- Quand vous parlez du «freelancing premium, une nouvelle dynamique pour les femmes dans le monde du travail», de quoi s’agit-il ?
Le freelancing premium désigne un modèle de travail indépendant à haute valeur ajoutée, où des experts et cadres expérimentés interviennent sur des missions stratégiques pour des entreprises. Contrairement au freelancing traditionnel, souvent associé à la gig economy, ou économie des petits boulots, il s'agit ici de talents spécialisés, souvent avec plus de 10 ans d’expérience. Lesquels pilotent des projets clés tels que la direction d’un programme de transformation complexe, la restructuration d’une activité ou encore la déclinaison d’un modèle opérationnel.Pour les femmes, le freelancing premium ne se limite pas seulement à offrir de la flexibilité. Il leur permet également de devenir de véritables architectes de leur carrière, en choisissant où, quand et comment elles veulent travailler. Dans un monde où l'accès aux postes de leadership reste parfois un défi, ce modèle va bien au-delà du simple équilibre vie pro/vie perso. Le freelancing premium leur offre une porte d’entrée directe vers des rôles de direction, sans être contraintes par les jeux politiques internes des entreprises. Il représente une dynamique d’empowerment économique, offrant aux femmes l’opportunité de créer leur propre valeur tout en s’inscrivant dans une trajectoire de croissance personnelle et professionnelle. Le freelancing premium, c'est permettre aux femmes d'être des décisionnaires de leur carrière, sans compromis sur leurs ambitions ni sur leur équilibre de vie.
- Comment cela se présente-t-il globalement sur le continent ?
Au Maroc, comme ailleurs en Afrique, le freelancing premium est en pleine croissance, porté par plusieurs dynamiques dont de nouvelles attentes vis-à-vis du travail (besoin d’autonomie, de sens et de liberté professionnelle), la digitalisation accrue, qui permet aux freelances d’intervenir à distance sur des missions à forte valeur ajoutée. Il y a aussi la mutation du marché du travail.Ici, les entreprises cherchent de plus en plus des solutions spécialisées et flexibles pour répondre à leurs enjeux de transformation. C’est dire qu’en Afrique, l’esprit entrepreneurial féminin est bien présent. Selon la Banque Mondiale, le continent compte environ 27% de femmes entrepreneures, soit le taux le plus élevé au monde. Pourtant, ce potentiel reste largement sous-exploité dans le domaine du freelancing premium. Beaucoup de femmes, avec des compétences de haut niveau, se retrouvent à arbitrer en faveur de leur vie personnelle, faute de solutions de travail flexibles adaptées.En d’autres termes, et en structurant ce marché tout en valorisant les talents féminins, nous pourrions faire émerger une nouvelle génération de consultantes indépendantes capables de piloter des projets stratégiques.En Afrique, les femmes portent l'économie informelle. Avec le freelancing premium, elles peuvent désormais aussi porter des projets stratégiques.
- En Afrique Subsaharienne, votre approche peut-elle constituer une alternative au CDI pour les femmes leaders ?
Le freelancing premium n’est pas qu’une alternative au CDI, il devient progressivement une nouvelle norme pour les talents haut de gamme, notamment féminins. Là où le CDI peut parfois être synonyme de rigidité, le freelancing premium offre un cadre de travail sur mesure, permettant aux femmes leaders de continuer à s'épanouir professionnellement tout en respectant leurs contraintes personnelles.C’est un modèle où l’ambition n’a pas de barrière et où chaque mission est un choix, et non une obligation. Il leur permet ainsi de garder un haut niveau de responsabilité, sans être enfermées dans un cadre rigide, et sélectionner leurs missions, en fonction de leurs ambitions et priorités personnelles. Cette démarche permet également aux femmes de travailler à leur rythme, sans les contraintes des grandes organisations, et se libérer des luttes de pouvoir internes, en étant évaluées uniquement sur leurs résultats. En clair, le CDI est un train sur des rails. Le freelancing premium, c'est choisir chaque trajet, chaque destination, sans jamais sacrifier ses ambitions.
- Dans ces conditions, par quelle stratégie ou démarche peut-on proposer à ces femmes leaders africaines le freelancing premium pour qu’elles puissent imposer leur rythme, sélectionner leurs missions et mieux équilibrer leur vie pro/perso ?
Pour convaincre les femmes leaders africaines d'adopter le freelancing premium, il est essentiel de mettre en avant l’importance de se positionner comme une experte de niche. Plus leur expertise est spécifique, plus leur profil devient attractif pour des missions à forte valeur ajoutée.En parallèle, il serait judicieux de développer des programmes de mentorat dédiés aux femmes freelances premium, afin de les accompagner dans la structuration de leur offre et l'accès à des opportunités stratégiques. Et c’est un axe sur lequel nous travaillons aujourd’hui au sein de BlueBirds. L'expertise, c'est la clé. La spécificité, c'est la serrure. Les femmes freelances premium ont les deux pour ouvrir toutes les portes.
- Quels sont les défis des freelances féminines, notamment en matière de perception, de revenus et d’accès aux opportunités, quand on sait que ces dernières sont rares dans beaucoup de pays sur le continent ?
Malgré ses nombreux avantages, le freelancing premium féminin fait face à plusieurs défis. Il s’agit de la perception du travail indépendant, de l’accès aux opportunités stratégiques, de la Sécurisation des revenus ainsi que l’accès au financement et à la protection sociale.Pour ce qui est du premier, il faut dire le CDI reste une norme culturelle forte en Afrique. Les entreprises hésitent encore à confier des postes clés à des indépendants, souvent par méconnaissance de la stabilité et de l'engagement des freelances premium.Concernant le second challenge, force est de constater que beaucoup de femmes n’ont pas encore accès aux cercles d’influence où se jouent ces missions. D’où il est essentiel de renforcer les réseaux féminins tout en structurant le marché.Quant au troisième point, c’est l'un des freins majeurs qui est l'instabilité financière. Dans ce cas, il est crucial d'accompagner les femmes dans la structuration de leur activité, la négociation de tarifs justes et la diversification de leurs sources de revenus.Pour ce dernier cas, il se rapporte à l’encouragement des solutions adaptées aux indépendants, comme des assurances spécifiques ou des dispositifs de soutien aux entrepreneures.Autrement dit, pour que plus de femmes osent franchir le pas, il faut les aider à construire un environnement de freelancing sécurisant et valorisant. Et il est temps aussi de renverser les perceptions. Plutôt que de considérer la flexibilité du freelancing comme un risque, les entreprises doivent y voir un atout stratégique. En effet, la capacité des freelances premium à s'adapter rapidement aux défis du marché est un véritable levier de performance.Pour structurer ce marché, BlueBirds joue un rôle moteur en créant une plateforme permettant de fluidifier l'accès aux missions tout en garantissant une juste rémunération de leurs compétences. Les femmes freelances premium ne cherchent pas des opportunités. Elles les créent, en apportant une expertise immédiatement actionnable aux entreprises.
- Enfin, un mot sur votre présence en Afrique ?
Nous ne faisons pas que regarder vers l'Afrique, nous y construisons activement, pierre par pierre, un écosystème du freelancing premium. BlueBirds est en pleine expansion sur le continent avec des projets concrets pour renforcer nos relais locaux et structurer le marché. Notre ambition est claire : structurer le marché du freelancing premium en Afrique en offrant aux entreprises locales et internationales un accès facilité à des talents haut de gamme, tout en soutenant les femmes freelances à se positionner sur des missions stratégiques. Nous croyons fermement que le freelancing premium peut devenir un moteur de transformation sociale et économique, permettant aux femmes de s'imposer comme des leaders dans leurs secteurs respectifs.