- D’où vient votre passion pour la musique ?
- On est né dedans. Je crois que tous les Marocains dès leur naissance sont confrontés à une réalité musicale pittoresque, étant donné qu’on célèbre toutes nos fêtes religieuses et nationales avec des chansons, partie intégrante de notre patrimoine culturel. On garde tous sans exception des images de nos ancêtres qui jouent avec des instruments musicaux lors de l’Achoura.
Il s’agit d’une histoire partagée et pérenne à travers les générations. Après, chacun fait son choix, soit on essaye d’en faire un hobby et ensuite un métier pour certains, soit on laisse tomber. Un enfant fasciné par l’esthétique d’un jeu vidéo se donnera peut-être pour vocation le graphisme et l’animation. Comme nous étions des enfants constamment exposés à la musique, nous étions portés à réaliser nos passions. En grandissant, on était influencé par nos fréquentations, à savoir d’autres groupes de musiques qui nous ont aidés à faire nos premières compositions.
- Souvent, on constate que vous reprenez des chansons du patrimoine culturel marocain et vous les jouez en version Metal, pourquoi cette fusion ?
- Oui, c’est vrai. Pas mal de fois, on reprend des morceaux qui existent dans le patrimoine marocain et on les fusionne avec des mélodies intenses et énergiques, puisque comme je t’ai expliqué tout à l’heure, «on est né dedans». Les berceuses «Anachide» est la chanson qui prend la part du lion dans cette fusion. En la composant, on a essayé de représenter notre identité marocaine et de rendre hommage à ces moments d’enfance durant lesquels on a répété ces airs familiers.
Notre hypothèse musicale est que ces rythmes communs, qui ont certes traversé le temps long, peuvent être reproduits et protégés si on les adapte à l’évolution actuelle. A travers la reprise de ces rythmes, on participe de leurs redéfinitions esthétiques et identitaires.
- Votre dernière chanson Zwouaka a enflammé la Toile, quelle est la recette de cette réussite ?
- Franchement, on est étonné de voir autant de commentaires, d’appréciations et d’encouragements de la part des fans et du public. Comme la plupart de nos chansons, Zwouaka n’était qu’une blague au début. On a voulu faire un morceau sur les coutumes du mois de Ramadan, et la meilleure façon pour le représenter, c’est la musique andalouse qu’on écoute en boucle durant cette période, sans oublier l’odeur des plats préparés spécialement pour cette occasion.
Les parties de football disputées avant le «ftour » et comment le match finissait souvent en bataille rangée, le fumeur invétéré en manque de nicotine, le membre de la famille qui rate toujours le «S’hur » et le mec du quartier qui entame des embrouilles pour des prétextes inventés afin de tuer le temps, sont des figures et des histoires connus par tous les Marocains, cela a fait que la chanson soit aimée par tout le monde.
- Quelle est votre analyse de l’évolution de la perception de la musique Metal entre les débuts des année 2000 et aujourd’hui ?
- L’évolution de la scène Rock/Metal, entre le début des années 2000 et maintenant, est spectaculaire. Les acteurs de la société civile ont déployé des efforts incroyables pour promouvoir les arts émergents au Maroc, l’exemple le plus frappant est le Festival du boulevard qui se tient depuis 20 ans.
Son but, depuis sa naissance, est de faire découvrir les jeunes talents marocains et faire place aux musiques «actuelles», peu connues du grand public. Si on avait à compter le nombre des difficultés qui entravaient auparavant notre montée sur scène, on n’en finira pas pour toute la journée. Or, aujourd’hui, le public scande le nom de notre groupe avant chaque partie. La musique Metal a réussi à s’imposer dans le Royaume grâce à la volonté dont ont fait preuve les amoureux des arts alternatifs.
- On est né dedans. Je crois que tous les Marocains dès leur naissance sont confrontés à une réalité musicale pittoresque, étant donné qu’on célèbre toutes nos fêtes religieuses et nationales avec des chansons, partie intégrante de notre patrimoine culturel. On garde tous sans exception des images de nos ancêtres qui jouent avec des instruments musicaux lors de l’Achoura.
Il s’agit d’une histoire partagée et pérenne à travers les générations. Après, chacun fait son choix, soit on essaye d’en faire un hobby et ensuite un métier pour certains, soit on laisse tomber. Un enfant fasciné par l’esthétique d’un jeu vidéo se donnera peut-être pour vocation le graphisme et l’animation. Comme nous étions des enfants constamment exposés à la musique, nous étions portés à réaliser nos passions. En grandissant, on était influencé par nos fréquentations, à savoir d’autres groupes de musiques qui nous ont aidés à faire nos premières compositions.
- Souvent, on constate que vous reprenez des chansons du patrimoine culturel marocain et vous les jouez en version Metal, pourquoi cette fusion ?
- Oui, c’est vrai. Pas mal de fois, on reprend des morceaux qui existent dans le patrimoine marocain et on les fusionne avec des mélodies intenses et énergiques, puisque comme je t’ai expliqué tout à l’heure, «on est né dedans». Les berceuses «Anachide» est la chanson qui prend la part du lion dans cette fusion. En la composant, on a essayé de représenter notre identité marocaine et de rendre hommage à ces moments d’enfance durant lesquels on a répété ces airs familiers.
Notre hypothèse musicale est que ces rythmes communs, qui ont certes traversé le temps long, peuvent être reproduits et protégés si on les adapte à l’évolution actuelle. A travers la reprise de ces rythmes, on participe de leurs redéfinitions esthétiques et identitaires.
- Votre dernière chanson Zwouaka a enflammé la Toile, quelle est la recette de cette réussite ?
- Franchement, on est étonné de voir autant de commentaires, d’appréciations et d’encouragements de la part des fans et du public. Comme la plupart de nos chansons, Zwouaka n’était qu’une blague au début. On a voulu faire un morceau sur les coutumes du mois de Ramadan, et la meilleure façon pour le représenter, c’est la musique andalouse qu’on écoute en boucle durant cette période, sans oublier l’odeur des plats préparés spécialement pour cette occasion.
Les parties de football disputées avant le «ftour » et comment le match finissait souvent en bataille rangée, le fumeur invétéré en manque de nicotine, le membre de la famille qui rate toujours le «S’hur » et le mec du quartier qui entame des embrouilles pour des prétextes inventés afin de tuer le temps, sont des figures et des histoires connus par tous les Marocains, cela a fait que la chanson soit aimée par tout le monde.
- Quelle est votre analyse de l’évolution de la perception de la musique Metal entre les débuts des année 2000 et aujourd’hui ?
- L’évolution de la scène Rock/Metal, entre le début des années 2000 et maintenant, est spectaculaire. Les acteurs de la société civile ont déployé des efforts incroyables pour promouvoir les arts émergents au Maroc, l’exemple le plus frappant est le Festival du boulevard qui se tient depuis 20 ans.
Son but, depuis sa naissance, est de faire découvrir les jeunes talents marocains et faire place aux musiques «actuelles», peu connues du grand public. Si on avait à compter le nombre des difficultés qui entravaient auparavant notre montée sur scène, on n’en finira pas pour toute la journée. Or, aujourd’hui, le public scande le nom de notre groupe avant chaque partie. La musique Metal a réussi à s’imposer dans le Royaume grâce à la volonté dont ont fait preuve les amoureux des arts alternatifs.
Je crois que tous les Marocains dès leur naissance sont confrontés à une réalité musicale pittoresque.
- C’est quoi votre objectif et qu’attendez-vous du public quand il écoute votre musique ?
- L’objectif pour Betweenatna, c’est de s’amuser et de partager ce sentiment avec le public, passer un bon moment et rendre heureuse autant que possible l’audience présente lors de nos concerts, pouvoir raconter des histoires et passer le flambeau à la prochaine génération.
Recueillis par Yassine ELALAMI
BETWEENATNA, fruit d’un coup de tête audacieux
Betweenatna est un mix entre Between et binatna. Le groupe est le singulier résultat d‘un coup de tête et d‘une complicité de longue date. Une bande de potes, qui porte bien son nom, donne naissance à des morceaux improbables, de rythmes rock avec un soupçon de Metal, sur un débit de paroles tout à fait original. Leur sens de l‘humour devient leur signature. Un rock drôlement sérieux sur des textes crûment casaouis, Betweenatna est le fruit d’un coup de tête et d’une complicité de longue date.
Fondé par certains membres bien connus des communautés Metal et fusion casablancaises, le groupe est une sorte d’All Stars dont les maîtres mots sont second degré et riffs déchaînés. Guitariste et stage manager de HobaHoba Spirit, Abdessamad Bourhim a fait partie des premiers groupes de Metal casablancais, Reborn et Nekros. Saïd Gamha était membre de Immortal Spirit avant de s’envoler pour les USA où il a joué avec la formation Krash Karma.
Oubiz, lui, a cofondé Darga et s’est longtemps produit avec HobaHoba Spirit. Amin Hamma a fait partie de Reborn, Immoral Spirit et a également joué avec Barry.
Ensemble, ils jouent des morceaux déjà culte comme Broblim (a 3chiri), ou des chansons plus lourdes de sens comme Abada, composée en 2011 par Abdessamad et Saïd, qui revient sur l’affaire des 14 musiciens emprisonnés en 2003. A leur actif, d’autres titres comme Isabel Maticha, Jil 80’s, Tota ou Bakiyat Marlboro. Un joli clin d’oeil au “bon vieux temps”, celui des prémices des musiques alternatives à Casa et des débuts de L’Boulevard.
Fondé par certains membres bien connus des communautés Metal et fusion casablancaises, le groupe est une sorte d’All Stars dont les maîtres mots sont second degré et riffs déchaînés. Guitariste et stage manager de HobaHoba Spirit, Abdessamad Bourhim a fait partie des premiers groupes de Metal casablancais, Reborn et Nekros. Saïd Gamha était membre de Immortal Spirit avant de s’envoler pour les USA où il a joué avec la formation Krash Karma.
Oubiz, lui, a cofondé Darga et s’est longtemps produit avec HobaHoba Spirit. Amin Hamma a fait partie de Reborn, Immoral Spirit et a également joué avec Barry.
Ensemble, ils jouent des morceaux déjà culte comme Broblim (a 3chiri), ou des chansons plus lourdes de sens comme Abada, composée en 2011 par Abdessamad et Saïd, qui revient sur l’affaire des 14 musiciens emprisonnés en 2003. A leur actif, d’autres titres comme Isabel Maticha, Jil 80’s, Tota ou Bakiyat Marlboro. Un joli clin d’oeil au “bon vieux temps”, celui des prémices des musiques alternatives à Casa et des débuts de L’Boulevard.