Simon Coveney, ministre irlandais des Affaires étrangères.
- L’Opinion : L’Irlande a annoncé officiellement en avril son intention d’ouvrir une nouvelle ambassade au Maroc, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce timing et les implications politiques de cette décision?
- Simon Coveney : Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une dynamique diplomatique globale qui a vu la République d’Irlande se lancer dans un processus d’expansion de son réseau diplomatique, en vue de doubler à l’horizon 2025 la portée et l’impact de notre empreinte au niveau mondial, y compris en Afrique. Je suis extrêmement heureux de l’ouverture en 2021 d’une nouvelle ambassade irlandaise au Maroc qui constitue une composante essentielle de notre stratégie africaine.
Ceci marquera une étape importante dans la mise en oeuvre de notre stratégie pour le continent, telle que nous l’avons élaborée en novembre 2019. L’ouverture d’une nouvelle mission diplomatique est un moment très spécial dans toute relation bilatérale.
En s’appuyant sur nos relations déjà très positives, cette nouvelle ambassade permettra à nos deux pays d’approfondir leurs liens commerciaux et d’investissement et d’explorer de nouvelles opportunités d’échanges commerciaux, culturels et politiques.
- Pouvez-vous nous donner une idée sur la date d’ouverture de la nouvelle ambassade?
- Nous sommes en cours de préparation de l’installation de la nouvelle mission diplomatique au Maroc. Notre objectif est d’ouvrir la nouvelle ambassade au cours du second semestre 2021.
Nous avons bien avancé dans la réalisation de cet objectif, notamment en nommant notre nouvelle ambassadeur, M. James McIntyre, ainsi que l’ensemble de l’équipe qui va l’accompagner.
- Quels sont les principaux objectifs de cette nouvelle ambassade et quels sont les axes de coopération prioritaires de l’Irlande ?
- Notre nouvel ambassadeur désigné et son équipe donneront la priorité à l’établissement de relations fortes et fructueuses avec le gouvernement marocain, mais également avec le monde de l’entreprise et les milieux d’affaires marocains, sans oublier les échanges culturels et pédagogiques, ainsi que l’instauration de liens de coopération et d’entraide avec l’ensemble des forces vives de la société marocaine.
Notre objectif est de faire avancer les priorités partagées avec nos partenaires marocains, notamment en mettant l’accent sur la hausse des échanges commerciaux. Nous souhaitons également développer une compréhension mutuelle avec nos partenaires marocains sur certains dossiers politiques qui concernent aussi bien le Maroc que l’Irlande.
Par ailleurs, dans la perspective de l’amélioration de la situation épidémiologique dans le monde dans les mois à venir, la nouvelle ambassade d’Irlande fournira le soutien nécessaire aux touristes, hommes d’affaires et autres Irlandais qui souhaiteront visiter le Maroc chaque année et au nombre croissant de citoyens marocains souhaitant faire des affaires, visiter , étudier ou travailler en Irlande. L’équipe de l’ambassade travaillera en étroite collaboration avec nos deux consuls honoraires à Agadir et à Casablanca pour faciliter l’atteinte de ces objectifs.
- Que représente le Maroc dans la stratégie d’expansion diplomatique irlandaise en Afrique ?
- À mon avis, le Maroc peut être une porte d’entrée pour l’Irlande en Afrique et, de la même manière, l’Irlande peut être une plate-forme utile pour le Maroc pour faire des affaires en Europe. L’Irlande s’est engagée à accroître sa présence en Afrique francophone du Nord et de l’Ouest, et cette nouvelle ambassade est la mesure la plus importante que nous avons prise à ce jour à cet égard.
L’ambassade s’acquittera de l’ensemble des tâches et des objectifs que l’on attend d’une mission diplomatique. Cela signifie approfondir les liens commerciaux et d’investissement, mais aussi permettre les échanges politiques, culturels et interpersonnels. Cela nous aidera à mieux comprendre les points de vue de tout un chacun sur une série de questions - celles sur lesquelles nous sommes d’accord et celles sur lesquelles, tout naturellement, nous pouvons parfois avoir des points de vue divergents.
En matière de commerce et d’investissement, nous aspirons à poursuivre l’augmentation du commerce dans les secteurs de l’industrie, de l’aviation, de la santé, de l’éducation, de l’agroalimentaire et des services financiers. Il s’agit des secteurs où l’Irlande et le Maroc peuvent partager leur expertise et explorer conjointement de futures opportunités.
- Simon Coveney : Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une dynamique diplomatique globale qui a vu la République d’Irlande se lancer dans un processus d’expansion de son réseau diplomatique, en vue de doubler à l’horizon 2025 la portée et l’impact de notre empreinte au niveau mondial, y compris en Afrique. Je suis extrêmement heureux de l’ouverture en 2021 d’une nouvelle ambassade irlandaise au Maroc qui constitue une composante essentielle de notre stratégie africaine.
Ceci marquera une étape importante dans la mise en oeuvre de notre stratégie pour le continent, telle que nous l’avons élaborée en novembre 2019. L’ouverture d’une nouvelle mission diplomatique est un moment très spécial dans toute relation bilatérale.
En s’appuyant sur nos relations déjà très positives, cette nouvelle ambassade permettra à nos deux pays d’approfondir leurs liens commerciaux et d’investissement et d’explorer de nouvelles opportunités d’échanges commerciaux, culturels et politiques.
- Pouvez-vous nous donner une idée sur la date d’ouverture de la nouvelle ambassade?
- Nous sommes en cours de préparation de l’installation de la nouvelle mission diplomatique au Maroc. Notre objectif est d’ouvrir la nouvelle ambassade au cours du second semestre 2021.
Nous avons bien avancé dans la réalisation de cet objectif, notamment en nommant notre nouvelle ambassadeur, M. James McIntyre, ainsi que l’ensemble de l’équipe qui va l’accompagner.
- Quels sont les principaux objectifs de cette nouvelle ambassade et quels sont les axes de coopération prioritaires de l’Irlande ?
- Notre nouvel ambassadeur désigné et son équipe donneront la priorité à l’établissement de relations fortes et fructueuses avec le gouvernement marocain, mais également avec le monde de l’entreprise et les milieux d’affaires marocains, sans oublier les échanges culturels et pédagogiques, ainsi que l’instauration de liens de coopération et d’entraide avec l’ensemble des forces vives de la société marocaine.
Notre objectif est de faire avancer les priorités partagées avec nos partenaires marocains, notamment en mettant l’accent sur la hausse des échanges commerciaux. Nous souhaitons également développer une compréhension mutuelle avec nos partenaires marocains sur certains dossiers politiques qui concernent aussi bien le Maroc que l’Irlande.
Par ailleurs, dans la perspective de l’amélioration de la situation épidémiologique dans le monde dans les mois à venir, la nouvelle ambassade d’Irlande fournira le soutien nécessaire aux touristes, hommes d’affaires et autres Irlandais qui souhaiteront visiter le Maroc chaque année et au nombre croissant de citoyens marocains souhaitant faire des affaires, visiter , étudier ou travailler en Irlande. L’équipe de l’ambassade travaillera en étroite collaboration avec nos deux consuls honoraires à Agadir et à Casablanca pour faciliter l’atteinte de ces objectifs.
- Que représente le Maroc dans la stratégie d’expansion diplomatique irlandaise en Afrique ?
- À mon avis, le Maroc peut être une porte d’entrée pour l’Irlande en Afrique et, de la même manière, l’Irlande peut être une plate-forme utile pour le Maroc pour faire des affaires en Europe. L’Irlande s’est engagée à accroître sa présence en Afrique francophone du Nord et de l’Ouest, et cette nouvelle ambassade est la mesure la plus importante que nous avons prise à ce jour à cet égard.
L’ambassade s’acquittera de l’ensemble des tâches et des objectifs que l’on attend d’une mission diplomatique. Cela signifie approfondir les liens commerciaux et d’investissement, mais aussi permettre les échanges politiques, culturels et interpersonnels. Cela nous aidera à mieux comprendre les points de vue de tout un chacun sur une série de questions - celles sur lesquelles nous sommes d’accord et celles sur lesquelles, tout naturellement, nous pouvons parfois avoir des points de vue divergents.
En matière de commerce et d’investissement, nous aspirons à poursuivre l’augmentation du commerce dans les secteurs de l’industrie, de l’aviation, de la santé, de l’éducation, de l’agroalimentaire et des services financiers. Il s’agit des secteurs où l’Irlande et le Maroc peuvent partager leur expertise et explorer conjointement de futures opportunités.
Nous avons bien avancés dans la réalisation du projet d’ouverture de l’ambassade, notamment en nommant notre nouvel ambassadeur M. James McIntyre ainsi que l’ensemble de l’équipe qui va l’accompagner.
- Récemment, la Semaine marocaine s’est déroulée en Irlande, pouvez-vous nous livrer votre évaluation de cette initiative ?
- J’ai été ravi d’apprendre le succès de cette série d’événements, en particulier le webinaire «Doing Business with Morocco», organisé par Enterprise Ireland le 29 mars. Mon collègue et ministre de la Promotion du commerce Robert Troy, le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, M. Moulay Hafid Elalamy, la Chambre de commerce arabo-irlandaise et l’Ambassade du Maroc à Dublin faisaient partie des participants.
Le webinaire a réuni plus de 100 participants des deux pays. Ce fut un moyen très utile de stimuler la prise de conscience quant aux grandes opportunités d’échanges économiques entre l’Irlande et le Maroc. Cet événement a mis en évidence le grand potentiel pour les futures relations économiques entre nos deux pays. J’attends avec impatience des développements plus positifs dans ce domaine au cours de la période à venir.
Recueillis par Anass MACHLOUKH
L'info...Graphie
Bio express
Né le 06 juin 1972 à Cork, la deuxième plus grande ville d’Irlande, Simon Coveney est ce qu’on peut appeler un enfant de la balle. Fils et digne héritier de Hugh Coveney, ancien ministre d’Etat chargé du département des Finances, l’actuel ministre des Affaires étrangères irlandais a, en dépit de son âge relativement jeune, déjà occupé le poste de ministre des l’Agriculture, de la Marine et de l’Alimentation entre 2011 et 2016. Entre 2014 et 2016, il hérita en supplément du portefeuille hautement stratégique de ministre de la Défense, avant d’occuper entre 2016 et 2017 celui de ministre du Logement. En 2017, il devient ministre des Affaires étrangères et en novembre de la même année, il est nommé vice-Premier ministre de l’Irlande, à la suite de la démission de Frances Fitzgerald, deux jours auparavant.
Sahara
La pomme de discorde
Pays insulaire à forte identité nationaliste celtique, occupée par les anglo-normands au Moyen-âge, puis rattachée à la Grande Bretagne à partir de 1800, et enfin émancipée et indépendante en 1922, avant de subir elle-même le séparatisme à travers la scission de l’unioniste Irlande du Nord qui a préféré rester dans le giron de l’empire britannique, la République d’Irlande envisage la question du Sahara marocain avec une certaine forme d’incompréhension, marquée par une méconnaissance de l’Histoire de cette région lointaine et teintée d’une sorte d’émotivité romanesque qui explique son alignement sur les thèses séparatistes.
Adepte de la concurrence fiscale sur laquelle elle a longtemps basé son modèle économique attractif de paradis fiscal, l’Irlande subira en 2008 de plein fouet la crise financière mondiale, avant de renouer avec la croissance à compter de 2011. Dès lors, le pays s’inscrit dans une démarche économique basée sur le pragmatisme et la diversification des partenariats commerciaux. Dans ce sens, le Maroc, en sa qualité de hub et de porte d’entrée privilégiée vers le continent africain et son fort potentiel économique en gestation, s’impose comme un partenaire de choix sur lequel il serait hardi de continuer à faire l’impasse pour de quelconques considérations politiques, somme toute indirectes et étrangères à ses intérêts immédiats.
De pays franchement hostile, l’Irlande rejoint le concert des nations attachées à un règlement politique de la question du Sahara sous les auspices des Nations-Unies. Il n’empêche que ce dossier continuera à planer de toute son ombre sur les relations entre le Royaume et la République d’Irlande, avec quelques fulgurances épisodiques.
Aujourd’hui, la position de Dublin, telle que présentée par Simon Coveney, s’attache à une solution onusienne, et soutient les efforts de la MINURSO, tout en appelant à l’urgence de la nomination d’un envoyé spécial. Une position qui ne diffère guère de celle de plusieurs capitales européennes, même les plus proches du Maroc.
L’exemple espagnol est à ce propos plein d’enseignements. En définitive, l’ouverture de la nouvelle mission diplomatique irlandaise est une opportunité pour les officiels marocains afin de déployer leur lobbying et leur pédagogie diplomatique avec la plus grande dextérité pour convaincre leurs homologues, venus d’Irlande, de la réalité de l’affaire du Sahara, loin des contre-vérités entretenues par les ennemis de notre intégrité territoriale.
Adepte de la concurrence fiscale sur laquelle elle a longtemps basé son modèle économique attractif de paradis fiscal, l’Irlande subira en 2008 de plein fouet la crise financière mondiale, avant de renouer avec la croissance à compter de 2011. Dès lors, le pays s’inscrit dans une démarche économique basée sur le pragmatisme et la diversification des partenariats commerciaux. Dans ce sens, le Maroc, en sa qualité de hub et de porte d’entrée privilégiée vers le continent africain et son fort potentiel économique en gestation, s’impose comme un partenaire de choix sur lequel il serait hardi de continuer à faire l’impasse pour de quelconques considérations politiques, somme toute indirectes et étrangères à ses intérêts immédiats.
De pays franchement hostile, l’Irlande rejoint le concert des nations attachées à un règlement politique de la question du Sahara sous les auspices des Nations-Unies. Il n’empêche que ce dossier continuera à planer de toute son ombre sur les relations entre le Royaume et la République d’Irlande, avec quelques fulgurances épisodiques.
Aujourd’hui, la position de Dublin, telle que présentée par Simon Coveney, s’attache à une solution onusienne, et soutient les efforts de la MINURSO, tout en appelant à l’urgence de la nomination d’un envoyé spécial. Une position qui ne diffère guère de celle de plusieurs capitales européennes, même les plus proches du Maroc.
L’exemple espagnol est à ce propos plein d’enseignements. En définitive, l’ouverture de la nouvelle mission diplomatique irlandaise est une opportunité pour les officiels marocains afin de déployer leur lobbying et leur pédagogie diplomatique avec la plus grande dextérité pour convaincre leurs homologues, venus d’Irlande, de la réalité de l’affaire du Sahara, loin des contre-vérités entretenues par les ennemis de notre intégrité territoriale.