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Interview avec Saïda Ait Bouali : « La lutte contre le chômage est une priorité »


Rédigé par Hiba CHAKER Mardi 7 Septembre 2021

Mme Saïda Ait Bouali, membre du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal et candidate dans la région de Marrakech-Safi, met en lumière les différents dysfonctionnements du gouvernement actuel tout en présentant les grandes lignes du programme istiqlalien pour dépasser cette situation critique.



Interview avec Saïda Ait Bouali : « La lutte contre le chômage est une priorité »
- Vous vous présentez aux élections régionales après un mandat législatif, pourquoi avez-vous choisi la gestion de la chose locale ?

- Comme députée, j’ai lutté et plaidé pour l’ensemble des citoyens marocains mais surtout pour ceux de la région de Marrakech. Cette région a beaucoup souffert aux niveaux économique et social durant la crise pandémique, c’est pourquoi j’ai fait le choix de candidater au niveau régional, afin de rester à proximité de nos électeurs et tâcher d’apporter de nouvelles solutions aux problèmes de leur quotidien. C’est une suite logique de mon parcours politique.

- Quelle évaluation faites-vous de la gestion de la région Marrakech-Safi durant les six dernières années ?

- La région est le 3ème contributeur au PIB national, toutefois, elle se situe au 11ème rang quant aux bénéficiaires du PIB. Cela prouve que la région souffre encore de la pauvreté, des disparités sociales et spatiales.

D’ailleurs, la pandémie nous a donnés une chance pour évaluer la stratégie de développement de la région. Au niveau sanitaire, les hôpitaux de Marrakech ont été débordés après seulement un mois du début du Covid. D’ailleurs, le tourisme, principal secteur d’activité de la région, a été frappé de plein fouet par la chute de 78% des flux de touristes, plongeant ainsi les professionnels du secteur dans une oisiveté perplexe qui dure jusqu’à aujourd’hui.

En outre, quoique la région dispose de potentialités énormes en termes de productions agricoles et maritimes, les professionnels de ces secteurs continuent de souffrir. Il est temps pour prendre en considération les particularités de la région et de réaliser l’équité. C’est pourquoi on espère que ces élections apporteront des candidats qualifiés qui ont la force de proposer, de planifier et de réaliser.


- Quelles sont vos priorités si vous prenez la direction de la région ?

- Sinistrée par la pandémie, la région Marrakech-Safi a besoin d’un plan de redressement économique pour retrouver son énergie. Notre première priorité est de promouvoir la moralisation de la vie publique et de la gestion des affaires locales afin que les citoyens reprennent confiance dans les personnes politiques qui gèrent les affaires de leur région. En ce qui concerne la santé publique, nous nous engageons à donner la priorité au renfoncement des services d’urgence et à investir dans les dispensaires et les centres de proximité.

Le parti s’engage également à mettre en place un Institut national de Santé, tout en veillant à pérenniser la formation continue des cadres médicaux au sein des établissements hospitaliers. Nous comptons également nous attaquer à un problème d’envergure, à savoir la gestion du matériel et des installations médicales qui font malheureusement défaut dans nos hôpitaux (pannes, manque d’entretien, sous-investissement, etc.).

Sur le volet économique, le parti mise sur le soutien public à l’entrepreneuriat à travers des incitations pour les secteurs à fort potentiel de création d’emplois tels que le numérique, les énergies renouvelables et le tourisme. D’ailleurs, nous voulons inciter aux contrats de formation professionnelle, en collaboration avec les entreprises. L’objectif est de garantir une formation conforme à la réalité du marché du travail.

S’agissant de l’Artisanat, l’une des sources de revenus d’une grande partie des habitants de Marrakech, le Parti de l’Istiqlal entend pousser vers la modernisation du tissu traditionnel, et ce par la création de PME dotées d’une capacité d’exportation. Les programmes de crédit-garantis comme Intelaka pourraient servir à cela. En plus de l’Artisanat, l’Istiqlal a l’ambition de développer l’industrie locale, en développant les zones industrielles.

Concernant l’emploi, l’Istiqlal mise sur la promotion du recrutement au sein des entreprises et notamment les PME, par le biais du soutien aux stages de pré-embauche, pour qu’elles soient les plus accessibles aux jeunes candidats.
 
« L’Istiqlal s’engage à développer l’industrie locale, en développant les zones industrielles »
 
- Vous avez été députée lors de la dernière législature : quel bilan faites-vous de votre action et quelles sont les réalisations dont vous êtes fière ?

- En tant que députée et présidente de la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des Représentants, nous travaillons deux jours par semaine, le mardi pour la législation et le mercredi pour l’évaluation des politiques publiques. Nous avions abordé plusieurs problématiques telles que la condition des mineurs non accompagnés en Espagne, la situation des travailleuses saisonnières en Espagne victimes de harcèlement sexuel.

D’ailleurs, depuis le début de la pandémie, les secteurs sociaux étaient parmi les plus touchés, à savoir la santé, l’éducation, la formation et l’emploi et la jeunesse et le sport. On évaluait les actions du ministère de la Santé et on accompagnait la législature dans le secteur de l’emploi. Notre commission a été la commission la plus active durant la dixième session parlementaire et a approché une grande panoplie de sujets. D’un autre côté, c’était mon devoir de plaider pour les problèmes des citoyens.

Durant la crise, j’avais principalement lutté pour l’amélioration des conditions des habitants de Marrakech. D’ailleurs, j’avais plaidé également pour faire revenir les étudiants marocains qui étaient bloqués en Chine et j’ai participé à leur accueil.


- Le Parti de l’Istiqlal a proposé une charte d’honneur qui sera signée par les élus comme engagement de servir les électeurs : qu’en pensez-vous ?

- Oui, je pense qu’il s’agit d’une initiative vertueuse, c’est une façon de prouver que notre parti s’engage dans l’effort national de moralisation de la vie politique et publique, en assurant plus de transparence et en promettant de servir loyalement les citoyens.

En définitive, c’est une première étape pour renforcer la confiance entre ces derniers et la politique et qui va dans le sens de la promotion du principe de reddition des comptes. Loin de prétendre que cela va régler définitivement le problème de la méfiance, il faudra du temps pour concrétiser cette pratique qui ne manquera pas de devenir une norme dans la pratique politique dans notre pays dans les années à venir.
 
Recueillis par Hiba CHAKER

 


TGV Casa-Marrakech le plutôt possible
 
Le Parti de l’Istiqlal propose dans son programme régional pour Marrakech-Safi une soixantaine de mesures destinées à replacer la région en tête des régions prospères du Royaume. Parmi ces mesures, le parti vise à renforcer les infrastructures de la région, à commercer par le réseau ferroviaire, l’accélération du projet de Ligne à Grande Vitesse entre Marrakech et Casablanca qui est parmi les projets prioritaires. Ce projet, rappelons-le, est en phase d’étude, comme c’est le cas de la ligne Agadir-Marrakech, avec une enveloppe estimée à 100 milliards de dirhams. En parallèle, le Parti de l’Istiqlal veut également élargir le réseau ferroviaire au niveau régional, en proposant une ligne reliant Marrakech à Safi.
 








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