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Fête de l’Indépendance : Du Maroc Libre à l’État Social [INTÉGRAL]


Rédigé par L'Opinion Samedi 18 Novembre 2023

C’est dans un contexte marqué par une succession de victoires diplomatiques que le Maroc célèbre, samedi, le 68ème anniversaire de la Fête de l'Indépendance. Un événement historique qui marque le début de la dynamique de création d’un Maroc indépendant, moderne, fort et ambitieux.



Le 6 novembre 1955, le ministre français des Affaires étrangères, Antoine Pinay, et Sidi Mohammed Ben Youssef signent les accords de la Celle-Saint-Cloud, prévoyant le retour sur le Trône du Sultan Mohammed V, et l’indépendance du Maroc. Douze jours plus tard, Feu SM Mohammed V a proclamé la libération du Maroc du joug du colonialisme. L’indépendance n’est certes officiellement déclarée que le 2 mars 1956, mais le Royaume respirait déjà un air de liberté, la tête tournée vers l’avenir, celui de l’édification de l’Etat-Nation. «Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du protectorat et l’avènement d’une ère de liberté et d’indépendance». C’est en ces termes que Feu SM Mohammed V avait annoncé la fin de la période coloniale et le recouvrement par le Maroc de son indépendance et de sa souveraineté, ainsi que le lancement de la marche du développement dans tous les secteurs. Le Sultan avait ajouté : «Au terme des négociations, le régime de protectorat prendra fin et le Maroc connaîtra une ère nouvelle, où il examinera sa souveraineté dans le cadre des nouveaux accords et dans un esprit de compréhension et de coopération féconde avec le peuple français».
 
Dès cette date, Feu SM Mohammed V avait révélé dans le discours du Trône les éléments d’une réforme constitutionnelle basée sur l’établissement d’un État de droit, en soulignant que l’objectif est la constitution d’un gouvernement marocain responsable et représentatif, expression authentique de la volonté du peuple. Feu SM Mohammed V avait alors tracé des orientations directes, appelant à la démocratisation et au multipartisme. Aussitôt, le Maroc s’est engagé dans un laborieux processus de modernisation administrative, dans lequel les paramètres de la décentralisation, de la déconcentration et de la régionalisation ont occupé une place majeure. Conscientes de la gravité de l’héritage légué par le protectorat, les autorités marocaines ont dû rompre avec le passé pour jeter les bases d’une nouvelle organisation administrative de proximité. Ce choix volontariste et déterminé de Feu SM Mohammed V a permis au Maroc d’inaugurer dès 1959 une pratique moderne de la gestion locale, avec la mise en place de 800 collectivités territoriales de base, la mise en œuvre d’un système électif et pluraliste pour la désignation des Conseils communaux et l’adoption du suffrage universel direct.
 
Traçage du Grand Maroc
 
Le territoire a très tôt occupé une place prépondérante dans la conscience collective des Marocains, en témoigne la théorie du Grand Maroc présentée et défendue quelques années avant l’indépendance par le leader istiqlalien Allal El Fassi. En juillet 1956, ce dernier a rendu publique dans le journal de l’Istiqlal, Al Alam, une carte qui devint progressivement une référence dans l’imaginaire territorial marocain. D’après ce document, le Grand Maroc devait recouvrir l’ensemble du territoire administré par les Français et les Espagnols, mais aussi toute la partie Ouest du désert algérien, le Nord du Mali ainsi que l’intégralité de la Mauritanie. Cet espace était défini par les nationalistes marocains comme les limites historiques du Maroc. Témoigne également de ces revendications territoriales une lettre que Feu SM Mohammed V adressa au président espagnol Franco en 1960. Il y annonçait Sa volonté de faire table rase du découpage territorial colonial : «Nos deux peuples doivent résoudre leurs différends dans l’intérêt de leurs générations futures […] en fondant leurs échanges sur les bases de l’égalité et du respect mutuel, en écartant toutes les idées qui ne concordent désormais plus avec notre temps, et en renonçant à tous les privilèges et droits concédés en vertu d’accords archaïques dont la concertation avait eu lieu dans des circonstances exceptionnelles». Il apparaît clairement que le Maroc indépendant n’entendait pas renoncer à une bonne partie du Grand Maroc : la région de Tarfaya fut récupérée en 1958 ; la frontière avec l’Algérie fut contestée en 1963, ce qui donna lieu à un conflit armé connu sous le nom de «Guerre des Sables» ; l’enclave de Sidi Ifni fut récupérée en 1969 suite à des négociations avec l’Espagne ; la Mauritanie ne fut reconnue par le Maroc qu’en 1970 (c’est-à-dire dix ans après son indépendance) ; et enfin, le Sahara fut rattaché au Maroc en 1975 suite à la Marche Verte et aux accords de Madrid qui en découlèrent. Quelques mois après ces accords et plus de vingt-cinq ans après la lettre que Feu SM Mohammed V avait adressée à Franco, Feu SM Hassan II affirmait encore : «Je suis heureux que le bon droit ait finalement et pacifiquement prévalu en ce qui concerne notre Sahara. J’ai bonne espérance qu’un jour on reconnaîtra de même que Sebta, Mellilia, les îles du Rif sont territoires marocains».
 
Vers un Maroc social 
 
Dresser un bilan exhaustif et objectif de ces 68 années d’indépendance nécessite des études et des analyses approfondies, car l’accession à l’indépendance signifiait l’engagement d’une bataille rude, et sur tous les plans. C’est le Grand Jihad. Un combat qui a été souvent couronné de succès, mais qui a enregistré aussi des échecs. En tous cas, le Maroc d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui de 1955. De l’étape de la libération engagée par Feu SM Mohammed V en parfaite symbiose avec le peuple, le Maroc a connu celle de l’édification sous le règne de Feu SM Hassan II. Aujourd’hui, c’est un Maroc nouveau qui est en train d’être bâti par SM le Roi Mohammed VI. Un Maroc de la justice sociale et de l’épanouissement économique. Un Maroc qui se hisse au rang des grandes puissances internationales. Un Maroc des investissements et des grands événements internationaux. C’est ainsi que SM le Roi Mohammed VI préserve l’héritage de Ses ancêtres. 

3 questions à Chiba Maelaïnin « L’indépendance marque une transition majeure dans l’Histoire du Royaume »

Président du Conseil national du Parti de l’Istiqlal, Chiba Maelaïnin nous parle des enjeux de la fête de l’Indépendance.
Président du Conseil national du Parti de l’Istiqlal, Chiba Maelaïnin nous parle des enjeux de la fête de l’Indépendance.
Le Maroc célèbre le 18 novembre de chaque année la fête de l’indépendance. Quelle est la valeur symbolique de cet événement ?
 
L’indépendance est une date clé, qui marque une transition majeure dans l’Histoire du Royaume. Il s’agit d’un événement qui se distingue par sa portée glorieuse et symbolique indéniable, traduisant le dévouement et les sacrifices de toute la nation, Roi et Peuple, en la faveur de mère patrie. Cette date est marquante, car elle vient couronner le rétablissement de la souveraineté du Maroc, après le grand militantisme du peuple marocain du Nord au Sud. Cet événement a ouvert une nouvelle ère d’un nouveau Maroc indépendant et moderne.
 
Effectivement, l'indépendance constitue le point de départ de l’édification du Maroc moderne. Comment appréhendez-vous cette dynamique au fil du temps ?
 
Le Maroc a d’abord entamé son chemin vers l’instauration des fondements de l’Etat démocratique et de droit, en associant davantage le peuple à la prise de décisions politiques. Cela s’est fait, tout d’abord, par l’établissement des élections communales, puis législatives. Pour répondre aux exigences d’une population moderne et de plus en plus ouverte, le pays a entamé, par la suite, des chantiers phares visant à associer la femme dans le domaine social, politique et économique. Il s’agit notamment de la Constitution de 2011 et du Code du statut personnel devenu Code de la famille en 2004. Après un parcours considérable pour élaborer un texte englobant l'ensemble de la famille, le pays a amorcé une nouvelle ère en entamant la révision de cette loi, adoptant une approche participative. L'objectif est de parvenir à un texte en mesure de garantir les droits de chacun dans un Maroc en pleine mutation.
 
Quels mécanismes favorisez-vous pour assurer la transmission de ces principes aux générations futures ?
 
Il est impératif de travailler simultanément sur l’Education, pour que les valeurs du Maroc demeurent ancrées dans les esprits de toutes les générations. Le Maroc a, depuis toujours, favorisé le dialogue et s'est ouvert aux civilisations contemporaines. La socialisation des nouvelles générations devrait ainsi prendre en considération cette ouverture, tout en la liant à l’identité marocaine. Le Royaume dispose d’une Histoire très riche, qu’il faut préserver à tout prix.

Commémoration : Héritage aux nouvelles générations

Cette fête permet aux générations montantes de s’arrêter sur les efforts consentis depuis lors pour le développement du Maroc dans tous les domaines. En effet, s’affranchir du joug du colonialisme ne fut que le début d’une autre grande épopée, celle d’offrir aux Marocains les conditions d’une vie digne dans le respect de leurs droits et de leurs libertés.Tel fut le chantier lancé dès les premiers jours de l’indépendance par Feu SM Mohammed V, qui a su mener le Royaume vers une nouvelle ère, marquant la victoire du droit sur l'injustice. Cette œuvre a été poursuivie par Son successeur, Feu SM Hassan II, qui a œuvré tout au long de Son règne à poser les jalons d'un Maroc moderne, uni et solidaire de Tanger à Lagouira, et à lui assurer une place de choix dans le concert des nations, à la faveur de projets et de politiques structurants dans tous les domaines touchant au quotidien du citoyen marocain. Et aujourd’hui, cet héritage est préservé par SM le Roi Mohammed VI, qui a fait du Maroc une grande nation, citée comme référence à l’international, dans plusieurs domaines.
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Guerre des Sables : 15 jours et le tour est joué !

Les Marocains se souviennent amèrement des causes de la guerre des Sables dans les années 1960 du siècle dernier, des tentatives algériennes de déstabilisation du Maroc et de l'achat des consciences au sein de l'Organisation africaine et l'expulsion de 350.000 Marocains de l'Algérie à la veille d'Aïd Al-Adha en 1975, en réponse à la Marche Verte pour libérer le Sahara marocain du colonialisme espagnol. Le régime algérien a débuté les hostilités alors que le Maroc ne demandait rien d’autre que l’application du protocole signé le 6 juillet 1961 à Rabat par Feu Hassan II et le président du gouvernement provisoire algérien de l’époque, Ferhat Abbas. En vertu de ce protocole, la partie algérienne reconnaissait que des territoires historiquement marocains, illégalement rattachés par la France au futur Etat algérien indépendant, seront restitués au Royaume dès l’acquisition de l’indépendance par l’Algérie.
 
Sous la pression des conflits internes, notamment ceux liés à la Kabylie, Ahmed Ben Bella, qui venait de prendre le pouvoir le 15 septembre 1963, après l’emprisonnement de Ferhat Abbas, va nommer « l’agresseur marocain » pour faire diversion et éviter la guerre civile. Depuis lors, les agressions algériennes se sont multipliées. Dans un premier temps, le Royaume a fait montre de retenue, mais après l’épuisement des recours diplomatiques, la riposte fut engagée par Feu Hassan II. Il n’aura fallu que quelque 15 jours à l’armée marocaine pour reconquérir les territoires illégalement occupés par l’armée algérienne.








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