partir en vacances…, déplore la CNEMEP.

Accès difficile au logement, alimentation déséquilibrée

L’étude révèle, par ailleurs, que 50% des étudiants qui paient le loyer y trouvent des difficultés pour en assurer le budget (en moyenne 2584 dirhams). Elle montre aussi que, pour 37% des étudiants, leurs ressources financières ne leur permettent pas de manger à leur faim, 54.36% trouvent que leur budget ne leur permet pas de manger équilibré, et 58% ont modifié leurs habitudes alimentaires. 96% des étudiants déclarent même qu’ils n’ont jamais reçu de repas de gardes aux CHU.

« Cette situation délicate impose aux étudiants de rester presque totalement dépendants de leurs parents et familles en termes de financement (surtout à travers les provisions alimentaires, paiement des transports et logement ainsi qu’en payant les autres charges basiques et nécessaires comme les factures d’eau, électricité, internet…), avec une rare minorité qui demeure complètement indépendante (2.75%) », affirme la CNEMEP. 13% des étudiants ont au moins une personne en charge, note la même source.

Quelles alternatives?

Pour chercher d’autres sources de financement, 55% des étudiants ont déjà recherché une activité rémunérée en parallèle avec les études et stages. Seuls 11% ont pu trouver un travail, souligne l’étude de la CNEMEP qui note que cette situation affecte directement la qualité de leur formation ainsi que leur vie sociale, santé générale et hygiène quotidienne.

Autres constats de l’enquête : 26% des étudiants se trouvent parfois dans l’obligation de renoncer à des produits d’hygiène primaires (savon, nécessaire de toilette…) pour des raisons financières, plus de 81% limitent leurs activités et leur accès aux loisirs à cause des limitations budgétaires et d’absence de milieux dédiés avec des tarifications réduites, et 24% des n’ont pas de pyjama de bloc.

Propositions

Côté recommandations, les étudiants estiment que le montant minimal nécessaire, en vue des dépenses relatives au transport, au logement et à l’alimentation, est de 2706.6 dhs par mois.

Face aux conditions susmentionnées et dans un cadre socio-économique qui évolue très rapidement, 96% des étudiants affirment que les indemnités de fonction actuelles ne sont même pas suffisantes pour avoir un mode de vie minimal correct, d’autant plus qu’ils représentent à peu près le tiers du montant minimal fixé par la loi pour les stagiaires des entreprises.

Ainsi, dans le cadre d’une formation très exigeante et coûteuse, la majorité des étudiants pensent qu’une revue des indemnisations doit être imminente, ainsi que la mise en place de bourses aux étudiants en 1er cycle est indispensable.

Pour conclure, 93,7% des étudiants sont insatisfaits des mesures entreprises pour soutenir l’étudiant dans sa vie, et 98,9% estiment que plus d’efforts doivent être entretenus pour soutenir l’étudiant dans ses dépenses.


A. CHANNAJE 








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