- Votre nouveau long métrage “Annatto” sera dans les salles de cinéma dès mercredi 16 février. D’abord que signifie ”Annatto” ?
- Anne est un nom propre français, Natou, un nom féminin répandu en Afrique subsaharienne. J’ai fusionné les deux noms, ce qui donne Annatto, qui est le nom de la protagoniste du film. Son nom est une image de ses racines franco-sénégalaises.
- ”Annatto” vient enrichir la filmographie marocaine et africaine en s’ouvrant sur notre continent. Quels messages souhaitez-vous véhiculer à travers cette fiction ?
-“Annatto” met en lumière la richesse, la synergie et l’interculturalité que représentent les mélanges ethniques. En mettant le doigt sur l’intolérance et le racisme, le film prône aussi l’importance de privilégier les valeurs humaines au détriment de tout profit. C’est un film qui cherche à concrétiser une vision et un principe auquel nous croyons fort et qui consiste à capitaliser les liens avec un continent auquel nous appartenons et qui forme une grande part de notre identité. Il est de notre devoir, en tant que créateurs, de mettre en relief ce point et d’autres en rapport avec notre africanité.
- C’est votre premier long-métrage. Pourquoi n’avez-vous réalisé ce genre cinématographique qu’après plus de 20 ans de carrière ? Sortez-vous ainsi de votre zone de confort ?
- C’est vrai que j’ai passé beaucoup d’années à concevoir et réaliser des oeuvres pour la télévision. La raison en est que j’étais en train de restaurer une partie de notre patrimoine. Effectivement, ça représentait pour moi une zone de confort, mais je pense que cette zone est également un acquittement que je devais envers une part de notre mémoire et de notre culture.
- Quelles particularités trouvez-vous dans la fantaisie historique et le cinéma patrimonial, qui sont vos spécialités depuis le début de votre carrière ?
-C’est un genre qui allie le patrimoine, l’Histoire et la fantaisie. C’est une façon de revisiter une grande partie de notre Histoire. Dans toutes mes oeuvres cinématographiques, j’essaye de réécrire et de réinventer et non pas de reproduire. C’est ainsi que je travaille. Il s’agit d’innover en restant fidèle à l’âme de ce patrimoine pour pouvoir le booster sans le dénaturer.
- « Annatto » a remporté le grand Prix “Ecran d’Or” de la 25ème édition du festival “Ecrans Noirs” à Yaoundé, au Cameroun, et le Prix de la meilleure conception de costumes, au festival méditerranéen d’Alexandrie. Pouvez-vous nous parler plus du choix des costumes et des prises d’image ?
- Le fait que le film ait remporté l’écran d’or en tant que grand Prix dans ce festival réputé et qui a une longue Histoire, a constitué pour moi une véritable reconnaissance et une conviction que j’ai réussi à faire passer le message du film. J’ai été ravie aussi de la belle réaction du jeune public africain, cela m’a fait sentir qu’il est effectivement possible de créer un cinéma qui unit les peuples de ce continent.
Cette consécration m’a rendue plus enthousiaste à l’idée de poursuivre dans cette voie et de continuer à travailler sur des sujets humanitaires qui concernent notre continent. Le cinéma est le lieu des belles images susceptibles de générer les grandes émotions.
Pour moi, je suis très exigeante sur ce point car chaque cadre constitue un tableau qu’il faut confectionner dans les détails et dans la globalité pour offrir les images sur lesquelles le récepteur peut agir et interagir.
- La femme reste votre sujet de prédilection. Un fait confirmé par des oeuvres cinématographiques comme”Souk n’ssa”, “Remana w Bertal”, “Douiba”... Comment expliquez- vous cela ?
- La femme constitue une part de mes préoccupations sur le même point d’égalité que d’autres sujets car je crois très fort qu’un artiste est prédisposé à défendre tous les sujets en rapport avec les grandes valeurs humaines universelles. La femme pour moi n’est pas relative à la question de genre, mais je la conçois comme thématique à travers laquelle je m’exprime sur plusieurs sujets.
- Des acteurs marocains de renom ont brillé dans vos films et qu’on ne voit pas souvent dans des oeuvres réalisées par d’autres réalisateurs. Vous souhaitez ainsi donner une première chance aux jeunes acteurs ?
- Votre question interpelle celle du vedettariat, qui est relative, à mon sens. Chaque acteur devant une caméra peut être une vedette si les bonnes conditions, dont la direction d’acteur, sont réunies. Effectivement, des acteurs ont brillé avec moi et j’en suis ravie. D’autant plus que j’ai fait la découverte d’autres et je m’en réjouis et ce qui me fait le plus bonheur est que ces artistes puissent briller sous d‘autres lumières car ils seront une valeur ajoutée pour notre cinéma. C’est important pour moi.
- Dernière question : la série algérienne “Boussandouk”copiée de votre série “Hdidane” a été suspendue de la chaîne algérienne Al Fajr, qui a reconnu que le producteur a plagié la vôtre. Comment avez-vous vécu ces faits ?
- Mon devoir est de créer et de persévérer dans la création. Si d’autres se soucient du plagiat, c’est une manifestation de leur niveau. De mon côté, je ne peux que m’engager dans de nouveaux projets pour être au niveau des attentes de mon public là où il est.
- Anne est un nom propre français, Natou, un nom féminin répandu en Afrique subsaharienne. J’ai fusionné les deux noms, ce qui donne Annatto, qui est le nom de la protagoniste du film. Son nom est une image de ses racines franco-sénégalaises.
- ”Annatto” vient enrichir la filmographie marocaine et africaine en s’ouvrant sur notre continent. Quels messages souhaitez-vous véhiculer à travers cette fiction ?
-“Annatto” met en lumière la richesse, la synergie et l’interculturalité que représentent les mélanges ethniques. En mettant le doigt sur l’intolérance et le racisme, le film prône aussi l’importance de privilégier les valeurs humaines au détriment de tout profit. C’est un film qui cherche à concrétiser une vision et un principe auquel nous croyons fort et qui consiste à capitaliser les liens avec un continent auquel nous appartenons et qui forme une grande part de notre identité. Il est de notre devoir, en tant que créateurs, de mettre en relief ce point et d’autres en rapport avec notre africanité.
- C’est votre premier long-métrage. Pourquoi n’avez-vous réalisé ce genre cinématographique qu’après plus de 20 ans de carrière ? Sortez-vous ainsi de votre zone de confort ?
- C’est vrai que j’ai passé beaucoup d’années à concevoir et réaliser des oeuvres pour la télévision. La raison en est que j’étais en train de restaurer une partie de notre patrimoine. Effectivement, ça représentait pour moi une zone de confort, mais je pense que cette zone est également un acquittement que je devais envers une part de notre mémoire et de notre culture.
- Quelles particularités trouvez-vous dans la fantaisie historique et le cinéma patrimonial, qui sont vos spécialités depuis le début de votre carrière ?
-C’est un genre qui allie le patrimoine, l’Histoire et la fantaisie. C’est une façon de revisiter une grande partie de notre Histoire. Dans toutes mes oeuvres cinématographiques, j’essaye de réécrire et de réinventer et non pas de reproduire. C’est ainsi que je travaille. Il s’agit d’innover en restant fidèle à l’âme de ce patrimoine pour pouvoir le booster sans le dénaturer.
- « Annatto » a remporté le grand Prix “Ecran d’Or” de la 25ème édition du festival “Ecrans Noirs” à Yaoundé, au Cameroun, et le Prix de la meilleure conception de costumes, au festival méditerranéen d’Alexandrie. Pouvez-vous nous parler plus du choix des costumes et des prises d’image ?
- Le fait que le film ait remporté l’écran d’or en tant que grand Prix dans ce festival réputé et qui a une longue Histoire, a constitué pour moi une véritable reconnaissance et une conviction que j’ai réussi à faire passer le message du film. J’ai été ravie aussi de la belle réaction du jeune public africain, cela m’a fait sentir qu’il est effectivement possible de créer un cinéma qui unit les peuples de ce continent.
Cette consécration m’a rendue plus enthousiaste à l’idée de poursuivre dans cette voie et de continuer à travailler sur des sujets humanitaires qui concernent notre continent. Le cinéma est le lieu des belles images susceptibles de générer les grandes émotions.
Pour moi, je suis très exigeante sur ce point car chaque cadre constitue un tableau qu’il faut confectionner dans les détails et dans la globalité pour offrir les images sur lesquelles le récepteur peut agir et interagir.
- La femme reste votre sujet de prédilection. Un fait confirmé par des oeuvres cinématographiques comme”Souk n’ssa”, “Remana w Bertal”, “Douiba”... Comment expliquez- vous cela ?
- La femme constitue une part de mes préoccupations sur le même point d’égalité que d’autres sujets car je crois très fort qu’un artiste est prédisposé à défendre tous les sujets en rapport avec les grandes valeurs humaines universelles. La femme pour moi n’est pas relative à la question de genre, mais je la conçois comme thématique à travers laquelle je m’exprime sur plusieurs sujets.
- Des acteurs marocains de renom ont brillé dans vos films et qu’on ne voit pas souvent dans des oeuvres réalisées par d’autres réalisateurs. Vous souhaitez ainsi donner une première chance aux jeunes acteurs ?
- Votre question interpelle celle du vedettariat, qui est relative, à mon sens. Chaque acteur devant une caméra peut être une vedette si les bonnes conditions, dont la direction d’acteur, sont réunies. Effectivement, des acteurs ont brillé avec moi et j’en suis ravie. D’autant plus que j’ai fait la découverte d’autres et je m’en réjouis et ce qui me fait le plus bonheur est que ces artistes puissent briller sous d‘autres lumières car ils seront une valeur ajoutée pour notre cinéma. C’est important pour moi.
- Dernière question : la série algérienne “Boussandouk”copiée de votre série “Hdidane” a été suspendue de la chaîne algérienne Al Fajr, qui a reconnu que le producteur a plagié la vôtre. Comment avez-vous vécu ces faits ?
- Mon devoir est de créer et de persévérer dans la création. Si d’autres se soucient du plagiat, c’est une manifestation de leur niveau. De mon côté, je ne peux que m’engager dans de nouveaux projets pour être au niveau des attentes de mon public là où il est.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
Une maîtresse du cinéma de patrimoine
Après une formation théâtrale à Casablanca, Fatima Ali Boubakdy se découvre un penchant pour la mise en scène. Cette autodidacte a appris en scrutant la manière de travailler de grands cinéastes, comme Mohamed Ismaïl, Hassan Benjelloun, Abdelmajid R’chich et Fatima Bourquia.
En 1999, elle signe son premier téléfilm «La porte de l’espoir ». En 2000, elle décide de se spécialiser dans le cinéma patrimonial, un cinéma qu’elle affectionne particulièrement, compte tenu de son amour pour l’Histoire. Elle accorde beaucoup d’importance aux contes populaires et aux événements historiques.
Comme dans toutes ses oeuvres cinématographiques, Fatima Ali Boubakdy donne un coup d’accélérateur aux acteurs doués, qui franchissent leur premier pas dans ce domaine.
“J’ai opté pour la même méthode adoptée dans mes précédents travaux télévisés. Elle consiste à attribuer les rôles principaux à des personnes douées mais qui en sont à leur première expérience en tant que héros, et je trouve dans cette aventure une sorte de défi mêlé au plaisir de la découverte. J’ai également choisi des acteurs pionniers tels que le grand artiste Salah Eddin Ben Moussa, l’actrice internationale d’origine burkinabè, Maymouna Ndiaye, et les Marocaines Souad Khouyi et Kenza Fredo”, explique-t-elle.
En 1999, elle signe son premier téléfilm «La porte de l’espoir ». En 2000, elle décide de se spécialiser dans le cinéma patrimonial, un cinéma qu’elle affectionne particulièrement, compte tenu de son amour pour l’Histoire. Elle accorde beaucoup d’importance aux contes populaires et aux événements historiques.
Comme dans toutes ses oeuvres cinématographiques, Fatima Ali Boubakdy donne un coup d’accélérateur aux acteurs doués, qui franchissent leur premier pas dans ce domaine.
“J’ai opté pour la même méthode adoptée dans mes précédents travaux télévisés. Elle consiste à attribuer les rôles principaux à des personnes douées mais qui en sont à leur première expérience en tant que héros, et je trouve dans cette aventure une sorte de défi mêlé au plaisir de la découverte. J’ai également choisi des acteurs pionniers tels que le grand artiste Salah Eddin Ben Moussa, l’actrice internationale d’origine burkinabè, Maymouna Ndiaye, et les Marocaines Souad Khouyi et Kenza Fredo”, explique-t-elle.
S. K.