Le rouleau compresseur de la pandémie du Coronavirus a finalement eu raison de la saison estivale. En un laps de temps, les plages marocaines sont tombées les unes après les autres tel un vulgaire château de cartes, entraînant dans leur chute un tourisme balnéaire déjà amoindri par un retard au démarrage de plusieurs semaines en raison du confinement qui était resté en vigueur jusqu’au 10 juin.
Entre le 15 et le 24 août, ce ne sont pas moins d’une dizaine de plages et de stations balnéaires très populaires qui ont ainsi basculé en mode lockdown. Rien que ce dimanche, la province de Berrechid a décidé de fermer toutes les plages du littoral des communes Sidi Rahal et Soualem Trifia.
L’essentiel de ces lieux étant situé sur la façade atlantique du pays. De Tanger à Casablanca, toutes les plages sont fermées, en commençant par la plage Dalia à Tanger, tout en passant par Malabata, Achakkar, Blanka, Sidi Kacem, la plage de Asilah, etc. De Kénitra à Casablanca, les plages fermées sont les plages de Témara, Harhoura, Guy Ville, Sables d’Or, Contrebandier, Sid El Abd, Val d’Or, Rose Marie, Plage de Salé, Mansouria, Oued Cherrat, Plages de Casablanca, Dar Bouazza, Paloma, Plage de Mohammedia, Aïn Harrouda. Toujours sur la côte de l’atlantique, les plages qui commencent de la ville d’El Jadida jusqu’à Dakhla sont toujours autorisées d’accès. Cette situation s’explique par le fait que plusieurs villes de la région, à l’instar de la ville d’Agadir, sont considérées comme de véritables destinations balnéaires qui enregistrent chaque été d’important afflux de visiteurs. D’autre part, les cas de contamination enregistrés chaque année dans ces régions sont très faibles et maîtrisables.
Du côté de la façade méditerranéenne, toutes les plages sont autorisées d’accès, en commençant par Martil jusqu’à Saïdia. Cela pourrait être également expliqué par plusieurs raisons. D’abord, ces régions enregistrent rarement des cas de contamination, comme à Oujda ou à Saïdia, et le virus est quasiment inexistant dans ces villes. De plus, pour les habitants de ces régions, comme ceux de Martil par exemple, la saison estivale constitue la seule période où ils peuvent réellement travailler.
D’autres secteurs sont impactés
Cette situation a créé une certaine confusion, au niveau de la population et des acteurs touristiques, qui craignent que la fermeture des plages mène à un arrêt de leurs activités. Cela aura forcément un impact sur le secteur du tourisme balnéaire, qui est le seul type de tourisme pratiqué en cette période de pandémie. Etant donné que l’économie soit fortement dépendante de la consommation intérieure, celle-ci sera également touchée. Qui dit impact sur le tourisme, dit impact sur l’économie puisqu’il s’agit de l’un des secteurs principaux capables de contribuer à sauver la situation économique dans le pays.
Le secteur économique n’est pas le seul qui est touché par ces décisions. En effet, les effets de ces mesures restrictives sont d’ordre économique, social et psychologique. D’un point de vue économique, les hôteliers, déjà éprouvés par les effets du confinement, se retrouvent dans une situation peu reluisante. Contraints de suspendre toutes leurs activités, les professionnels se sont vite retrouvés face à des trésoreries déficitaires, incapables d’honorer leurs engagements, même ceux de court terme (salaires, échéances bancaires et d’assurance, etc.).Parmi les particuliers, les locations de vacances sont annulées à une cadence infernale, étant donné que l’accès aux plages est interdit.
Un déséquilibre qui augmente les risques
Pour plusieurs, la décision de fermer ces plages, et de garder d’autres ouvertes, reste d’une ambiguïté totale. Les autorités justifient cette décision par le fait qu’elles sont considérées comme un lieu où les gestes de protection ne sont plus respectés comme avant par la population. Ceci dit, il est clair que l’ensemble de la population s’attachait à ces lieux, indispensables pour l’été, et nécessaires en cette période de pandémie. En effet, jusqu’à présent, ces espaces constituaient l’unique moyen qui permettait aux habitants de la région de profiter de leur été, même en pleine pandémie.
Ces mesures prises par les autorités présentent plusieurs limites, dont la plus visible actuellement est celle du déséquilibre. En effet, après la décision de fermer, mercredi, les plages de la région Témara-Skhirat, par exemple, d’autres régions voisines ont été le jour même submergées de visiteurs. Ceci est également le cas pour la plage d’El Jadida, après l’interdiction d’accès aux plages de la région de Casablanca. Ce phénomène constitue un véritable risque qui pourrait influencer remarquablement le bilan des contaminations dans le pays. Alors qu’il ne reste que quelques jours avant la fin de la saison de l’été, rien ne semble intimider les Marocains qui veulent à tout prix profiter un peu plus de la saison. Au moment où des plages se vident, d’autres se voient remplies encore plus de visiteurs, chose qui risque de créer un déséquilibre et d’augmenter le risque de propagation du virus.
Entre le 15 et le 24 août, ce ne sont pas moins d’une dizaine de plages et de stations balnéaires très populaires qui ont ainsi basculé en mode lockdown. Rien que ce dimanche, la province de Berrechid a décidé de fermer toutes les plages du littoral des communes Sidi Rahal et Soualem Trifia.
L’essentiel de ces lieux étant situé sur la façade atlantique du pays. De Tanger à Casablanca, toutes les plages sont fermées, en commençant par la plage Dalia à Tanger, tout en passant par Malabata, Achakkar, Blanka, Sidi Kacem, la plage de Asilah, etc. De Kénitra à Casablanca, les plages fermées sont les plages de Témara, Harhoura, Guy Ville, Sables d’Or, Contrebandier, Sid El Abd, Val d’Or, Rose Marie, Plage de Salé, Mansouria, Oued Cherrat, Plages de Casablanca, Dar Bouazza, Paloma, Plage de Mohammedia, Aïn Harrouda. Toujours sur la côte de l’atlantique, les plages qui commencent de la ville d’El Jadida jusqu’à Dakhla sont toujours autorisées d’accès. Cette situation s’explique par le fait que plusieurs villes de la région, à l’instar de la ville d’Agadir, sont considérées comme de véritables destinations balnéaires qui enregistrent chaque été d’important afflux de visiteurs. D’autre part, les cas de contamination enregistrés chaque année dans ces régions sont très faibles et maîtrisables.
Du côté de la façade méditerranéenne, toutes les plages sont autorisées d’accès, en commençant par Martil jusqu’à Saïdia. Cela pourrait être également expliqué par plusieurs raisons. D’abord, ces régions enregistrent rarement des cas de contamination, comme à Oujda ou à Saïdia, et le virus est quasiment inexistant dans ces villes. De plus, pour les habitants de ces régions, comme ceux de Martil par exemple, la saison estivale constitue la seule période où ils peuvent réellement travailler.
D’autres secteurs sont impactés
Cette situation a créé une certaine confusion, au niveau de la population et des acteurs touristiques, qui craignent que la fermeture des plages mène à un arrêt de leurs activités. Cela aura forcément un impact sur le secteur du tourisme balnéaire, qui est le seul type de tourisme pratiqué en cette période de pandémie. Etant donné que l’économie soit fortement dépendante de la consommation intérieure, celle-ci sera également touchée. Qui dit impact sur le tourisme, dit impact sur l’économie puisqu’il s’agit de l’un des secteurs principaux capables de contribuer à sauver la situation économique dans le pays.
Le secteur économique n’est pas le seul qui est touché par ces décisions. En effet, les effets de ces mesures restrictives sont d’ordre économique, social et psychologique. D’un point de vue économique, les hôteliers, déjà éprouvés par les effets du confinement, se retrouvent dans une situation peu reluisante. Contraints de suspendre toutes leurs activités, les professionnels se sont vite retrouvés face à des trésoreries déficitaires, incapables d’honorer leurs engagements, même ceux de court terme (salaires, échéances bancaires et d’assurance, etc.).Parmi les particuliers, les locations de vacances sont annulées à une cadence infernale, étant donné que l’accès aux plages est interdit.
Un déséquilibre qui augmente les risques
Pour plusieurs, la décision de fermer ces plages, et de garder d’autres ouvertes, reste d’une ambiguïté totale. Les autorités justifient cette décision par le fait qu’elles sont considérées comme un lieu où les gestes de protection ne sont plus respectés comme avant par la population. Ceci dit, il est clair que l’ensemble de la population s’attachait à ces lieux, indispensables pour l’été, et nécessaires en cette période de pandémie. En effet, jusqu’à présent, ces espaces constituaient l’unique moyen qui permettait aux habitants de la région de profiter de leur été, même en pleine pandémie.
Ces mesures prises par les autorités présentent plusieurs limites, dont la plus visible actuellement est celle du déséquilibre. En effet, après la décision de fermer, mercredi, les plages de la région Témara-Skhirat, par exemple, d’autres régions voisines ont été le jour même submergées de visiteurs. Ceci est également le cas pour la plage d’El Jadida, après l’interdiction d’accès aux plages de la région de Casablanca. Ce phénomène constitue un véritable risque qui pourrait influencer remarquablement le bilan des contaminations dans le pays. Alors qu’il ne reste que quelques jours avant la fin de la saison de l’été, rien ne semble intimider les Marocains qui veulent à tout prix profiter un peu plus de la saison. Au moment où des plages se vident, d’autres se voient remplies encore plus de visiteurs, chose qui risque de créer un déséquilibre et d’augmenter le risque de propagation du virus.
Hajar LEBABI
Fermeture des plages : Un impact psychologique non négligeable
Incompréhension, sidération, colère, sentiment d’injustice, isolement, ennui, anxiété, peur… Depuis la fermeture de certaines plages du Royaume, les sentiments se bousculent. Ceci est légitimé par le fait qu’il s’agit d’une décision complètement inattendue de la part des autorités. Pour la surmonter, il est important de penser à un moyen de se réadapter entièrement, d’ouvrir une conversation sur les raisons de l’augmentation du stress et comment contribuer à la solution. Les réactions dans l’épreuve se ressemblent, mais les gens s’attachent à différentes pistes pour mieux supporter cette situation qui semble s’éterniser. Chacun selon ses capacités et selon sa force mentale.
Face aux pronostics incertains, à l’imposition de mesures de sanitaires inconnues, aux pertes financières importantes et aux messages contradictoires des autorités, plusieurs facteurs de stress contribuent sans aucun doute à une détresse émotionnelle généralisée et à un risque accru de maladie psychiatrique associée à la Covid-19.
A cela s’ajoute cette crainte d’être à nouveau reconfiné.
En effet, les mesures prises pour ralentir la propagation du Coronavirus, telles que la distanciation sociale ou la fermeture de certaines plages, ont conduit à un plus grand isolement et à de graves difficultés financières pour beaucoup. Aujourd’hui, alors que la pandémie se poursuit, plusieurs mesures, comme le retour au confinement, pourraient infliger des traumatismes émotionnels de longue durée et avoir un impact indéniable sur la santé mentale.
Face aux pronostics incertains, à l’imposition de mesures de sanitaires inconnues, aux pertes financières importantes et aux messages contradictoires des autorités, plusieurs facteurs de stress contribuent sans aucun doute à une détresse émotionnelle généralisée et à un risque accru de maladie psychiatrique associée à la Covid-19.
A cela s’ajoute cette crainte d’être à nouveau reconfiné.
En effet, les mesures prises pour ralentir la propagation du Coronavirus, telles que la distanciation sociale ou la fermeture de certaines plages, ont conduit à un plus grand isolement et à de graves difficultés financières pour beaucoup. Aujourd’hui, alors que la pandémie se poursuit, plusieurs mesures, comme le retour au confinement, pourraient infliger des traumatismes émotionnels de longue durée et avoir un impact indéniable sur la santé mentale.
3 questions à Driss Errazi
Driss Errazi
« L’impact sur le tourisme et l’économie sera indéniable, que ce soit pour les grands opérateurs du tourisme comme pour les petits métiers »
Membre du Conseil de la ville de Rabat et Président du Conseil de la préfecture de Hassan, Driss Errazi nous livre ses réflexions sur la polémique de la fermeture des plages.
- Avez-vous été contacté par les autorités concernées à propos de la fermeture des plages ?
- Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’information officielle, pourtant, les rumeurs ne cessent de circuler. Cette situation crée une grande confusion, car nous ignorons comment réagir face à cette situation. Les autorités doivent communiquer clairement sur le sujet.
- Comment se fait-il que des plages sont fermées et que d’autres restent accessibles ?
- La fermeture de certaines plages reste une décision très ambiguë. Si les plages sont considérées comme des lieux de transmission du virus, l’interdiction doit s’étaler sur toutes les plages du Royaume. Cependant, cette décision ne sera pas sans conséquence, sur le plan touristique et économique.
- Quel est l’impact d’une telle décision sur le tourisme balnéaire ?
- Les autorités ont privilégié la situation sanitaire aux dépens du tourisme balnéaire, chose qui est tout à fait compréhensible. Ceci dit, l’impact sur le tourisme et l’économie sera indéniable, que ce soit pour les grands opérateurs du tourisme comme pour les petits métiers. Il faut donc prévoir d’autres mesures et d’autres alternatives pour éviter le choc économique que pourrait provoquer cette décision.
Membre du Conseil de la ville de Rabat et Président du Conseil de la préfecture de Hassan, Driss Errazi nous livre ses réflexions sur la polémique de la fermeture des plages.
- Avez-vous été contacté par les autorités concernées à propos de la fermeture des plages ?
- Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu d’information officielle, pourtant, les rumeurs ne cessent de circuler. Cette situation crée une grande confusion, car nous ignorons comment réagir face à cette situation. Les autorités doivent communiquer clairement sur le sujet.
- Comment se fait-il que des plages sont fermées et que d’autres restent accessibles ?
- La fermeture de certaines plages reste une décision très ambiguë. Si les plages sont considérées comme des lieux de transmission du virus, l’interdiction doit s’étaler sur toutes les plages du Royaume. Cependant, cette décision ne sera pas sans conséquence, sur le plan touristique et économique.
- Quel est l’impact d’une telle décision sur le tourisme balnéaire ?
- Les autorités ont privilégié la situation sanitaire aux dépens du tourisme balnéaire, chose qui est tout à fait compréhensible. Ceci dit, l’impact sur le tourisme et l’économie sera indéniable, que ce soit pour les grands opérateurs du tourisme comme pour les petits métiers. Il faut donc prévoir d’autres mesures et d’autres alternatives pour éviter le choc économique que pourrait provoquer cette décision.
Recueillis par H. L.
Repères
Et les plages privées ?
Après la décision de fermer les plages de plusieurs régions, les plages privées sont également concernées. Peu de temps après la reprise de leurs activités, nombreux sont ceux qui ont été bouleversés par cette décision. «Cela n’a absolument aucun sens, il faut d’abord voir les quartiers et les espaces qui favorisent véritablement la transmission du virus», nous déclare le responsable d’un hôtel, qui donne accès à la plage. «En plus, la fermeture de ces plages n’encourage pas l’amélioration du tourisme interne», ajoute-t-il.
Les petits métiers de la plage : de véritables victimes
Les visiteurs des plages ne sont pas les seuls touchés par cette décision. En effet, pour les petits métiers, comme les vendeurs de beignets ou les loueurs de parasols, l’impact est encore plus pesant. «Je ne sais pas comment je pourrais subvenir aux besoins de ma famille. Cette décision nous a tous bouleversé, surtout qu’on commençait à peine à reprendre nos activités», déclare Taoufik, un loueur de parasols sur la plage de Skhirat. C’est d’autant plus vrai que la fermeture des plages par les autorités n’a pas été accompagnée de mesures permettant d’atténuer l’impact d’une telle décision.