- Al-Qods représente un enjeu spirituel pour les trois religions monothéistes et un « lieu de mémoire » pour une bonne partie de l’humanité. C’est ce qui rend la formulation d’une solution définitive de la question d’Al-Qods délicate ?
- En effet, la ville d’Al-Qods, ou Jérusalem, comme l’appelle les juifs et les occidentaux, est une ville dont la sacralité est reconnue par tous les croyants monothéistes, et son importance spirituelle vient du fait que son fondateur, le Prophète Sidna Ibrahim, l’a voulue ainsi pour toute sa descendance : la branche arabe, à travers son fils Ismaël, et la branche juive et chrétienne, à travers son fils Isaak, et les prophètes qui en découlent, Yaâcoub, Youssef, Daoud, jusqu’à Moussa et Jésus. Al-Qods, la sacrée, est un lieu de mémoire pour tous les croyants, comme l’ont voulu les Prophètes et messagers la Nuit de l’Ascension céleste de leur frère Sidna Mohamed (Al Israawa Al Miaaraj), et qui ont prié ensemble dans la mosquée Al-Aqsa comme symbole d’union et de communion. La délicatesse de la solution peut devenir une justesse et une justice pour tous, quand chacun pensera que l’autre a les mêmes droits que lui, et peut en conséquence puiser autant que lui dans cette spiritualité inépuisable et en faire une source de paix et de justice pour l’humanité. Au lieu de s’affronter, on peut confronter les idées et trouver des solutions contre la misère, la maladie et l’injustice. Al-Qods, Jérusalem ou Urshalim, est le berceau des trois grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam, qui y puisent leurs racines, et peuvent en faire un lieu de convergence spirituelle et un symbole d’union, de communion et de paix pour l’humanité entière.
- La cité est aussi l’objet d’une lutte politique intense mettant aux prises Palestiniens et Israéliens à la fois sur le terrain et dans l’arène internationale. Quelle lecture en faites-vous ?
- La seule lutte que le monde entier voit, reconnaît, mais, malheureusement, les grandes puissances ne font rien pour y remédier, est une lutte entre des envahisseurs et des ayants droit. C’est une lutte entre des Palestiniens (musulmans et chrétiens) qui résistent à un envahisseur étranger qui tente par tous les moyens, militaires, politiques et diplomatiques, de les chasser de chez eux.
Et la raison de cette dernière flambée de violence, est la volonté des autorités israéliennes de chasser les Palestiniens du quartier cheikh Al Jarrah à Al-Qods, et de les remplacer par des colons juifs venus des pays de l’Est. Ces Palestiniens, qu’on veut chasser, vivent depuis des générations qui remontent à plus de dix siècles, depuis que le cheikh Jarrah a fondé ce quartier.
Alors, comment les pays qui prétendent défendre le droit, la démocratie, et particulièrement les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, peuvent-ils se taire devant une telle absurdité, devant une telle injustice, et, pire, sortent le droit de veto devant une Résolution qui peut rétablir un droit et corriger une injustice ?
- Judaïsme, christianisme et islam associent Al-Qods à l’origine du monde créé : la cité est le nombril du monde, l’axe majeur de l’univers. Quelles sont les origines religieuses de cette sacralité partagée ?
- En effet, la ville d’Al-Qods est une ville qui puise sa sacralité et donc son importance spirituelle, de la mosquée Al-Aqsa, construite depuis quarante siècles et quarante ans après la Kaaba par le Prophète Sidna Ibrahim. Et contrairement à ce que pensent certains, le Prophète Sidna Ibrahim a fondé cette ville et sa mosquée, comme un lieu sacré pour y adorer Dieu et exécuter sa volonté, en tant que son vicaire et son lieutenant sur terre, comme exprimé clairement dans sourate Al Bakara : « Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : Je vais établir sur la terre un vicaire “Khalifa”. Ils dirent : Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? - Il dit : En vérité, je sais ce que vous ne savez pas! ».
Parmi les attributs divins, le juste, le miséricordieux, la paix, le pardonneur, le généreux, le doux, et l’être humain en tant que vicaire, doit faire valoir ces valeurs vis-à-vis de ses semblables. La ville d’Al-Qods est sacrée pour tous les descendants du prophète Sidna Ibrahim, aussi bien de son fils Ismaël que son deuxième fils Isaak, et nul ne peut se l’approprier seul et en exclure les autres, ni par l’Histoire, ni par la géographie, ni par la force militaire. C’est une ville qui doit rester ouverte à tous les croyants et un lieu de convergence spirituelle.
- Comment l’intervention de l’armée israélienne dans la mosquée d’Al-Qods est-elle interprétée dans les trois religions ? Un signe avant-coureur de la résurrection de Jésus ?
- La seule lecture que je fais de l’intervention de l’armée israélienne dans la mosquée d’Al-Qods, est que c’est la preuve d’un fanatisme religieux extrême, d’une hégémonie sans commune mesure de cette armée, et je dirai même que c’est un terrorisme d’Etat vis-à-vis de la population palestinienne qu’Israël veut chasser de sa terre, quitte à l’exterminer, au vu et au su de la communauté internationale qui ne bouge pas le petit doigt contre ces pogroms. Heureusement qu’il y a des mémoires vives et des gens de bonne conscience, même en Israël, qui se soulèvent contre ces atrocités et réclament l’arrêt des bombardements et des expulsions des Palestiniens de chez eux, et demandent à ce qu’il y ait une solution à deux Etats, où chacun peut vivre dans la paix, le respect et pourquoi pas dans l’harmonie.
- En effet, la ville d’Al-Qods, ou Jérusalem, comme l’appelle les juifs et les occidentaux, est une ville dont la sacralité est reconnue par tous les croyants monothéistes, et son importance spirituelle vient du fait que son fondateur, le Prophète Sidna Ibrahim, l’a voulue ainsi pour toute sa descendance : la branche arabe, à travers son fils Ismaël, et la branche juive et chrétienne, à travers son fils Isaak, et les prophètes qui en découlent, Yaâcoub, Youssef, Daoud, jusqu’à Moussa et Jésus. Al-Qods, la sacrée, est un lieu de mémoire pour tous les croyants, comme l’ont voulu les Prophètes et messagers la Nuit de l’Ascension céleste de leur frère Sidna Mohamed (Al Israawa Al Miaaraj), et qui ont prié ensemble dans la mosquée Al-Aqsa comme symbole d’union et de communion. La délicatesse de la solution peut devenir une justesse et une justice pour tous, quand chacun pensera que l’autre a les mêmes droits que lui, et peut en conséquence puiser autant que lui dans cette spiritualité inépuisable et en faire une source de paix et de justice pour l’humanité. Au lieu de s’affronter, on peut confronter les idées et trouver des solutions contre la misère, la maladie et l’injustice. Al-Qods, Jérusalem ou Urshalim, est le berceau des trois grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme et islam, qui y puisent leurs racines, et peuvent en faire un lieu de convergence spirituelle et un symbole d’union, de communion et de paix pour l’humanité entière.
- La cité est aussi l’objet d’une lutte politique intense mettant aux prises Palestiniens et Israéliens à la fois sur le terrain et dans l’arène internationale. Quelle lecture en faites-vous ?
- La seule lutte que le monde entier voit, reconnaît, mais, malheureusement, les grandes puissances ne font rien pour y remédier, est une lutte entre des envahisseurs et des ayants droit. C’est une lutte entre des Palestiniens (musulmans et chrétiens) qui résistent à un envahisseur étranger qui tente par tous les moyens, militaires, politiques et diplomatiques, de les chasser de chez eux.
Et la raison de cette dernière flambée de violence, est la volonté des autorités israéliennes de chasser les Palestiniens du quartier cheikh Al Jarrah à Al-Qods, et de les remplacer par des colons juifs venus des pays de l’Est. Ces Palestiniens, qu’on veut chasser, vivent depuis des générations qui remontent à plus de dix siècles, depuis que le cheikh Jarrah a fondé ce quartier.
Alors, comment les pays qui prétendent défendre le droit, la démocratie, et particulièrement les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, peuvent-ils se taire devant une telle absurdité, devant une telle injustice, et, pire, sortent le droit de veto devant une Résolution qui peut rétablir un droit et corriger une injustice ?
- Judaïsme, christianisme et islam associent Al-Qods à l’origine du monde créé : la cité est le nombril du monde, l’axe majeur de l’univers. Quelles sont les origines religieuses de cette sacralité partagée ?
- En effet, la ville d’Al-Qods est une ville qui puise sa sacralité et donc son importance spirituelle, de la mosquée Al-Aqsa, construite depuis quarante siècles et quarante ans après la Kaaba par le Prophète Sidna Ibrahim. Et contrairement à ce que pensent certains, le Prophète Sidna Ibrahim a fondé cette ville et sa mosquée, comme un lieu sacré pour y adorer Dieu et exécuter sa volonté, en tant que son vicaire et son lieutenant sur terre, comme exprimé clairement dans sourate Al Bakara : « Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : Je vais établir sur la terre un vicaire “Khalifa”. Ils dirent : Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? - Il dit : En vérité, je sais ce que vous ne savez pas! ».
Parmi les attributs divins, le juste, le miséricordieux, la paix, le pardonneur, le généreux, le doux, et l’être humain en tant que vicaire, doit faire valoir ces valeurs vis-à-vis de ses semblables. La ville d’Al-Qods est sacrée pour tous les descendants du prophète Sidna Ibrahim, aussi bien de son fils Ismaël que son deuxième fils Isaak, et nul ne peut se l’approprier seul et en exclure les autres, ni par l’Histoire, ni par la géographie, ni par la force militaire. C’est une ville qui doit rester ouverte à tous les croyants et un lieu de convergence spirituelle.
- Comment l’intervention de l’armée israélienne dans la mosquée d’Al-Qods est-elle interprétée dans les trois religions ? Un signe avant-coureur de la résurrection de Jésus ?
- La seule lecture que je fais de l’intervention de l’armée israélienne dans la mosquée d’Al-Qods, est que c’est la preuve d’un fanatisme religieux extrême, d’une hégémonie sans commune mesure de cette armée, et je dirai même que c’est un terrorisme d’Etat vis-à-vis de la population palestinienne qu’Israël veut chasser de sa terre, quitte à l’exterminer, au vu et au su de la communauté internationale qui ne bouge pas le petit doigt contre ces pogroms. Heureusement qu’il y a des mémoires vives et des gens de bonne conscience, même en Israël, qui se soulèvent contre ces atrocités et réclament l’arrêt des bombardements et des expulsions des Palestiniens de chez eux, et demandent à ce qu’il y ait une solution à deux Etats, où chacun peut vivre dans la paix, le respect et pourquoi pas dans l’harmonie.
Bio
Parcours d’un passionné de la pensée islamique
Né à Fès dans une famille conservatrice, dont le père est un maître éducateur et enseignant à la Qaraouiyine, Abdellah Cherif Ouazzani grandit dans cette ambiance. Dès son bas âge, il a commencé à apprendre le Coran et les savoirs annexes dans une école coranique.
Après avoir décroché son bac scientifique, il est parti en France pour étudier la pharmacie et ainsi intégrer l’une des plus importantes multinationales pharmaceutiques suisses, avant de préparer un MBA à l’Université du Québec à Montréal.
Mais la nostalgie du pays et particulièrement l’héritage culturel et spirituel l’ont poussé à revenir à son pays d’origine pour reprendre un cursus théologique à l’université Hassan II à Casablanca, couronné par un doctorat en études islamiques à l’université Mohamed V à Rabat.
Ainsi, sa carrière professionnelle fut changée, ce qui l’a poussé à se consacrer à l’enseignement et à l’éducation, d’abord à l’université Chouaïb Doukkali à El Jadida, puis dans les médias. En effet, il avait présenté l’émission à visée éthico-religieuse (Al Islam wa Kadaya Al Asr) sur la chaîne 2M pendant plus de cinq ans et d’autres émissions sur les chaînes radio Mohamed VI, Medi1TV et Luxe Radio.
Dr Cherif Ouazzani préside une fondation scientifique et une Alliance d’intellectuels. Il ne manque pas de participer à des rencontres de dialogue interreligieux à l’échelle internationale, dans l’espoir d’arriver un jour à un rapprochement ou même une entente sur le plan intellectuel, moral et spirituel, et ainsi contribuer à un vivre-ensemble pacifique et construire un monde meilleur.
Par ailleurs, il compte à son actif plusieurs articles, publications et livres en arabe et en français.
Né à Fès dans une famille conservatrice, dont le père est un maître éducateur et enseignant à la Qaraouiyine, Abdellah Cherif Ouazzani grandit dans cette ambiance. Dès son bas âge, il a commencé à apprendre le Coran et les savoirs annexes dans une école coranique.
Après avoir décroché son bac scientifique, il est parti en France pour étudier la pharmacie et ainsi intégrer l’une des plus importantes multinationales pharmaceutiques suisses, avant de préparer un MBA à l’Université du Québec à Montréal.
Mais la nostalgie du pays et particulièrement l’héritage culturel et spirituel l’ont poussé à revenir à son pays d’origine pour reprendre un cursus théologique à l’université Hassan II à Casablanca, couronné par un doctorat en études islamiques à l’université Mohamed V à Rabat.
Ainsi, sa carrière professionnelle fut changée, ce qui l’a poussé à se consacrer à l’enseignement et à l’éducation, d’abord à l’université Chouaïb Doukkali à El Jadida, puis dans les médias. En effet, il avait présenté l’émission à visée éthico-religieuse (Al Islam wa Kadaya Al Asr) sur la chaîne 2M pendant plus de cinq ans et d’autres émissions sur les chaînes radio Mohamed VI, Medi1TV et Luxe Radio.
Dr Cherif Ouazzani préside une fondation scientifique et une Alliance d’intellectuels. Il ne manque pas de participer à des rencontres de dialogue interreligieux à l’échelle internationale, dans l’espoir d’arriver un jour à un rapprochement ou même une entente sur le plan intellectuel, moral et spirituel, et ainsi contribuer à un vivre-ensemble pacifique et construire un monde meilleur.
Par ailleurs, il compte à son actif plusieurs articles, publications et livres en arabe et en français.