- Une semaine après les élections du 8 septembre, le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap a présenté dans un rapport une série d’observations sur la participation politique de cette catégorie de personnes, en concertation avec le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Quelles conclusions importantes en retenez-vous ?
- Parmi ces observations, nous avons noté une progression du nombre des participants aux élections, qui est passé de 36 à 120. C’est un indicateur important par rapport à la confiance qu’ont les électeurs en les partis politiques qui ont accrédité un certain nombre de personnes en situation de handicap et de leur donner la possibilité de participer.
Parmi les 120 candidats, 12 ont pu avoir des postes, dans les communes particulièrement et ont ainsi pu attirer l’attention des électeurs, non par leur handicap, mais par leur aptitude à résoudre les problèmes du quotidien des électeurs. Je pense que c’est un excellent score. Je ne pense pas que la question du handicap soit un atout, mais plutôt la maîtrise du champ public et particulièrement des besoins des électeurs locaux.
Autre constat, frappant : dans tous les bureaux de vote pour les législatives, communales et régionales, le système Braille n’a pas été adopté, mettant ainsi en écart les personnes souffrant d’une cécité…
- Parmi ces observations, nous avons noté une progression du nombre des participants aux élections, qui est passé de 36 à 120. C’est un indicateur important par rapport à la confiance qu’ont les électeurs en les partis politiques qui ont accrédité un certain nombre de personnes en situation de handicap et de leur donner la possibilité de participer.
Parmi les 120 candidats, 12 ont pu avoir des postes, dans les communes particulièrement et ont ainsi pu attirer l’attention des électeurs, non par leur handicap, mais par leur aptitude à résoudre les problèmes du quotidien des électeurs. Je pense que c’est un excellent score. Je ne pense pas que la question du handicap soit un atout, mais plutôt la maîtrise du champ public et particulièrement des besoins des électeurs locaux.
Autre constat, frappant : dans tous les bureaux de vote pour les législatives, communales et régionales, le système Braille n’a pas été adopté, mettant ainsi en écart les personnes souffrant d’une cécité…
«Nous avons noté une progression du nombre des participants aux élections, qui est passé de 36 à 120».
- A qui incombe la responsabilité ?
- Il faut que les institutions chargées des élections prennent en considération la diversité de l’électorat. Les personnes en situation de cécité ou les aveugles sont parmi les personnes à prendre en considération.
Nous devons nous inspirer des expériences, notamment tunisienne, qui est la plus proche de nous, et qui s’est inspirée de ce que nous faisons au Maroc au niveau de la participation politique. Ils ont pu intégrer la notion de Braille parce qu’il y a eu une réponse positive de la part des instances qui s’occupent des élections. Je pense qu’on doit faire autant en intégrant le système Braille dans tout le processus des élections.
Cette responsabilité incombe d’abord aux partis politiques qui doivent être exigeants par rapport à tout ce qui permettrait de renforcer l’électorat. Ces partis politiques doivent prendre en considération cette population. Nous sommes à peu près 3 millions de personnes, soit une famille sur quatre. C’est un potentiel d’électeurs qu’il faut attirer. Il y a moyen de le faire. C’est aux partis politiques de défendre l’intégration de cette population dans le processus électoral de manière directe et veiller sur l’accessibilité pour qu’ils puissent accomplir leur devoir en tant que citoyens.
- Dans son rapport, le Collectif n’a pas manqué de souligner que certains observateurs ont été interdits, par les présidents des bureaux et des représentants des autorités locales, d’accéder à 15 bureaux de vote, dont sept enregistrés dans la Province de Fahs-Anjra. Quelles sont, selon vous, les raisons derrière ces discriminations ?
- Une des obligations de l’observateur est de ne pas poser la question directement. Il a une obligation de réserve. Si un des présidents des bureaux de vote, pour telle ou telle circonstance, voit qu’il n’a pas à accepter la présence d’observateurs dans un bureau de vote, il peut le refuser. Cela dit, nous avons constaté que sur les 15 fois où on était empêché de faire nos observations, sept fois, soit la moitié des refus, concernait la région de Fahs-Anjra. Était-ce délibéré ? Jusqu’à présent, on ne sait pas.
- Pour collecter ces données, vous avez conçu un questionnaire, composé de 12 questions directes, mené par un groupe de 140 observateurs accrédités par le CNDH, dont 20 en situation de handicap. Comment s’est déroulée l’enquête ?
- Nous avions pour objectif de mobiliser 250 observateurs. Nous avons pu en mobiliser 176. Seulement 140 personnes ont été accréditées. Du fait même que certaines personnes qui ont assuré l’observation en 2016 se sont vus engagées en cette année par le CNDH et d’autres instances. Ces observateurs ont suivi une formation sur le processus électoral et sur la question de l’accessibilité. La formation était assurée en présentiel et à travers les réseaux sociaux. Six coordinateurs ont assuré le suivi des observateurs, sous la supervision de membres du Collectif.
- Vous avez réservé dans votre rapport une partie aux recommandations. Lesquelles en retenez-vous ?
- Le point le plus important est que la participation politique des personnes handicapées est un fait incontournable et le handicap n’est pas un frein à l’inclusion politique. Il faut que nous y mettions tous les ingrédients pour que cela se passe de manière raisonnable et pour que l’accessibilité soit assurée pour l’ensemble de la population, aussi bien pour les personnes en situation de handicap que pour les personnes en situation de mobilité réduite, en l’occurrence les personnes âgées, les personnes obèses et qui ne peuvent pas escalader des escaliers, les personnes atteintes de maladies cardiaques et chroniques… Il faut tenir compte de ces gens dans tout le processus électoral.
- Quelles suites seront données à votre rapport ?
- En plus de la première version du rapport, nous avons un autre travail important qui doit se faire dans les 100 jours de la nomination du gouvernement. Nous allons élaborer un autre rapport sur la place accordée aux personnes handicapées dans la nouvelle configuration du gouvernement.
Nous savons très bien que les élus locaux et régionaux doivent reprendre la planification et particulièrement les Plans de Développement Régional (PDR). Nous essayerons de travailler avec les autorités locales, particulièrement avec la DGSN, en vue de publier un livre blanc pour l’inclusion de la question du handicap : comment rendre le handicap visible durant toute la planification. C’est un travail qui incombe au Collectif en premier lieu. Nous mobiliserons également d’autres associations dans ce cadre.
- Il faut que les institutions chargées des élections prennent en considération la diversité de l’électorat. Les personnes en situation de cécité ou les aveugles sont parmi les personnes à prendre en considération.
Nous devons nous inspirer des expériences, notamment tunisienne, qui est la plus proche de nous, et qui s’est inspirée de ce que nous faisons au Maroc au niveau de la participation politique. Ils ont pu intégrer la notion de Braille parce qu’il y a eu une réponse positive de la part des instances qui s’occupent des élections. Je pense qu’on doit faire autant en intégrant le système Braille dans tout le processus des élections.
Cette responsabilité incombe d’abord aux partis politiques qui doivent être exigeants par rapport à tout ce qui permettrait de renforcer l’électorat. Ces partis politiques doivent prendre en considération cette population. Nous sommes à peu près 3 millions de personnes, soit une famille sur quatre. C’est un potentiel d’électeurs qu’il faut attirer. Il y a moyen de le faire. C’est aux partis politiques de défendre l’intégration de cette population dans le processus électoral de manière directe et veiller sur l’accessibilité pour qu’ils puissent accomplir leur devoir en tant que citoyens.
- Dans son rapport, le Collectif n’a pas manqué de souligner que certains observateurs ont été interdits, par les présidents des bureaux et des représentants des autorités locales, d’accéder à 15 bureaux de vote, dont sept enregistrés dans la Province de Fahs-Anjra. Quelles sont, selon vous, les raisons derrière ces discriminations ?
- Une des obligations de l’observateur est de ne pas poser la question directement. Il a une obligation de réserve. Si un des présidents des bureaux de vote, pour telle ou telle circonstance, voit qu’il n’a pas à accepter la présence d’observateurs dans un bureau de vote, il peut le refuser. Cela dit, nous avons constaté que sur les 15 fois où on était empêché de faire nos observations, sept fois, soit la moitié des refus, concernait la région de Fahs-Anjra. Était-ce délibéré ? Jusqu’à présent, on ne sait pas.
- Pour collecter ces données, vous avez conçu un questionnaire, composé de 12 questions directes, mené par un groupe de 140 observateurs accrédités par le CNDH, dont 20 en situation de handicap. Comment s’est déroulée l’enquête ?
- Nous avions pour objectif de mobiliser 250 observateurs. Nous avons pu en mobiliser 176. Seulement 140 personnes ont été accréditées. Du fait même que certaines personnes qui ont assuré l’observation en 2016 se sont vus engagées en cette année par le CNDH et d’autres instances. Ces observateurs ont suivi une formation sur le processus électoral et sur la question de l’accessibilité. La formation était assurée en présentiel et à travers les réseaux sociaux. Six coordinateurs ont assuré le suivi des observateurs, sous la supervision de membres du Collectif.
- Vous avez réservé dans votre rapport une partie aux recommandations. Lesquelles en retenez-vous ?
- Le point le plus important est que la participation politique des personnes handicapées est un fait incontournable et le handicap n’est pas un frein à l’inclusion politique. Il faut que nous y mettions tous les ingrédients pour que cela se passe de manière raisonnable et pour que l’accessibilité soit assurée pour l’ensemble de la population, aussi bien pour les personnes en situation de handicap que pour les personnes en situation de mobilité réduite, en l’occurrence les personnes âgées, les personnes obèses et qui ne peuvent pas escalader des escaliers, les personnes atteintes de maladies cardiaques et chroniques… Il faut tenir compte de ces gens dans tout le processus électoral.
- Quelles suites seront données à votre rapport ?
- En plus de la première version du rapport, nous avons un autre travail important qui doit se faire dans les 100 jours de la nomination du gouvernement. Nous allons élaborer un autre rapport sur la place accordée aux personnes handicapées dans la nouvelle configuration du gouvernement.
Nous savons très bien que les élus locaux et régionaux doivent reprendre la planification et particulièrement les Plans de Développement Régional (PDR). Nous essayerons de travailler avec les autorités locales, particulièrement avec la DGSN, en vue de publier un livre blanc pour l’inclusion de la question du handicap : comment rendre le handicap visible durant toute la planification. C’est un travail qui incombe au Collectif en premier lieu. Nous mobiliserons également d’autres associations dans ce cadre.
«Sur les 15 fois où on était empêché de faire nos observations, sept fois, soit la moitié des refus concernait la région de Fahs-Anjra».
Recueillis par Safaa KSAANI