Docteur Hassan Afilal
- Conjointement avec deux autres associations, votre société vient d’adresser un courrier au MEN concernant la prochaine rentrée scolaire. Pourquoi ?
- Nous avons adressé cette lettre au ministre de l’Education Nationale, en tant que Comité national de veille sanitaire de l’enfant, dans le but d’accompagner notre pays dans la préservation de la santé mentale et physique des enfants. Notre autre objectif est d’éclairer les parents, très anxieux par rapport aux nouvelles conditions de la prochaine rentrée scolaire, en leur expliquant qu’il est préférable que les élèves retournent à l’école, tout en respectant strictement et minutieusement les mesures de protection sanitaire. En tant que spécialistes, nous avons livré nos propositions et des pistes de réflexion pour une rentrée scolaire sécurisée. La lettre a été bien accueillie car elle est faite dans l’intérêt de nos enfants et de nos concitoyens. Elle aidera beaucoup de familles à prendre des décisions.
- Parmi vos recommandations, figurant dans la même lettre, nous lisons que les enfants de moins de 14 ans sont moins contaminants. Peuvent-ils donc aller retrouver les bancs de l’école tranquillement ?
- D’après différentes études, les enfants de moins de 14 ans sont moins contaminants et très peu atteints de la Covid-19. D’ailleurs, au Maroc, un seul cas de décès a été déploré, qui souffrait d’une insuffisance rénale. Même en Europe, c’est très rare d’avoir un enfant décédé par la Covid-19. Ils peuvent aller à l’école mais avec des précautions. Nous avons signalé dans le communiqué que les enfants vulnérables, diabétiques, immunodéprimés, qui ont l’hépatite, ça dépend des enfants, des parents et de la sévérité de leur atteinte.
- Retarder la rentrée des classes n’est-elle pas une bonne solution, selon vous ?
- La retarder jusqu’à quand ! Nous ignorons la date de la fin de la pandémie. Si on la connaissait, on aurait retardé la rentrée de deux ou trois mois. Nous privilégions l’enseignement présentiel, qui nous semble plus approprié au contexte socio-économique de notre pays. Sur un autre plan, l’enfant a besoin de liens sociaux, qu’il développe à l’école et qui sont nécessaires à son épanouissement.
- Dans le même document, vous appelez à la vaccination usuelle contre la grippe. A quel point cette mesure est-elle importante ?
- Le problème qui va se poser est double. Le but est d’éviter d’avoir une épidémie de grippe et une pandémie de Covid-19 en même temps chez les enfants. On risque de ne pas savoir qui a une grippe saisonnière et qui est atteint de la Covid-19.
- D’après la précédente expérience d’enseignement à distance, quel a été l’impact du confinement sur l’état mental des élèves ?
Bien que ce n’était pas général, mais un impact négatif considérable a lieu. En effet, un tiers des enfants de moins de 10 ans ont eu des troubles de sommeil, manifestés par des cauchemars, et du comportement. Certains d’entre eux sont devenus plus agités, ou trop silencieux. C’est parce qu’il y avait un sentiment de peur et d’angoisse que leurs parents leur communiquaient.
- Nous avons adressé cette lettre au ministre de l’Education Nationale, en tant que Comité national de veille sanitaire de l’enfant, dans le but d’accompagner notre pays dans la préservation de la santé mentale et physique des enfants. Notre autre objectif est d’éclairer les parents, très anxieux par rapport aux nouvelles conditions de la prochaine rentrée scolaire, en leur expliquant qu’il est préférable que les élèves retournent à l’école, tout en respectant strictement et minutieusement les mesures de protection sanitaire. En tant que spécialistes, nous avons livré nos propositions et des pistes de réflexion pour une rentrée scolaire sécurisée. La lettre a été bien accueillie car elle est faite dans l’intérêt de nos enfants et de nos concitoyens. Elle aidera beaucoup de familles à prendre des décisions.
- Parmi vos recommandations, figurant dans la même lettre, nous lisons que les enfants de moins de 14 ans sont moins contaminants. Peuvent-ils donc aller retrouver les bancs de l’école tranquillement ?
- D’après différentes études, les enfants de moins de 14 ans sont moins contaminants et très peu atteints de la Covid-19. D’ailleurs, au Maroc, un seul cas de décès a été déploré, qui souffrait d’une insuffisance rénale. Même en Europe, c’est très rare d’avoir un enfant décédé par la Covid-19. Ils peuvent aller à l’école mais avec des précautions. Nous avons signalé dans le communiqué que les enfants vulnérables, diabétiques, immunodéprimés, qui ont l’hépatite, ça dépend des enfants, des parents et de la sévérité de leur atteinte.
- Retarder la rentrée des classes n’est-elle pas une bonne solution, selon vous ?
- La retarder jusqu’à quand ! Nous ignorons la date de la fin de la pandémie. Si on la connaissait, on aurait retardé la rentrée de deux ou trois mois. Nous privilégions l’enseignement présentiel, qui nous semble plus approprié au contexte socio-économique de notre pays. Sur un autre plan, l’enfant a besoin de liens sociaux, qu’il développe à l’école et qui sont nécessaires à son épanouissement.
- Dans le même document, vous appelez à la vaccination usuelle contre la grippe. A quel point cette mesure est-elle importante ?
- Le problème qui va se poser est double. Le but est d’éviter d’avoir une épidémie de grippe et une pandémie de Covid-19 en même temps chez les enfants. On risque de ne pas savoir qui a une grippe saisonnière et qui est atteint de la Covid-19.
- D’après la précédente expérience d’enseignement à distance, quel a été l’impact du confinement sur l’état mental des élèves ?
Bien que ce n’était pas général, mais un impact négatif considérable a lieu. En effet, un tiers des enfants de moins de 10 ans ont eu des troubles de sommeil, manifestés par des cauchemars, et du comportement. Certains d’entre eux sont devenus plus agités, ou trop silencieux. C’est parce qu’il y avait un sentiment de peur et d’angoisse que leurs parents leur communiquaient.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait : Un pionnier de la réanimation néonatale au Maroc
Le Docteur Hassan Afilal a été formé à l’Hôpital Cochin. Il a eu plusieurs diplômes universitaires à Paris, en cardiologie, en aide médicale urgente, en pédiatrie et en réanimation pédiatrique.
Ce spécialiste en pédiatrie a occupé plusieurs responsabilités scientifiques aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Il a également occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment Président de nombreuses Fédérations et Sociétés, dont la Fédération Marocaine de Pédiatrie, la Société Marocaine de Pédiatrie et la Société Marocaine d’Urgence et de Réanimation Néonatale Pédiatrique. Il est également membre du Bureau Mondial de Pédiatrie et Ambassadeur de la Fédération Mondiale de Réanimation Pédiatrique. Actuellement, il dirige un centre de réanimation pédiatrique et néonatale reconnu à l’échelle internationale.
A plusieurs reprises, il a été désigné président du congrès de l’Union des Sociétés de Pédiatrie du Moyen-Orient et de la Méditerranée (UMEMPS), qui est un groupement d’associations scientifiques ayant pour but de favoriser la collaboration entre les Sociétés de Pédiatrie des Pays du Moyen Orient et de la Méditerranée. Ses nombreuses participations scientifiques dans des congrès nationaux et internationaux ainsi que la reconnaissance de ses pairs ont largement pesé dans la balance pour que Dr Hassan Afilal soit porté à la présidence de l’UMEMPS.
Ce spécialiste en pédiatrie a occupé plusieurs responsabilités scientifiques aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. Il a également occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment Président de nombreuses Fédérations et Sociétés, dont la Fédération Marocaine de Pédiatrie, la Société Marocaine de Pédiatrie et la Société Marocaine d’Urgence et de Réanimation Néonatale Pédiatrique. Il est également membre du Bureau Mondial de Pédiatrie et Ambassadeur de la Fédération Mondiale de Réanimation Pédiatrique. Actuellement, il dirige un centre de réanimation pédiatrique et néonatale reconnu à l’échelle internationale.
A plusieurs reprises, il a été désigné président du congrès de l’Union des Sociétés de Pédiatrie du Moyen-Orient et de la Méditerranée (UMEMPS), qui est un groupement d’associations scientifiques ayant pour but de favoriser la collaboration entre les Sociétés de Pédiatrie des Pays du Moyen Orient et de la Méditerranée. Ses nombreuses participations scientifiques dans des congrès nationaux et internationaux ainsi que la reconnaissance de ses pairs ont largement pesé dans la balance pour que Dr Hassan Afilal soit porté à la présidence de l’UMEMPS.
S. K.
Repères
Trois associations médicales penchent pour l’enseignement en présentiel
La Société Marocaine de Pédiatrie, la Société Marocaine des Sciences Médicales et la Société Marocaine de Pédopsychiatrie, membres du Comité national de veille pour la santé de l’enfant, ont adressé le 24 courant une correspondance au ministère de l’Éducation Nationale dans laquelle elles font part de leur réflexion autour de la décision d’accorder le choix aux familles d’opter pour l’enseignement à distance ou en présentiel en privilégiant la deuxième option pour ses bienfaits sur l’enfant. Dans ce document, le collectif énumère les avantages de l’enseignement en présentiel et souligne l’importance de la présence de l’enfant à l’école, vu son apport pour le renforcement des apprentissages et compte tenu des liens sociaux qu’il encourage, et des journées structurées, des rythmes du sommeil et de l’alimentation qu’il permet de développer.
Rentrée scolaire : les recommandations de l’OMS
Selon l’OMS, les enfants âgés de 12 ans et plus devraient porter un masque dans les mêmes conditions que les adultes. « Cette recommandation est issue des travaux d’un groupe d’experts internationaux et pluridisciplinaires. Ces experts ont été chargés de passer en revue les données sur la Covid-19 et sa transmission chez l’enfant », a indiqué l’agence onusienne dans un communiqué. Pour les enfants âgés de 5 ans et moins, l’OMS estime qu’ils ne devraient pas être obligés de porter un masque. « Cette indication est fondée sur la sécurité et l’intérêt global de l’enfant, et sur sa capacité à utiliser un masque correctement avec une assistance minimale », indique la même source.