-Le tremblement de terre de magnitude 6,8, qui a frappé le Maroc dans la région d'Al-Haouz, est le séisme le plus violent dans l'Histoire du pays. D’un point de vue technique, comment expliquez-vous un tremblement de terre aussi puissant ?
-Un tremblement de terre de magnitude 6,8 est, en effet, très puissant et cause des dégâts significatifs. L'explication de la puissance d'un tremblement de terre de cette ampleur réside dans la tectonique des plaques et les forces géologiques en jeu. Voici comment cela se produit d'un point de vue technique : la Terre est composée de plusieurs plaques rigides qui flottent sur le manteau terrestre, la couche semi-liquide située sous la croûte terrestre. Ces plaques bougent lentement au fil du temps en raison de la chaleur interne de la terre, créant des zones de friction et de pression où les plaques se rencontrent.
Les tremblements de terre se produisent principalement le long des limites des plaques tectoniques, où les plaques se frottent, s'éloignent ou se rapprochent. Au Maroc, la région d'Al-Haouz est située à proximité de la limite entre la plaque africaine et la plaque eurasienne, et, plus précisément, à la proximité Nord de la grande faille Sud Atlasique.
Au fil du temps, en raison du mouvement continu des plaques, des contraintes s'accumulent le long de ces limites. Les roches emmagasinent de l'énergie élastique, comme un ressort tendu.
Lorsque la contrainte atteint un point critique, les roches ne peuvent plus la supporter et libèrent brusquement cette énergie accumulée sous forme de vibrations sismiques. C'est ce que nous ressentons comme un tremblement de terre.
Plus l'énergie libérée est importante, plus la magnitude est élevée. La magnitude d'un tremblement de terre est une mesure de l'énergie libérée pendant le séisme. Une magnitude de 6,8 indique un tremblement de terre puissant avec une grande quantité d'énergie libérée. On a alors des dégâts importants à l’épicentre et secousses ressenties à plusieurs centaines de kilomètres. La profondeur à laquelle se produit le séisme peut également influencer sa puissance et son impact.
Les séismes peu profonds ont tendance à causer plus de destruction que les séismes plus profonds. C’est le cas du séisme d’Al-Haouz qui a une profondeur faible (entre 8 et 10 km) proche de la surface.
Au niveau des caractéristiques géologiques locales, telles que la nature des roches qui sont friables et instables (les schistes, les argiles et les marnes…), la présence d’un réseau de failles majeures les plus importantes du bassin de Tizi n’Test, de longueur plurikilométrique à hectométrique (sont les failles de Tinmel, Tadafelt, le système de failles nord-Ouchden et la faille de Tirknit de direction NESW à ENE-WSW (Proust et al., 1977, Petit & Beauchamp, 1986)), et d'autres facteurs, peuvent également influencer l'intensité des tremblements de terre dans une région donnée. Il est important de noter que les tremblements de terre sont des événements naturels et imprévisibles, mais ils sont mieux compris grâce à la surveillance sismique et à la recherche en géologie.
-De telles fortes secousses sont-elles probables dans cette zone ou dans d’autres zones du Royaume ?
-La probabilité de tremblements de terre varie en fonction de la région et de la tectonique des plaques spécifiques de chaque zone. Le Maroc se trouve sur la limite Nord-Ouest de la plaque africaine, où elle entre en collision avec la plaque eurasiatique.
Cette interaction des plaques tectoniques crée des zones de failles et de contraintes dans la croûte terrestre, ce qui rend certaines régions du Maroc plus sujettes aux tremblements de terre que d'autres.
Le Maroc, en raison de sa position géographique et de sa tectonique des plaques, est en effet une région sujette aux tremblements de terre. Cependant, la probabilité de tremblements de terre et leur intensité varient d'une région à l'autre du pays en fonction des caractéristiques géologiques spécifiques de chaque zone.
Parmi les zones du Maroc, qui sont plus sujettes aux tremblements de terre que d'autres, je cite certaines parties de la côte atlantique marocaine, la ville d'Agadir, la chaîne du Haut Atlas, la région d'Al-Haouz. Cette zone est, en effet, sujette à des tremblements de terre en raison de l'activité tectonique associée à la collision des plaques et le jeu de l’Accident Sud Atlasique (ASA), qui est une longue ligne tectonique séparant la chaîne atlasique (zone mobile de l'Afrique du Nord) et la plate-forme saharienne. Elle va d'Agadir au Maroc jusqu'à Gabès en Tunisie sur plus de deux mille kilomètres. Cette ligne tectonique est marquée par une série d'accidents qui se présentent sous forme de flexures, plis-failles et de failles dont l'ensemble constitue ce que l'on appelle aussi « flexure saharienne ». D'autres zones du Maroc peuvent également être à risque sismique, en particulier le long des chaînes de montagnes et des zones de failles géologiques.
-Quel est l’impact de ce séisme sur l’environnement ?
-L'impact d'un séisme sur l'environnement dépend de plusieurs facteurs, notamment la magnitude du séisme, la profondeur de sa source, la distance par rapport aux zones habitées et la géologie locale.
Voici quelques-uns des impacts possibles d'un séisme sur l'environnement : la déformation du terrain, les glissements de terrain, les tsunamis, des effets sur la biodiversité et des changements dans les sources d'eau. A ce titre, les séismes peuvent affecter les sources d'eau, notamment les nappes phréatiques, les rivières et les lacs. Les fissures dans le sol peuvent modifier la circulation de l'eau et provoquer des inondations ou des sécheresses locales.
Sans oublier le risque de la pollution. En effet, les séismes peuvent endommager des installations industrielles et de stockage, ce qui peut entraîner des fuites de produits chimiques et la libération de déchets dangereux dans l'environnement.
Il est important de noter que l'impact environnemental d'un séisme dépendra de la gravité du séisme, de la rapidité de la réponse des autorités pour atténuer les effets néfastes et des mesures de préparation en place. Les séismes peuvent avoir des conséquences à court et à long termes sur l'environnement, et il est important de surveiller et d'évaluer ces impacts afin de mettre en œuvre des mesures de récupération et de réhabilitation appropriées.
Les habitants des régions à risque sismique sont invités à suivre les recommandations locales en matière de préparation aux tremblements de terre, de construire ou de rénover des bâtiments conformes aux normes parasismiques, et de rester informés des plans d'évacuation et des mesures de sécurité en cas de tremblement de terre.
-Après ce séisme, le risque de tsunami est-il envisageable ?
-Le risque de tsunami dépend principalement de la localisation et de la nature du séisme. Les tsunamis sont généralement associés à des séismes sous-marins, en particulier ceux qui se produisent le long des zones de subduction où une plaque tectonique s'enfonce sous une autre. Les séismes qui provoquent un déplacement vertical significatif du plancher océanique ont le potentiel de générer un tsunami. Cependant, il est important de noter que tous les séismes n'entraînent pas automatiquement un tsunami. Le Maroc n'est pas situé près de la convergence de deux plaques tectoniques qui serait propice à de tels séismes sous-marins. Par conséquent, le risque de tsunami déclenché par un séisme au Maroc est généralement considéré comme faible. Dans le cas d'un séisme d’Al-Haouz, en l'absence de caractéristiques géologiques propices à un tsunami majeur, le risque de tsunami est généralement considéré comme de faible à nul, mais il est important de prendre en compte tous les facteurs locaux et de suivre les directives des autorités locales en matière de sécurité.
-Un tremblement de terre de magnitude 6,8 est, en effet, très puissant et cause des dégâts significatifs. L'explication de la puissance d'un tremblement de terre de cette ampleur réside dans la tectonique des plaques et les forces géologiques en jeu. Voici comment cela se produit d'un point de vue technique : la Terre est composée de plusieurs plaques rigides qui flottent sur le manteau terrestre, la couche semi-liquide située sous la croûte terrestre. Ces plaques bougent lentement au fil du temps en raison de la chaleur interne de la terre, créant des zones de friction et de pression où les plaques se rencontrent.
Les tremblements de terre se produisent principalement le long des limites des plaques tectoniques, où les plaques se frottent, s'éloignent ou se rapprochent. Au Maroc, la région d'Al-Haouz est située à proximité de la limite entre la plaque africaine et la plaque eurasienne, et, plus précisément, à la proximité Nord de la grande faille Sud Atlasique.
Au fil du temps, en raison du mouvement continu des plaques, des contraintes s'accumulent le long de ces limites. Les roches emmagasinent de l'énergie élastique, comme un ressort tendu.
Lorsque la contrainte atteint un point critique, les roches ne peuvent plus la supporter et libèrent brusquement cette énergie accumulée sous forme de vibrations sismiques. C'est ce que nous ressentons comme un tremblement de terre.
Plus l'énergie libérée est importante, plus la magnitude est élevée. La magnitude d'un tremblement de terre est une mesure de l'énergie libérée pendant le séisme. Une magnitude de 6,8 indique un tremblement de terre puissant avec une grande quantité d'énergie libérée. On a alors des dégâts importants à l’épicentre et secousses ressenties à plusieurs centaines de kilomètres. La profondeur à laquelle se produit le séisme peut également influencer sa puissance et son impact.
Les séismes peu profonds ont tendance à causer plus de destruction que les séismes plus profonds. C’est le cas du séisme d’Al-Haouz qui a une profondeur faible (entre 8 et 10 km) proche de la surface.
Au niveau des caractéristiques géologiques locales, telles que la nature des roches qui sont friables et instables (les schistes, les argiles et les marnes…), la présence d’un réseau de failles majeures les plus importantes du bassin de Tizi n’Test, de longueur plurikilométrique à hectométrique (sont les failles de Tinmel, Tadafelt, le système de failles nord-Ouchden et la faille de Tirknit de direction NESW à ENE-WSW (Proust et al., 1977, Petit & Beauchamp, 1986)), et d'autres facteurs, peuvent également influencer l'intensité des tremblements de terre dans une région donnée. Il est important de noter que les tremblements de terre sont des événements naturels et imprévisibles, mais ils sont mieux compris grâce à la surveillance sismique et à la recherche en géologie.
-De telles fortes secousses sont-elles probables dans cette zone ou dans d’autres zones du Royaume ?
-La probabilité de tremblements de terre varie en fonction de la région et de la tectonique des plaques spécifiques de chaque zone. Le Maroc se trouve sur la limite Nord-Ouest de la plaque africaine, où elle entre en collision avec la plaque eurasiatique.
Cette interaction des plaques tectoniques crée des zones de failles et de contraintes dans la croûte terrestre, ce qui rend certaines régions du Maroc plus sujettes aux tremblements de terre que d'autres.
Le Maroc, en raison de sa position géographique et de sa tectonique des plaques, est en effet une région sujette aux tremblements de terre. Cependant, la probabilité de tremblements de terre et leur intensité varient d'une région à l'autre du pays en fonction des caractéristiques géologiques spécifiques de chaque zone.
Parmi les zones du Maroc, qui sont plus sujettes aux tremblements de terre que d'autres, je cite certaines parties de la côte atlantique marocaine, la ville d'Agadir, la chaîne du Haut Atlas, la région d'Al-Haouz. Cette zone est, en effet, sujette à des tremblements de terre en raison de l'activité tectonique associée à la collision des plaques et le jeu de l’Accident Sud Atlasique (ASA), qui est une longue ligne tectonique séparant la chaîne atlasique (zone mobile de l'Afrique du Nord) et la plate-forme saharienne. Elle va d'Agadir au Maroc jusqu'à Gabès en Tunisie sur plus de deux mille kilomètres. Cette ligne tectonique est marquée par une série d'accidents qui se présentent sous forme de flexures, plis-failles et de failles dont l'ensemble constitue ce que l'on appelle aussi « flexure saharienne ». D'autres zones du Maroc peuvent également être à risque sismique, en particulier le long des chaînes de montagnes et des zones de failles géologiques.
-Quel est l’impact de ce séisme sur l’environnement ?
-L'impact d'un séisme sur l'environnement dépend de plusieurs facteurs, notamment la magnitude du séisme, la profondeur de sa source, la distance par rapport aux zones habitées et la géologie locale.
Voici quelques-uns des impacts possibles d'un séisme sur l'environnement : la déformation du terrain, les glissements de terrain, les tsunamis, des effets sur la biodiversité et des changements dans les sources d'eau. A ce titre, les séismes peuvent affecter les sources d'eau, notamment les nappes phréatiques, les rivières et les lacs. Les fissures dans le sol peuvent modifier la circulation de l'eau et provoquer des inondations ou des sécheresses locales.
Sans oublier le risque de la pollution. En effet, les séismes peuvent endommager des installations industrielles et de stockage, ce qui peut entraîner des fuites de produits chimiques et la libération de déchets dangereux dans l'environnement.
Il est important de noter que l'impact environnemental d'un séisme dépendra de la gravité du séisme, de la rapidité de la réponse des autorités pour atténuer les effets néfastes et des mesures de préparation en place. Les séismes peuvent avoir des conséquences à court et à long termes sur l'environnement, et il est important de surveiller et d'évaluer ces impacts afin de mettre en œuvre des mesures de récupération et de réhabilitation appropriées.
Les habitants des régions à risque sismique sont invités à suivre les recommandations locales en matière de préparation aux tremblements de terre, de construire ou de rénover des bâtiments conformes aux normes parasismiques, et de rester informés des plans d'évacuation et des mesures de sécurité en cas de tremblement de terre.
-Après ce séisme, le risque de tsunami est-il envisageable ?
-Le risque de tsunami dépend principalement de la localisation et de la nature du séisme. Les tsunamis sont généralement associés à des séismes sous-marins, en particulier ceux qui se produisent le long des zones de subduction où une plaque tectonique s'enfonce sous une autre. Les séismes qui provoquent un déplacement vertical significatif du plancher océanique ont le potentiel de générer un tsunami. Cependant, il est important de noter que tous les séismes n'entraînent pas automatiquement un tsunami. Le Maroc n'est pas situé près de la convergence de deux plaques tectoniques qui serait propice à de tels séismes sous-marins. Par conséquent, le risque de tsunami déclenché par un séisme au Maroc est généralement considéré comme faible. Dans le cas d'un séisme d’Al-Haouz, en l'absence de caractéristiques géologiques propices à un tsunami majeur, le risque de tsunami est généralement considéré comme de faible à nul, mais il est important de prendre en compte tous les facteurs locaux et de suivre les directives des autorités locales en matière de sécurité.