- Comment voyez-vous le Maroc après les législatives ?
- Je pense que les élections législatives ont été très surprenantes mais elles montrent aussi que les populations applaudissent tout le travail qui a été fait par le Makhzen sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI durant cette crise sanitaire. Ce fut une approbation du travail mené collectivement traduisant un engagement de tout le monde derrière l’autorité locale. Cela s’est démontré à travers le taux de participation.
Le deuxième élément important est qu’il y a eu une majorité claire qui s’est dégagée. C’est une réponse intéressante à l’interrogation sur quelle équipe pour mener le nouveau modèle de développement. Dès lors que la majorité est claire et décisive, il n’y a donc plus aucune barrière politique qui peut se mettre entre la mise en oeuvre du nouveau modèle de développement et les ambitions ou programmes individuels des partis.
Aujourd’hui, nous avons une équipe qui va arriver aux affaires suffisamment légitime pour avoir les coudées franches afin d’implémenter le NMD. Voilà la leçon que l’on peut tirer du scrutin du 8 septembre.
- Justement qui dit politique parle d’économie. Quelles sont vos attentes de la future équipe gouvernementale dans le cadre de la coopération avec le reste du continent en tant que Monsieur Afrique de la CGEM ?
- Nous sommes sur une dominante libérale et le parti vainqueur est piloté par des entrepreneurs, donc du secteur privé. Je crois, à titre personnel, que ce sont des gens qui comprennent les enjeux de l’entrepreneuriat et ils seront du côté de l’entreprise.
Maintenant dans le cadre de la dynamique africaine, je pense que ces différents acteurs sont engagés dans des relations avec le continent. Ils vont continuer à mener la politique impulsée par SM le Roi de coopération Sud-Sud d’autant plus qu’on rentre dans un cadre de la ZLECAF où le Maroc va devoir jouer un rôle important sans compter que le Royaume est en train de prendre progressivement la place qui lui revient sur la scène continentale vu sa position et sa stature au sein de l’Union Africaine.
J’espère qu’aboutira très rapidement la nomination de M. Fathallah Sijilmassi à la direction générale de la Commission de l’Union Africaine. Ce qui constituera un premier pas pour le Royaume au sein de l’institution panafricaine.
- Covid-19 a beaucoup impacté l’activité économique au Maroc et en Afrique. A votre avis, quels sont les piliers de la relance économique sur le continent ?
- Dans le cadre de Covid-19, il faut dire que chaque crise est porteuse d’interrogations mais est aussi salutaire car elle permet à chacun de se réinventer et de revenir aux fondamentaux parmi lesquels il sera question de reconnaître et de valoriser les produits fabriqués en Afrique. Aujourd’hui on revient au « Made in Africa ».
Deuxième élément, la crise a permis de comprendre comment c’était important la coopération interafricaine. Cette coopération intra-africaine a beaucoup fonctionné lorsque d’autres pays ont fermé leur frontière, des Etats africains ont eu leur salut grâce à leurs voisins. Une coopération qui a permis de fournir des médicaments comme le Maroc l’a d’ailleurs fait ou des produits de première nécessité. Donc ce recentrage de l’Afrique sur elle-même a été un facteur très important.
Troisième élément, la crise a amené un mouvement tectonique des plaques avec une forte interrogation des pays du nord sur leur dépendance vis-à-vis de l’Asie mais aussi sur l’interrogation de l’éloignement de ces pays d’Asie par rapport à leur marché de base.
Tout cela a créé une redistribution de la chaîne de valeur mondiale. Et l’Afrique, avec son positionnement central, a désormais un grand rôle à jouer notamment les pays qui ont déjà une base industrielle structurée et qui ont connecté leur économie au reste du monde. Un dernier élément non négligeable est que la crise a démontré la nécessite de se prendre en charge individuellement.
Nous parlons beaucoup de la souveraineté industrielle, de sécurité alimentaire et beaucoup d’Etat sont en train de revoir leur plan de développement pour intégrer cette nouvelle donne. C’est en cela que la crise est salutaire pour le continent.
- Dans ce cadre justement, quel rôle peuvent jouer les entreprises marocaines dans la relance de l’économie subsaharienne ?
- Les entreprises marocaines ont un rôle important à jouer et cela pour plusieurs raisons. D’abord, elles ont développé des champions qui ont une expertise et des PME ont des expertises à partager en Afrique.
Ensuite, ces entreprises se sont arrimées aux chaînes de valeur mondiales qu’il s’agisse de l’aéronautique, de l’automobile, du textile, de l’agroalimentaire ou dans le service. Mais aussi, elles peuvent également aider à développer des industries complémentaires dans différents pays africains. Aujourd’hui, un acteur de l’automobile au Maroc peut aider un pays par exemple comme la Côte d’Ivoire, avec le secteur privé ivoirien, à développer une industrie pneumatique, une industrie de la carrosserie, une industrie de revêtement de véhicule, une industrie du cuir etc.
En complémentarité donc, les entrepreneurs marocains ont une responsabilité et beaucoup de rôles à jouer tout en gagnant leur vie et de l’argent puisque ce sont des débouchés pour eux.
- Je pense que les élections législatives ont été très surprenantes mais elles montrent aussi que les populations applaudissent tout le travail qui a été fait par le Makhzen sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI durant cette crise sanitaire. Ce fut une approbation du travail mené collectivement traduisant un engagement de tout le monde derrière l’autorité locale. Cela s’est démontré à travers le taux de participation.
Le deuxième élément important est qu’il y a eu une majorité claire qui s’est dégagée. C’est une réponse intéressante à l’interrogation sur quelle équipe pour mener le nouveau modèle de développement. Dès lors que la majorité est claire et décisive, il n’y a donc plus aucune barrière politique qui peut se mettre entre la mise en oeuvre du nouveau modèle de développement et les ambitions ou programmes individuels des partis.
Aujourd’hui, nous avons une équipe qui va arriver aux affaires suffisamment légitime pour avoir les coudées franches afin d’implémenter le NMD. Voilà la leçon que l’on peut tirer du scrutin du 8 septembre.
- Justement qui dit politique parle d’économie. Quelles sont vos attentes de la future équipe gouvernementale dans le cadre de la coopération avec le reste du continent en tant que Monsieur Afrique de la CGEM ?
- Nous sommes sur une dominante libérale et le parti vainqueur est piloté par des entrepreneurs, donc du secteur privé. Je crois, à titre personnel, que ce sont des gens qui comprennent les enjeux de l’entrepreneuriat et ils seront du côté de l’entreprise.
Maintenant dans le cadre de la dynamique africaine, je pense que ces différents acteurs sont engagés dans des relations avec le continent. Ils vont continuer à mener la politique impulsée par SM le Roi de coopération Sud-Sud d’autant plus qu’on rentre dans un cadre de la ZLECAF où le Maroc va devoir jouer un rôle important sans compter que le Royaume est en train de prendre progressivement la place qui lui revient sur la scène continentale vu sa position et sa stature au sein de l’Union Africaine.
J’espère qu’aboutira très rapidement la nomination de M. Fathallah Sijilmassi à la direction générale de la Commission de l’Union Africaine. Ce qui constituera un premier pas pour le Royaume au sein de l’institution panafricaine.
- Covid-19 a beaucoup impacté l’activité économique au Maroc et en Afrique. A votre avis, quels sont les piliers de la relance économique sur le continent ?
- Dans le cadre de Covid-19, il faut dire que chaque crise est porteuse d’interrogations mais est aussi salutaire car elle permet à chacun de se réinventer et de revenir aux fondamentaux parmi lesquels il sera question de reconnaître et de valoriser les produits fabriqués en Afrique. Aujourd’hui on revient au « Made in Africa ».
Deuxième élément, la crise a permis de comprendre comment c’était important la coopération interafricaine. Cette coopération intra-africaine a beaucoup fonctionné lorsque d’autres pays ont fermé leur frontière, des Etats africains ont eu leur salut grâce à leurs voisins. Une coopération qui a permis de fournir des médicaments comme le Maroc l’a d’ailleurs fait ou des produits de première nécessité. Donc ce recentrage de l’Afrique sur elle-même a été un facteur très important.
Troisième élément, la crise a amené un mouvement tectonique des plaques avec une forte interrogation des pays du nord sur leur dépendance vis-à-vis de l’Asie mais aussi sur l’interrogation de l’éloignement de ces pays d’Asie par rapport à leur marché de base.
Tout cela a créé une redistribution de la chaîne de valeur mondiale. Et l’Afrique, avec son positionnement central, a désormais un grand rôle à jouer notamment les pays qui ont déjà une base industrielle structurée et qui ont connecté leur économie au reste du monde. Un dernier élément non négligeable est que la crise a démontré la nécessite de se prendre en charge individuellement.
Nous parlons beaucoup de la souveraineté industrielle, de sécurité alimentaire et beaucoup d’Etat sont en train de revoir leur plan de développement pour intégrer cette nouvelle donne. C’est en cela que la crise est salutaire pour le continent.
- Dans ce cadre justement, quel rôle peuvent jouer les entreprises marocaines dans la relance de l’économie subsaharienne ?
- Les entreprises marocaines ont un rôle important à jouer et cela pour plusieurs raisons. D’abord, elles ont développé des champions qui ont une expertise et des PME ont des expertises à partager en Afrique.
Ensuite, ces entreprises se sont arrimées aux chaînes de valeur mondiales qu’il s’agisse de l’aéronautique, de l’automobile, du textile, de l’agroalimentaire ou dans le service. Mais aussi, elles peuvent également aider à développer des industries complémentaires dans différents pays africains. Aujourd’hui, un acteur de l’automobile au Maroc peut aider un pays par exemple comme la Côte d’Ivoire, avec le secteur privé ivoirien, à développer une industrie pneumatique, une industrie de la carrosserie, une industrie de revêtement de véhicule, une industrie du cuir etc.
En complémentarité donc, les entrepreneurs marocains ont une responsabilité et beaucoup de rôles à jouer tout en gagnant leur vie et de l’argent puisque ce sont des débouchés pour eux.
Propos recueillis
par Wolondouka SIDIBE
De la CGEM à la ZLECAF
Selon Abdou Diop, la CGEM a des relations très fortes avec les autres organisations du continent. D’ailleurs, elle a créé un Conseil d’Affaires avec une quinzaine. Au-delà de ça, fait remarquer notre interlocuteur, la Confédération est en train de préparer une nouvelle rencontre avec les patronats africains courant 2022 sur les chaînes de valeur. Il fait remarquer, en outre qu’avec la ZLECAF, « nous avons intérêt à travailler ensemble pour faire la promotion du « Made in Africa », du « Bay Afran’s », « We African’s », « For African’s ».
Pour ce qui est du marché continental et le Gazoduc Maroc-Nigéria, M. Diop estime qu’il s’agit des catalyseurs pour l’intégration économique africaine.
Il conclut en ces termes : « la ZELACF a pour ambition de faire du continent un vaste marché. C’est un facteur institutionnel très clair d’intégration. En ce qui concerne le Gazoduc, c’est le premier projet d’infrastructure englobant plus d’une douzaine de pays. C’est quelque chose d’extraordinaire qui va intégrer l’Afrique de l’Ouest de l’Atlantique, l’Afrique du Nord et l’Europe. C’est un projet structurant qui permettra de travailler ensemble sur toute la dynamique qui sera créée autour du Gazoduc, l’industrie et l’emploi ».