- Vous êtes le premier marocain, arabe, nord-africain à avoir remporté des championnats du monde de jet-ski, à l’âge de 13 ans. Vous êtes aussi le premier marocain à avoir décroché la première place du podium du Prix Mohammed VI de jet ski dans la catégorie Junior en 2003. Actuellement, vous brillez aux Etats-Unis. Quelle est la recette de votre succès ?
- (La voix tremblante) Cette question m’a donné la chair de poule car ce succès contient des hauts et des bas. La recette est de faire ce qu’on aime. On me dit souvent que j’ai ma propre touche et quand je souhaite relever un défi dans mon parcours, personne ne peut m’arrêter. Il faut savoir que ma passion pour le jet-ski revient à mon père, qui était responsable des phares à Sidi Abed, et à mon grand-père qui fut réparateur de bateaux portugais, puis français à Bouregreg.
A 12 ans, j’étais émerveillé devant les jets d’eau créés par des jet-skieurs. J’essaye à travers ce sport de montrer ce que les Marocains peuvent faire et de prouver à ceux qui ne m’ont pas tendu la main où j’en suis aujourd’hui et ce dont je suis capable.
D’ailleurs, je sais qu’il y a tout un public qui me suit et me soutient. Je souhaite le rendre fier de moi. Outre le sport, je suis le premier à sceller des partenariats avec des sociétés de fabrication de tout l’équipement de loisir ou de sécurité lié à l’utilisation de jet-ski et au jet-skieur, dont des combinaisons, casques, gants, chaussures.
- Sur les réseaux sociaux, vous laissez entendre que vous êtes en mal de reconnaissance au Maroc. Racontez-nous ce qui s’est passé au juste avec la Fédération Royale Marocaine de Motonautique, qui vous a sélectionné parmi trois membres de l’équipe nationale pour représenter le Maroc ?
- D’abord, je tiens à souligner que je n’ai aucun problème avec la Fédération et que c’est suite à mes premiers succès que la Fédération a été créée entre 2003 et 2004, quand j’ai gagné au championnat d’Europe. Je me rappelle bien du jour où j’ai accompagné le premier président de la Fédération au ministère des Sports pour déposer un dossier contenant des informations sur les championnats que j’ai pu remporter. Grâce à cela, la fédération a été créée.
Depuis que j’ai quitté mon pays, je n’ai jamais cité ou attaqué la fédération dans des interviews. Je ne fais que donner le meilleur de moi-même. Par contre, je ne sais pas quel problème ils ont avec moi ! On me qualifie de “vol et d’usurpation d’identité” de champion et d’entraîneur. Le pire est qu’il y a des journalistes et des médias, dont des radios, qui publient et diffusent cela sans faire de recherches. Pourtant, j’aime beaucoup mon pays. Les résultats parlent d’eux-mêmes.
- Y a-t-il eu un point déclencheur particulier qui vous a fait émigrer aux États-Unis ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire ?
- Quitter mon pays d’origine n’a jamais été dans mes priorités ou pensées. Le déclic était qu’en grandissant, je n’avançais pas sur le plan financier alors que je remportais des compétitions nationales et internationales.
Tout ce que je gagnais était à la suite de compétitions, où je touchais entre 5.000 et 10.000 dirhams tous les 3 mois… Un jour, mon père m’a conseillé de jouer sous d’autres cieux. J’étais ensuite en France puis en Belgique avant de me retrouver aux Etats-Unis après une longue histoire d’escroquerie (rires). C’était un mal pour un bien. Je me suis retrouvé à laver la vaisselle pour pouvoir subvenir à mes propres besoins, alors qu’on m’avait promis un contrat pour faire du jet-ski…
- Quel a été votre meilleur souvenir en compétition au Maroc ? -
Le meilleur souvenir est celui de 2003, alors que j’avais 13 ans, quand j’ai décroché le podium du championnat d’Europe de jet-ski. A l’époque, les gens ne savaient même pas où se trouvait le Maroc et n’imaginaient jamais qu’un Africain allait faire florès, au moment où les Européens excellaient dans ce sport. J’ai hissé le drapeau marocain et j’ai porté une Djellaba traditionnelle (rires). Ensuite, on a commencé à nous tenir en estime.
- Selon vous, que faut-il faire pour développer davantage le jet-ski au Maroc et produire de bons jet-skieurs ?
- Il faut des professionnels de haut niveau, un équipement de haute qualité et un suivi des jeunes au niveau des conditions physiques et techniques. Je souhaite faire de ce sport une discipline de haut niveau dans le monde. On a les moyens de le faire. Je suis toujours prêt à collaborer et partager mon expérience de plus de 20 ans.
Concrètement, je souhaite créer une Académie de Jet-ski au Maroc pour encadrer ce sport et entraîner des athlètes. Il n’y a pas d’écoles professionnelles dans ce domaine. Les clubs/associations qu’il y a font de la location de matériel pour gagner de l’argent. En réalité, c’est loin des missions d’un club ou d’une association. Je souhaite que cette Académie soit au nom de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.
Malheureusement, à chaque fois que j’essaye de contacter quelqu’un du ministère des Sports, je ne trouve pas d’aide. Je n’ai pas besoin d’argent. J’ai besoin de soutien moral. D’ailleurs, je n’ai pas de problème pour travailler en concertation avec la Fédération.
- (La voix tremblante) Cette question m’a donné la chair de poule car ce succès contient des hauts et des bas. La recette est de faire ce qu’on aime. On me dit souvent que j’ai ma propre touche et quand je souhaite relever un défi dans mon parcours, personne ne peut m’arrêter. Il faut savoir que ma passion pour le jet-ski revient à mon père, qui était responsable des phares à Sidi Abed, et à mon grand-père qui fut réparateur de bateaux portugais, puis français à Bouregreg.
A 12 ans, j’étais émerveillé devant les jets d’eau créés par des jet-skieurs. J’essaye à travers ce sport de montrer ce que les Marocains peuvent faire et de prouver à ceux qui ne m’ont pas tendu la main où j’en suis aujourd’hui et ce dont je suis capable.
D’ailleurs, je sais qu’il y a tout un public qui me suit et me soutient. Je souhaite le rendre fier de moi. Outre le sport, je suis le premier à sceller des partenariats avec des sociétés de fabrication de tout l’équipement de loisir ou de sécurité lié à l’utilisation de jet-ski et au jet-skieur, dont des combinaisons, casques, gants, chaussures.
- Sur les réseaux sociaux, vous laissez entendre que vous êtes en mal de reconnaissance au Maroc. Racontez-nous ce qui s’est passé au juste avec la Fédération Royale Marocaine de Motonautique, qui vous a sélectionné parmi trois membres de l’équipe nationale pour représenter le Maroc ?
- D’abord, je tiens à souligner que je n’ai aucun problème avec la Fédération et que c’est suite à mes premiers succès que la Fédération a été créée entre 2003 et 2004, quand j’ai gagné au championnat d’Europe. Je me rappelle bien du jour où j’ai accompagné le premier président de la Fédération au ministère des Sports pour déposer un dossier contenant des informations sur les championnats que j’ai pu remporter. Grâce à cela, la fédération a été créée.
Depuis que j’ai quitté mon pays, je n’ai jamais cité ou attaqué la fédération dans des interviews. Je ne fais que donner le meilleur de moi-même. Par contre, je ne sais pas quel problème ils ont avec moi ! On me qualifie de “vol et d’usurpation d’identité” de champion et d’entraîneur. Le pire est qu’il y a des journalistes et des médias, dont des radios, qui publient et diffusent cela sans faire de recherches. Pourtant, j’aime beaucoup mon pays. Les résultats parlent d’eux-mêmes.
- Y a-t-il eu un point déclencheur particulier qui vous a fait émigrer aux États-Unis ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire ?
- Quitter mon pays d’origine n’a jamais été dans mes priorités ou pensées. Le déclic était qu’en grandissant, je n’avançais pas sur le plan financier alors que je remportais des compétitions nationales et internationales.
Tout ce que je gagnais était à la suite de compétitions, où je touchais entre 5.000 et 10.000 dirhams tous les 3 mois… Un jour, mon père m’a conseillé de jouer sous d’autres cieux. J’étais ensuite en France puis en Belgique avant de me retrouver aux Etats-Unis après une longue histoire d’escroquerie (rires). C’était un mal pour un bien. Je me suis retrouvé à laver la vaisselle pour pouvoir subvenir à mes propres besoins, alors qu’on m’avait promis un contrat pour faire du jet-ski…
- Quel a été votre meilleur souvenir en compétition au Maroc ? -
Le meilleur souvenir est celui de 2003, alors que j’avais 13 ans, quand j’ai décroché le podium du championnat d’Europe de jet-ski. A l’époque, les gens ne savaient même pas où se trouvait le Maroc et n’imaginaient jamais qu’un Africain allait faire florès, au moment où les Européens excellaient dans ce sport. J’ai hissé le drapeau marocain et j’ai porté une Djellaba traditionnelle (rires). Ensuite, on a commencé à nous tenir en estime.
- Selon vous, que faut-il faire pour développer davantage le jet-ski au Maroc et produire de bons jet-skieurs ?
- Il faut des professionnels de haut niveau, un équipement de haute qualité et un suivi des jeunes au niveau des conditions physiques et techniques. Je souhaite faire de ce sport une discipline de haut niveau dans le monde. On a les moyens de le faire. Je suis toujours prêt à collaborer et partager mon expérience de plus de 20 ans.
Concrètement, je souhaite créer une Académie de Jet-ski au Maroc pour encadrer ce sport et entraîner des athlètes. Il n’y a pas d’écoles professionnelles dans ce domaine. Les clubs/associations qu’il y a font de la location de matériel pour gagner de l’argent. En réalité, c’est loin des missions d’un club ou d’une association. Je souhaite que cette Académie soit au nom de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.
Malheureusement, à chaque fois que j’essaye de contacter quelqu’un du ministère des Sports, je ne trouve pas d’aide. Je n’ai pas besoin d’argent. J’ai besoin de soutien moral. D’ailleurs, je n’ai pas de problème pour travailler en concertation avec la Fédération.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
« A need for speed » dans les veines
Mouad Salhi est un surdoué du jet-ski. L’amour du jet-ski coule dans ses veines. Il avait en lui les prémices d’un champion aux qualités intrinsèques. “Ma passion pour le jet-ski revient à mon père, qui était responsable des phares à Sidi Abed, et à mon grand-père qui fut réparateur de bateaux portugais, puis français à Bouregreg.
A 12 ans, j’étais émerveillé devant les jets d’eau créés par des jet-skieurs”, nous raconte-t-il. Le sport a protégé cet amoureux de sports extrêmes et nautiques de la délinquance, ayant grandi dans le quartier populaire de Rabat Yacoub Mansour.
“Je meublais mon temps par le sport. J’ai passé mon enfance entre sports nautiques, tennis, arts martiaux”, relate-t-il. Lors des entraînements avec les autres membres de l’équipe nationale à la Fédération Royale Marocaine de Motonautique, Mouad a démontré un talent certain. Les efforts consentis allaient être récompensés sur le plan international avec une place au championnat d’Europe de Jet-ski en 2003. Et le public sportif marocain découvre un jeune que sa condition modeste n’a guère empêché de briller dans un sport pour personnes nanties ! Le mythe du jet, sport exclusif des riches, est tombé !
En 2009, il quitte le Maroc pour les Etats-Unis en reprochant à la fédération de ne pas l’aider assez. C’était le recul nécessaire pour mieux sauter dans la galaxie du jet mondial. “Actuellement, je travaille 7jrs/7, je fais du sport dès 04h00 avant d’aller travailler dans la mécanique dans l’une des plus grandes sociétés spécialisées dans la fabrication de pièces de jet-ski. Je ne retrouve mon jet que le week-end ». Le penchant pour le jet-ski de ce “Pacman” (celui qui dévore tout adversaire devant lui) ne se dément toujours pas.
A 12 ans, j’étais émerveillé devant les jets d’eau créés par des jet-skieurs”, nous raconte-t-il. Le sport a protégé cet amoureux de sports extrêmes et nautiques de la délinquance, ayant grandi dans le quartier populaire de Rabat Yacoub Mansour.
“Je meublais mon temps par le sport. J’ai passé mon enfance entre sports nautiques, tennis, arts martiaux”, relate-t-il. Lors des entraînements avec les autres membres de l’équipe nationale à la Fédération Royale Marocaine de Motonautique, Mouad a démontré un talent certain. Les efforts consentis allaient être récompensés sur le plan international avec une place au championnat d’Europe de Jet-ski en 2003. Et le public sportif marocain découvre un jeune que sa condition modeste n’a guère empêché de briller dans un sport pour personnes nanties ! Le mythe du jet, sport exclusif des riches, est tombé !
En 2009, il quitte le Maroc pour les Etats-Unis en reprochant à la fédération de ne pas l’aider assez. C’était le recul nécessaire pour mieux sauter dans la galaxie du jet mondial. “Actuellement, je travaille 7jrs/7, je fais du sport dès 04h00 avant d’aller travailler dans la mécanique dans l’une des plus grandes sociétés spécialisées dans la fabrication de pièces de jet-ski. Je ne retrouve mon jet que le week-end ». Le penchant pour le jet-ski de ce “Pacman” (celui qui dévore tout adversaire devant lui) ne se dément toujours pas.
S.K.