Sur le terrain, les forces russes progressent dans l'est de l'Ukraine, avec des affrontements au centre de la ville stratégique de Severodonetsk, et l'agence de presse TASS a cité un dirigeant séparatiste soutenu par Moscou disant que les forces russes avaient pris le contrôle d'environ un tiers de la ville ukrainienne, mais leur attaque prenait plus de temps qu'ils ne l'avaient espéré, et les bombardements russes ont conduit. Région du Donbass.
"Nous pouvons dire qu'un tiers de Severodonetsk est déjà sous notre contrôle", a déclaré TASS, citant Leonid Pasichnik, chef de la République populaire de Lougansk, dans un rapport publié mardi matin 31 mai, ajoutant que les combats faisaient rage dans la ville, mais les forces n'avancent pas aussi vite qu'elles auraient pu l'espérer, dit-il, "mais nous voulons avant tout préserver les infrastructures de la ville".
L'agence de presse TASS a rapporté que l'avancée des forces russes était difficile en raison de la présence de plusieurs grandes usines chimiques dans la région de Severodonetsk.
Severodonetsk, ville-clé pour les Russes
La prise de cette ville, une des dernières poches de résistance dans la région, est stratégique pour l'armée russe qui s'est repliée depuis plusieurs semaines sur l'Est du pays et veut réussir à contrôler tout le Donbass. "Les Russes jettent tous leurs efforts pour capturer Severodonetsk", déclarait la semaine dernière Serguiï Gaïdaï.
"Les forces russes mettent la priorité sur des avancées à l'Est et à l'Ouest de Popasna afin de couper les lignes de communications terrestres des forces ukrainiennes au Sud-Ouest de Severodonetsk et achever l'encerclement de la région de Lougansk", constatait l’Institut pour l'étude de la guerre (ISW), basé aux Etats-Unis, la semaine dernière.
Moscou s'attaque aussi à la ville jumelle de Severodonetsk, Lyssytchansk. Avec la dernière route sortant de Lyssytchansk devenue champ de bataille, les Russes sont sur le point de bloquer l'accès aux deux villes, ce qui leur permettrait de poursuivre leur offensive plus vers l'Ouest.
Le seul lien restant à ces territoires avec le reste de l'Ukraine est actuellement une route de campagne poussiéreuse, que même les chars ou des camions militaires équipés de pneus géants peinent à emprunter.
Le week-end dernier, les forces russes se sont approchées de la ville de Soledar, or "la prise de Soledar, puis celle de Siversk depuis Ozerne au Nord, suffirait à couper Severodonetsk-Lysychansk de toute communication. Les neuf brigades et régiments ukrainiens, soit 1/6ème environ de la force opérationnelle terrestre ukrainienne, se trouveraient ainsi prises au piège", fait valoir l'historien Michel Goya auprès de l'AFP.
Severodonetsk-Marioupol, même sort ?
"Nous sommes comme Marioupol", a comparé mardi le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï. Le sort de Severodonetsk ressemble en effet à celui de ce grand port du Sud-Est qui présente aujourd'hui un paysage apocalyptique après plusieurs semaines de siège de l'armée russe.
Comme à Marioupol, Moscou a en effet concentré une grande partie de ses forces sur la prise de cette ville, "comme si la prendre ferait gagner la guerre au Kremlin", écrit l'ISW.
De plus, à Severodonetsk aussi, des habitants se sont réfugiés dans une usine, l'usine Azot, visée par des bombes de l'armée russe, selon les autorités ukrainiennes. A Marioupol, les évacuations au compte-goutte des civils de l'immense usine Azovstal avaient été au cœur des négociations pendant des semaines.
D'après les autorités ukrainiennes, sur les 100.000 habitants que comptait la ville avant la guerre, moins de 15.000 sont encore présents, et subissent les bombardements. Dimanche Roman Vlasenko, chef du district de Severodonetsk, a déclaré sur BFMTV que six personnes avaient trouvé la mort dans des frappes russes sur la ville dans les dernières 24 heures. "Nous avons beaucoup de morts", dit-il.
Et ceux qui restent connaissent des conditions de vie difficiles, bien que de l'aide humanitaire parvienne à passer selon les autorités locales.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de mener un "génocide" dans le Donbass, dans son adresse vidéo jeudi soir. "L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait vider la région de ses habitants", a-t-il affirmé, accusant les envahisseurs de chercher à "réduire en cendres" Severodonetsk et d'autres villes de la région.
L'Union Européenne réduit les importations du pétrole russe de 90%
"Cet accord conduit à une réduction des importations de pétrole russe de 90% jusqu'à la fin de cette année", a-t-elle déclaré. "Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie", a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel.
Financièrement, les pays de l'Union Européenne sont convenus d'exclure Sberbank, plus grande banque russe, du système SWIFT pour les transferts d'argent internationaux. En dehors des sanctions, les Européens ont accepté de coopérer avec le G7 pour sécuriser la liquidité financière de la Russie. Michel a annoncé que l'Union Européenne est prête, à cet égard, à fournir 9 milliards d'euros à titre de subvention à l'Ukraine, et qu'elle est prête à soutenir la reconstruction de ce pays en guerre.