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Actu Maroc

Interview avec Hamid Bentahar « La reprise du trafic aérien reste capitale »

Hamid Bentahar, président du Centre Régional du Tourisme (CRT) Marrakech-Safi


Rédigé par Safaa KSAANI Mercredi 31 Mars 2021

A la veille d’un éventuel nouveau confinement, suite à l’évolution de la situation épidémiologique au Royaume, nous avons contacté Hamid Bentahar pour nous parler des perspectives de relance touristique qui semblent de plus en plus sombres.



- Une année après le déclenchement de la pandémie, comment jugez-vous la situation actuelle du secteur du tourisme dans notre pays ?

- L’impact de cette crise sur le secteur du tourisme était massif, fulgurant, généralisé sur l’ensemble des segments et de l’écosystème de l’industrie du tourisme. Nous devons agir tous ensemble pour redonner l’envie de revenir au Maroc, à Marrakech, et dans toutes les villes marocaines, pour que l’ensemble des acteurs du secteur, qu’ils soient artisans, transporteurs, hôteliers, voyagistes ou autres reprennent une cadence normale.

- S’il est évident que le tourisme de loisir peine à redécoller à cause de la crise sanitaire et du confinement sanitaire qui s’en est suivi, quid du tourisme d’affaires ?

-Il faut savoir que la reprise des activités touristiques s’effectuera par segments. Toutes les études démontrent que le tourisme de proximité devrait démarrer en premier, évidemment suite à la levée des restrictions pour les déplacements inter-villes qui freinent la reprise du travail des professionnels du tourisme. Quant au tourisme d’affaires, il peine lui aussi à redécoller et sa reprise devrait se faire dans cet ordre : d’abord le tourisme lié au business local, ensuite les relations d’affaires à l’international. Ceci à condition que la propagation de la pandémie soit contrôlée et que la vaccination des populations cibles et émetteurs soit assurée. Nous sommes tous convaincus que la reprise du secteur du tourisme dépend de l’arrivée des vaccins. Nous avons eu une lueur d’espoir depuis le début de la campagne de vaccination dans notre pays, gérée de manière exemplaire. Mais la reprise du trafic aérien reste capitale, au même titre que les mesures d’accueil des voyageurs qui doivent être munis soit d’un passeport vaccinal, soit d’un test PCR négatif.

- La prochaine saison estivale est-elle d’ores et déjà compromise, compte tenu de la suspension des liaisons aériennes avec de nombreux pays et l’aggravation de la situation épidémiologique dans le monde ?

- La reprise de l’activité touristique dépendra principale- ment de la maîtrise de la propagation de la pandémie, du rythme de la vaccination, de la levée des restrictions pour les déplacements inter-villes pour le tourisme national, de la réouverture des restaurants et de de la capacité d’accueil aérienne. Nous espérons que les moyens déployés dans ce sens nous permettront d’accélérer la récupération de nos parts de marché, afin de ne pas rater la saison estivale 2021.
Recueillis par Safaa KSAANI

Repères

Un accord de partenariat entre les hommes d’affaires marocains et israéliens
Les organisations patronales du Maroc et d’Israël ont scellé un partenariat stratégique suite à la signature, lundi 22 mars, d’un accord de partenariat entre la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et The Israeli Employers and Business Organizations (IEBO), le représentant du secteur privé israélien. Objectif : promouvoir les relations économiques et commerciales et le développement technologique entre les deux pays et établir un dialogue ouvert et permanent entre la CGEM et IEBO qui, selon les signataires, uniront leurs efforts pour créer de fortes synergies entre les communautés d’affaires respectives dans les secteurs clés, mais aussi pour instaurer un échange d’informations et d’expérience dans des domaines d’intérêt commun tels que l’import/ export, la Recherche et Développement (R&D), l’innovation et la technologie. Le tourisme d’affaires entre les deux pays en sortira évidemment grand gagnant.

Tourisme : Une chute de 82 % en 2020
Le tourisme marocain continue de pâtir de la crise engendrée par la pandémie du Covid-19. En chiffres, de janvier à novembre 2020, les revenus du secteur ont baissé de 51%. Le Royaume a recensé l’arrivée de 142.000 touristes seulement, soit une chute de 82 % en comparaison avec la même période de l’année 2019. «Il est temps de relancer l’activité touristique et remettre au travail les professionnels du secteur qui sont en attente depuis un an. Aujourd’hui, notre pays a fait ce qu’il faut au niveau sanitaire. La campagne de vaccination avance à bon train et il faut donc lever les contraintes sur les déplacements inter-villes et laisser entrer au moins les touristes étrangers déjà vaccinés», a souligné Hamid Bentahar, samedi 20 mars à Marrakech, qui a abrité la première édition du «Tourism Now».

Tourisme

Face au mutisme du gouvernement, la FNTT hausse le ton

La Fédération Nationale du Transport Touristique au Maroc (FNTT) a annoncé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, l’organisation d’une manifestation jeudi 1er avril à Rabat, devant le ministère des Finances et Bank Al-Maghrib, pour réclamer une solution à la crise que connaît le secteur du tourisme depuis le début de l’épidémie du Coronavirus.

«Près de 1.500 entreprises sont à l’arrêt, 12.000 véhicules au point mort et 11.000 salariés dans l’inconnu», alerte la FNTT, affiliée à l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP). Et d’ajouter que «le transport touristique est le seul moyen de subsistance de milliers de familles marocaines, et constitue l’un des piliers les plus importants du secteur du tourisme sur lequel le gouvernement marocain compte pour le développement de son économie».

La FNTT a également demandé de maintenir l’indemnité forfaitaire mensuelle jusqu’à la fin de la pandémie et de revoir les conditions de son octroi de façon à intégrer les employés exerçant de manière saisonnière ou ayant perdu leurs emplois avant février 2020. Les professionnels ont souhaité l’activation de la suspension de tout prélèvement ou paiement d’impôt ou charges fiscales durant la période affectée par l’état d’urgence sanitaire, et ce, jusqu’au rétablissement du secteur.

Par ailleurs, les professionnels du transport touristique ont organisé des manifestations dans plusieurs villes du Royaume, quelques mois après le déclenchement de la pandémie.








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