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Gazoduc Nigeria-Maroc : la CEDEAO opte pour la voie du Royaume...les convoitises algériennes font pschitt


Rédigé par Saâd JAFRI Lundi 14 Décembre 2020

Après que l’Algérie ait qualifié d’«inimaginable» le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP), la CEDEAO a affirmé la nécessité de poursuivre les discussions avec les promoteurs de ce dernier…Une douche froide pour les Algériens.



Gazoduc Nigeria-Maroc : la CEDEAO opte pour la voie du Royaume...les convoitises algériennes font pschitt
Après des jours de concertations, les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont recommandé, à l’issue de la rencontre des acteurs du secteur énergétique de la Communauté qui s’est achevée le jeudi 10 décembre 2020 à Ouagadougou, au Burkina Faso, le déploiement du projet d’extension du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest.

Ces derniers ont affirmé, dans un communiqué final, la nécessité de poursuivre les discussions avec les promoteurs du projet du Gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) en vue de la conclusion d’un Mémorandum d’entente devant permettre d’aboutir à l’étude détaillée d’un projet unique de gazoduc en Afrique de l’Ouest.

Une position qui doit être ressentie comme un cinglant coup de claque pour les détracteurs du Royaume, particulièrement l’Algérie dont le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, est allé voir, au mois de novembre, son homologue nigérian, Geoffrey Onyeama, avec l’ambition de relancer le projet suranné du gazoduc Nigeria-Algérie via le Niger, qui date de plus de quatre décennies, et torpiller la proposition marocaine. D’autant plus que quelques jours avant la décision des membres de la CEDEAO, le ministre algérien de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, avait qualifié le projet de gazoduc maroco-nigérian d’«inimaginable», soutenant que, sur le plan technique, «il reste très difficile à réaliser du fait qu’il traverse plusieurs pays».

Néanmoins, il semble que les représentants des ministres en charge des Hydrocarbures et de l’Energie des 15 pays de la CEDEAO et plusieurs institutions, dont l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’Autorité du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (AGAO), la Société du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAPCO), l’Unité de préparation et de développement des projets d’infrastructures de la CEDEAO (PPDU), la Nigerian national petroleum corporation (NNPC) et la Société nationale des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), qui ont pris part à la réunion de Ouagadougou, ne sont pas du même avis. 

Une réelle opportunité pour la région 

Cela dit, le choix du projet de gazoduc Nigeria-Maroc est loin d’être une surprise, du fait que son tracé et celui du Projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP), «concourent à des objectifs communs qui sont la valorisation des ressources gazières de la région et l’approvisionnement des pays en énergie propres, y compris les Etats membres de la CEDEAO», sachant qu’une partie du projet WAGPEP est déjà finalisée.

Ainsi, les participants ont appelé, dans un communiqué final, à ce que les études à conduire pour le projet de Gazoduc incluent l’analyse de faisabilité pour la fusion des deux projets en un projet unique et que les résultats soient présentés aux Etats membres en vue d’une décision finale. Les experts ont en outre souligné que la réalisation d’un gazoduc unique reliant l’ensemble des Etats membres de la CEDEAO est une réelle opportunité pour la région. Ils ont recommandé, à ce propos, la prise en compte de la satisfaction des besoins en gaz de tous les Etats membres dans le processus de fusion des deux projets.

A cet effet, les études à mener avec les promoteurs du NMGP devront inclure la phase 1 du projet WAGPEP dont la préparation avait été entamée par la CEDEAO. Les Chefs d’Etats et de Gouvernements de la CEDEAO ont adopté, en 2018, le rapport issu de cette étude dont l’une des conclusions les plus importantes est le développement du projet WAGPEP en 5 phases. La première phase de ce projet concerne l’extension du gazoduc à la Côte d’Ivoire et au Burkina Faso.

En outre, la recommandation de la CEDEAO se justifie également par le fait que le projet maroco-nigérian va relier plusieurs pays non seulement des producteurs et consommateurs de gaz, mais également des pays qui rejoindront les producteurs africains dans les quelques années à venir, notamment la Mauritanie et le Sénégal, dont les découvertes récentes de gaz sont colossales et situées beaucoup plus près du Maroc, qu’un autre pays. Ainsi, il est de notoriété publique que ce gazoduc favorisera l’intégration africaine, contribuera à la stabilité, au développement économique et à la création d’emplois, dans plus de 13 pays. Ce n’est donc pas seulement un projet d’infrastructures mais un axe structurant économiquement pour toute l’Afrique de l’Ouest, qui aujourd’hui, plus que jamais, ont besoin d’un projet fiable à forte valeur ajoutée.
 
Un tracé sécurisé

L’aspect sécuritaire constitue un énième argument incitatif pour l’adoption du Gazoduc Nigeria-Maroc, du fait qu’il soit tracé offshore et onshore, échappant ainsi à la menace des groupes terroristes qui sèment le désordre dans la région. Rappelons, dans ce sillage, que le mémorandum d’entente signé en 2001 entre l’Algérie et le Nigeria pour la construction d’un gazoduc transsaharien d’une capacité de 20 à 30 milliards de m3 (qui allait être bénéfique pour très peu de pays) n’a jamais eu de suites du fait de la présence des groupes Boko Haram et d’Aqmi dans le Nord du Nigeria et au Sahel. Une menace qui a fait fuir les investisseurs.

Pour un projet aussi important, la fiabilité et la rentabilité jouent un rôle crucial, surtout que le Nigeria et le Maroc ont initié ce chantier en vue de valoriser les importantes réserves de gaz naturel du Nigeria et de répondre aux besoins croissants de la région et de l’Europe en gaz naturel.

Saâd JAFRI 


Repères

La «guerre des gazoducs» évitée de justesse  
Intimement lié aux derniers développements dans le Sahara marocain, le projet du gazoduc trans-Afrique de l’Ouest entre le Maroc et le Nigeria aurait pu être au centre, selon des observateurs avertis, d’une confrontation directe entre le Maroc et l’Algérie pour le contrôle du passage stratégique d’El Guergarat. Cette confrontation a été stoppée net par l’intervention réussie des FAR et surtout par la reconnaissance par les USA de la marocanité du Sahara.
Un projet qui se concrétise rapidement 
Le projet du Gazoduc Maroc– Nigeria conclu durant une visite royale au Nigeria, en décembre 2016, est l’un des projets structurants qui, une fois réalisé, contribuera à l’intégration énergétique de l’Afrique. Porté par la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC) et la Société nationale des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), il a entamé en juin 2018 sa deuxième phase, celle des études détaillées. Le tracé qui a été défini au cours de la première phase, celle des études de faisabilité. Il s’agit d’un tracé mixte, offshore et onshore. Pas moins de 16 pays au total seront desservis, dont 12, du Nigeria au Maroc, sont des pays situés sur la côte atlantique. Les pays enclavés, comme le Niger, le Mali ou le Burkina Faso pourront également en bénéficier.
Les apports stratégiques
-La collaboration régionale entre le Maroc, le Nigeria, la Mauritanie et les pays de la CEDEAO dans le but de promouvoir le commerce et le développement dans l’intérêt mutuel des pays ; -L’intégration des économies de la sous-région conformément aux objectifs du NEPAD ; -La réduction du «Torchage» du gaz et la diversification des sources d’énergie ; -La contribution à la lutte contre la désertification en utilisant le gaz comme forme d’énergie fiable et durable dans la sous-région ; -Et la création de richesse et la réduction de la pauvreté en ouvrant des opportunités de croissance économique dans la sous-région.








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