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Familles des anciens combattants de Daech : La mission exploratoire reconnait la complexité du rapatriement


Rédigé par Anass Machloukh Mercredi 14 Juillet 2021

Après des mois d’enquête sur le sort des familles des anciens djihadistes, bloqués en Syrie et en Irak, la mission exploratoire a reconnu la complexité de leur retour pour plusieurs raisons. Détails.




Objet d’une enquête parlementaire de plusieurs mois, le sort des Marocains bloqués en Syrie et en Irak s’annonce complexe selon la conclusion de la mission exploratoire, qui s’est réunie, mardi, pour discuter du rapport final – qui n’est pourtant pas encore validé… –, nous confirment des sources proches du dossier.

En effet, plusieurs familles d’anciens djihadistes marocains, enrôlés dans les rangs de Daech et d’autres groupes terroristes, sont encore bloquées dans des camps de réfugiés en Syrie et en Irak. Une grande partie est enfermée dans le camp d’Al-Hol dans le Nord-Est de la Syrie et vit dans des conditions lamentables, selon des témoins oculaires. Ceci nous a été confirmé par l’un des membres d’une équipe canadienne ayant fait un reportage sur ce camp contrôlé par les forces kurdes, où croupissent des centaines de veuves et d’enfants d’anciens djihadistes, en proie à la violence et à la maltraitance.

Contrairement à ce qui avait circulé récemment sur un potentiel accord du Maroc de rapatrier toutes ces personnes, rien n’est décidé pour le moment. Des sources proches du camp syrien nous ont indiqué que les autorités du camp d’Al-Hol n’ont reçu, pour le moment, aucune demande d’extradition des ressortissants marocains, dont quelquesuns ont une double nationalité. Nous avons contacté le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) pour savoir plus d’informations.

L’Agence onusienne nous a renvoyés vers la Croix-Rouge, communément considérée comme l’organe le mieux renseigné sur les conditions des réfugiés en Syrie, lequel n’a pas répondu à nos sollicitations.

Une démarche complexe et difficile

Selon quelques éléments du rapport parvenu à L’Opinion, la mission a conclu que le retour de ces familles demeure une démarche très difficile et complexe, vu plusieurs entraves d’ordre sécuritaire, administratif et diplomatique. En effet, l’absence de relations diplomatiques entre le Maroc et les gouvernements de Syrie et d’Irak complique la coordination avec ces pays. Toutefois, il existe un accord sur le transfert des personnes condamnées, signé entre le Maroc et la Syrie en avril 2000, et qui n’est pas encore activé.

Concrètement, quelque 1.659 Marocains ont rejoint la Syrie et l’Irak, dont 290 femmes et plus de 628 enfants et mineurs, selon les chiffres avancés par les officiels. 345 combattants sont rentrés au bercail, dont 325 personnes ont été condamnées à la prison ferme, 3 jugées à la prison avec sursis, 6 innocentées et 11 personnes toujours sous enquête.

Cela dit, la Mission exploratoire a recommandé d’entériner l’accord précité tout en veillant à conclure un accord semblable avec le gouvernement irakien. En outre, le rapport a également préconisé la mise en place d’une instance nationale autonome chargée de traiter ce dossier.

Rappelons que, selon des éléments communiqués par le patron du BCIJ Habboub Cherkaoui à l’Agence espagnole de presse EFE, 1300 Marocains se sont enrôlés dans les rangs des organisations terroristes comme Daêch, El Nosra et Al Qaïda. 750 djihadistes ont péri dans les combats, laissant leurs familles derrière eux. Par ailleurs, selon les responsables publics, 250 personnes sont détenues dans les camps syriens, irakiens et turcs.

Le nombre de femmes est estimé à 138 et celui des mineurs est de 400, dont seuls 153 ont la nationalité marocaine confirmée, puisque le reste d’entre eux sont nés en zone de guerre.
 
A. M.



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