- Comment évolue le projet du Gazoduc Maroc-Nigeria dont le côté stratégique pour le Royaume s’est renforcé avec les dernières actualités ?
- Depuis 2016, les autorités marocaines et nigérianes travaillent la main dans la main pour la réalisation des études de faisabilité et d’impact environnemental du projet. La première phase des études a été achevée en 2020. La seconde phase des études est programmée pour 2022. La première phase des études a été financée par le Maroc et le Nigeria tandis que la seconde étude est financée à hauteur de 50% par le Maroc et le Nigeria et le reliquat de 50% est financé conjointement par la Banque Islamique de Développement et le Fonds de l’OPEP (OFID).
Cet important projet va être relié au projet existant en Afrique de l’Ouest. Il s’agit du West Africa Gas Pipeline qui est déjà opérationnel entre le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Togo. Les récentes découvertes de gaz en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Mauritanie verront la construction d’autres gazoducs qui seront certainement raccordés au méga-projet Maroc- Nigeria pour l’exportation du gaz naturel en Europe dont les besoins en gaz font l’objet en ce moment de grandes tractations géopolitiques entre les Etats Unis d’Amérique, l’Europe, l’OTAN et la Russie dans le cadre de la tension en cours en Ukraine. En clair, la situation géostratégique est plus que favorable pour la réalisation du Gazoduc Maroc-Nigeria.
- Quelle est la prochaine étape dans ce projet qui s’annonce pharaonique ?
- La réalisation du projet va connaître une accélération au terme de l’achèvement et de la validation par toutes les parties prenantes des études qui sont en cours d’exécution. Une fois les études adoptées, les Etats concernés se concerteront en vue de déterminer la meilleure stratégie à adopter en vue d’assurer le financement du projet de construction du gazoduc auprès des acteurs suivants : les institutions financières nationales, régionales et internationales, la contribution des fonds souverains nationaux, les banques commerciales et les entreprises ou entités juridiques qui auront la charge d’exploiter le gazoduc et la commercialisation du gaz qui sera acheminé du Nigeria vers le Maroc et même en Europe.
- Quels seront les premières retombées pour les pays qui seront traversés par ce pipeline ?
- Un des bénéfices majeurs de cet important projet est de permettre à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, tout comme le Maroc, d’alimenter leurs centrales électriques respectives en gaz, mais aussi d’alimenter leurs unités industrielles et domestiques en énergie propre. La réalisation de ce projet permettra la naissance d’une nouvelle économie énergétique avec la mise en place d’un nouvel écosystème gazier dans les pays concernés. De nouveaux emplois verront le jour et de nouvelles opportunités d’affaires s’offriront aux entreprises du secteur existant ou à créer prochainement, sans compter l’impact sur les milliers d’emplois qui seront créés à cette occasion.
- Vu l’ampleur du projet, est-ce que le volet financement a été sécurisé par l’ensemble des parties prenantes ?
- Sachez tout d’abord que le coût total du projet est estimé à 25 milliards de dollars américains. Sa faisabilité et sa rentabilité feront de lui un projet bancable qui ne connaitra pas de difficultés pour son financement. En effet, plusieurs facteurs militent en sa faveur. Il y a tout d’abord le très fort engagement politique des chefs d’Etat et de gouvernement du Maroc et du Nigeria, première puissance économique d’Afrique avec un PIB estimé en 2020 par la Banque Mondiale à hauteur de 432 ,2 milliards de dollars US (avec un PIB de 555 milliards de dollars en 2022, selon les estimations du Fonds Monétaire International), contre 117 milliards de dollars pour le Maroc au cours de la même année 2021. La CEDEAO appuie également la réalisation de ce projet en raison de tous les avantages socio-économiques qu’il va offrir aux populations de la sous-région.
Il y a aussi l’engagement de la Banque Islamique de Développement et du Fonds de l’OPEP qui financent les études de faisabilité du projet pour ensuite assurer le financement partiel du projet aux côtés d’autres bailleurs de fonds régionaux ou internationaux, en plus des banques commerciales marocaines et ouest-africaines opérant au Maroc et dans l’espace CEDEAO (Attijari Wafa Bank, BOA, Groupe Banque Populaire, ECOBANK, UBA, etc.) et des grandes majors internationales du secteur gazier qui seront accompagnées par leurs banques commerciales habituelles et compagnies d’assurance.
- Depuis 2016, les autorités marocaines et nigérianes travaillent la main dans la main pour la réalisation des études de faisabilité et d’impact environnemental du projet. La première phase des études a été achevée en 2020. La seconde phase des études est programmée pour 2022. La première phase des études a été financée par le Maroc et le Nigeria tandis que la seconde étude est financée à hauteur de 50% par le Maroc et le Nigeria et le reliquat de 50% est financé conjointement par la Banque Islamique de Développement et le Fonds de l’OPEP (OFID).
Cet important projet va être relié au projet existant en Afrique de l’Ouest. Il s’agit du West Africa Gas Pipeline qui est déjà opérationnel entre le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Togo. Les récentes découvertes de gaz en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Mauritanie verront la construction d’autres gazoducs qui seront certainement raccordés au méga-projet Maroc- Nigeria pour l’exportation du gaz naturel en Europe dont les besoins en gaz font l’objet en ce moment de grandes tractations géopolitiques entre les Etats Unis d’Amérique, l’Europe, l’OTAN et la Russie dans le cadre de la tension en cours en Ukraine. En clair, la situation géostratégique est plus que favorable pour la réalisation du Gazoduc Maroc-Nigeria.
- Quelle est la prochaine étape dans ce projet qui s’annonce pharaonique ?
- La réalisation du projet va connaître une accélération au terme de l’achèvement et de la validation par toutes les parties prenantes des études qui sont en cours d’exécution. Une fois les études adoptées, les Etats concernés se concerteront en vue de déterminer la meilleure stratégie à adopter en vue d’assurer le financement du projet de construction du gazoduc auprès des acteurs suivants : les institutions financières nationales, régionales et internationales, la contribution des fonds souverains nationaux, les banques commerciales et les entreprises ou entités juridiques qui auront la charge d’exploiter le gazoduc et la commercialisation du gaz qui sera acheminé du Nigeria vers le Maroc et même en Europe.
- Quels seront les premières retombées pour les pays qui seront traversés par ce pipeline ?
- Un des bénéfices majeurs de cet important projet est de permettre à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, tout comme le Maroc, d’alimenter leurs centrales électriques respectives en gaz, mais aussi d’alimenter leurs unités industrielles et domestiques en énergie propre. La réalisation de ce projet permettra la naissance d’une nouvelle économie énergétique avec la mise en place d’un nouvel écosystème gazier dans les pays concernés. De nouveaux emplois verront le jour et de nouvelles opportunités d’affaires s’offriront aux entreprises du secteur existant ou à créer prochainement, sans compter l’impact sur les milliers d’emplois qui seront créés à cette occasion.
- Vu l’ampleur du projet, est-ce que le volet financement a été sécurisé par l’ensemble des parties prenantes ?
- Sachez tout d’abord que le coût total du projet est estimé à 25 milliards de dollars américains. Sa faisabilité et sa rentabilité feront de lui un projet bancable qui ne connaitra pas de difficultés pour son financement. En effet, plusieurs facteurs militent en sa faveur. Il y a tout d’abord le très fort engagement politique des chefs d’Etat et de gouvernement du Maroc et du Nigeria, première puissance économique d’Afrique avec un PIB estimé en 2020 par la Banque Mondiale à hauteur de 432 ,2 milliards de dollars US (avec un PIB de 555 milliards de dollars en 2022, selon les estimations du Fonds Monétaire International), contre 117 milliards de dollars pour le Maroc au cours de la même année 2021. La CEDEAO appuie également la réalisation de ce projet en raison de tous les avantages socio-économiques qu’il va offrir aux populations de la sous-région.
Il y a aussi l’engagement de la Banque Islamique de Développement et du Fonds de l’OPEP qui financent les études de faisabilité du projet pour ensuite assurer le financement partiel du projet aux côtés d’autres bailleurs de fonds régionaux ou internationaux, en plus des banques commerciales marocaines et ouest-africaines opérant au Maroc et dans l’espace CEDEAO (Attijari Wafa Bank, BOA, Groupe Banque Populaire, ECOBANK, UBA, etc.) et des grandes majors internationales du secteur gazier qui seront accompagnées par leurs banques commerciales habituelles et compagnies d’assurance.
Recueillis par S. A.
FEED
Etude de conception et d’ingénierie
Front-End Engineering Design (FEED), c’est le nom de l’étude de conception et d’ingénierie du Gazoduc Maroc-Nigeria. Une étape critique pour la réalisation d’un chantier d’envergure, qui devrait apporter de la visibilité en termes d’investissement à consentir pour le démarrage effectif des travaux d’ici 2033. Cette étude porte notamment sur les acquisitions des terrains nécessaires à la réalisation des tronçons onshore et offshore du pipeline qui devra traverser la côte ouest-africaine depuis les gisements nigérians jusqu’au Nord du Royaume.
D’ailleurs, plusieurs pays qui seront traversés par le Gazoduc produisent également du gaz, comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, alors que d’autres s’apprêtent à exploiter des gisements récemment découverts, à l’image du champ offshore Grand Tortue-Ahmeyin entre le Sénégal et la Mauritanie, dont les réserves sont estimées à 425 milliards de m3. Ce qui devrait optimiser la capacité d’approvisionnement du Gazoduc et son attractivité pour les clients européens qui cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en énergie.
D’ailleurs, plusieurs pays qui seront traversés par le Gazoduc produisent également du gaz, comme le Ghana et la Côte d’Ivoire, alors que d’autres s’apprêtent à exploiter des gisements récemment découverts, à l’image du champ offshore Grand Tortue-Ahmeyin entre le Sénégal et la Mauritanie, dont les réserves sont estimées à 425 milliards de m3. Ce qui devrait optimiser la capacité d’approvisionnement du Gazoduc et son attractivité pour les clients européens qui cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement en énergie.