"Nous avons besoin de plus d'armement. Nous devons non seulement protéger l'Ukraine mais aussi les autres pays d'Europe de l'Est, sous la menace d'une invasion russe. Nous l'avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne", a-t-il assuré.
"Que fait l'Otan? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu'attendent-ils ?", a-t-il critiqué.
"Quel est le prix de cette sécurité ? C’est très spécifique. Ce sont des avions pour l’Ukraine. Ce sont des chars pour notre État. C’est la défense antimissile. C’est l’armement antinavire. C’est ce que nos partenaires ont. C’est ce qui est recouvert de poussière dans leurs hangars de stockage", a appelé Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien a demandé aux Occidentaux 1% des avions et des chars de l'OTAN. "Nous n’avons pas demandé plus. Et on n’en demande pas plus. Et cela fait déjà 31 jours que nous attendons !", a-t-il souligné.
Le président ukrainien avait déjà demandé aux pays de l'Alliance de fournir "une aide militaire sans restriction" à son pays, pour qu'il puisse faire face à l'armée russe que Kiev affronte pour l'instant "dans des conditions inégales" dans un message vidéo adressé aux chefs d'État et de gouvernement de l'Otan, réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles jeudi.
Course à l’armement nucléaire
La Russie alimente une dangereuse course aux armements en mettant en avant son arsenal nucléaire, a dénoncé samedi Volodymyr Zelensky, lors d'une intervention vidéo au Forum de Doha, organisé par le Qatar.
"Ils se vantent de pouvoir détruire avec des armes nucléaires non seulement un pays en particulier, mais aussi la planète entière", a-t-il pointé du doigt.
Par ailleurs, le président américain a violemment attaqué Vladimir Poutine samedi à Varsovie, jugeant qu’il ne pouvait « pas rester au pouvoir » après son invasion de l’Ukraine. Une déclaration qui a toutefois été immédiatement tempérée par la Maison-Blanche.
Venu afficher son soutien à la Pologne, pays du flanc oriental de l’Alliance atlantique et frontalier de l’Ukraine, Joe Biden a qualifié la guerre dans ce pays d'«échec stratégique pour la Russie», et a mis en garde les autorités de Moscou en leur enjoignant de ne « même pas [penser] à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan ».
Un « boucher qui ne doit pas rester au pouvoir »
Avant sa charge contre le maître du Kremlin en début de soirée, le président américain avait traité Vladimir Poutine de « boucher » pour les crimes commis selon lui par l’armée russe en Ukraine.
L’hôte de la Maison-Blanche a enfoncé le clou à l’occasion d’un discours devant un millier de personnes au château royal de Varsovie, en interpellant directement le « peuple russe ». Assurant ne pas le considérer comme un « ennemi », mais jugeant que la guerre en Ukraine, avec ses atrocités, n’était pas « digne » de lui, Joe Biden a ajouté : « Cet homme [Poutine] ne peut pas rester au pouvoir ». Propos vite édulcorés par la Maison-Blanche qui a rectifié que Biden voulait dire que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région ». « Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime ».
A Varsovie, le président américain a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.
Les quatre ministres ont "discuté des résultats du sommet extraordinaire de l'Otan du 24 mars à Bruxelles et de l'engagement indéfectible des États-Unis envers la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a indiqué le porte-parole du Département d'Etat Ned Price.
Plus de 3,8 millions de réfugiés
Plus de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié ce dimanche, mais le flux de réfugiés s'est nettement ralenti depuis le 22 mars. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) recensait exactement 3.821.049 réfugiés ukrainiens sur son site internet dédié, ce dimanche vers midi, heure française. Ce sont 48.450 de plus que lors du précédent pointage samedi.
La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui depuis le début de l'invasion russe, environ six réfugiés sur dix, soit plus de 2 millions de personnes. Quelque 26.000 Ukrainiens étaient arrivés en France fuyant la guerre dans leur pays, avait annoncé mardi le Premier ministre. Parmi eux, environ 10.500 ont obtenu une autorisation provisoire de séjour, qui leur ouvre des droits et permet la scolarisation des enfants. Les autres étaient plutôt en transit vers d'autres pays.
Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.
Selon l'Unicef, plus de 1,5 million d'enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays. L'Europe n'a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.