- Vous avez animé une « Halqa » à Marrakech, comment avez-vous eu cette idée ?
- Permettez-moi de rappeler que j’ai animé ce spectacle à l’occasion du Festival international du conte qui a été un véritable succès. Les Britanniques résidant à Marrakech ont pris conscience à quel point la tradition du conte est importante. C’est pourquoi les organisateurs en chef du festival (Marc et Lucie Andersen Wood) ont contribué à organiser cet événement en célébration de cette tradition et également à redonner un souffle à la ville après l’ouverture des frontières.
Comme cet événement est international, j’ai été sollicité pour y participer pour raconter une histoire. Après un temps de réflexion, une collègue m’a inspiré en me rappelant une anecdote sur Winston Churchill qui, en 1935, avait écrit une lettre à son épouse, lorsqu’il était venu pour la première fois à Marrakech. Il l’avait incitée à venir le rejoindre en lui faisant part de son admiration de la Cité ocre.
Ensuite, j’ai découvert que Churchill était tellement tombé sous le charme de Marrakech qu’il avait demandé au président américain Roosevelt de visiter cette cité lors de la conférence d’Anfa. J’ai compris alors que cette histoire d’amour mérite d’être partagée avec les gens de la plus belle des façons. C’est ainsi que j’ai eu cette idée et j’ai aussitôt emprunté un costume typiquement britannique et j’ai ensuite interprété le rôle.
- Vous avez été face à une foule nombreuse, comment a-t-elle réagi à votre spectacle ?
- Je ne vous cache pas que les spectateurs à Jamaâ El Fna n’ont pas l’habitude de voir des ambassadeurs faire du spectacle en plein rue. Je les ai un peu surpris. Mais les choses se sont bien passées puisque j’ai eu à mes côtés un talentueux professionnel du conte qui s’est chargé de la traduction. On a fini par animer le spectacle ensemble.
- Racontez-nous l’histoire de l’amour de Churchill pour Marrakech ?
- En vérité c’est une véritable idylle, dès qu’il y est arrivé, il s’est dit c’est l’endroit idoine pour faire de la peinture. C’est ainsi que le coup de foudre a commencé d’autant qu’il était pétri d’admiration en regardant le pays des montagnes de l’Atlas pendant l’hiver. Churchill passait tellement de temps à Marrakech qu’il y a peint l’un de ses plus célèbres tableaux : La Tour de la mosquée Koutoubia, qui s’est vendu à un prix record aux enchères. Son admiration de la ville a grandi lors de son séjour à Mamounia.
- Comptez-vous faire une nouvelle expérience de ce genre prochainement ?
- Si j’ai l’occasion de le refaire, je n’y manquerai pas, le festival est un véritable succès puisqu’il rassemble différents conteurs de différentes nationalités. Je vous rappelle que les organisateurs anglais ont restauré un nouveau riad pour abriter le “World Storytelling Cafe”. Ce sera une place merveilleuse pour faire vivre cette tradition.
Ce genre d’événement est une chance immense pour la promotion des échanges culturels et surtout pour le rayonnement de cette ville historique. Le maire de Marrakech a soutenu le festival et a fait part de sa volonté de soutenir la prochaine édition. J’ajoute plusieurs projets d’investissements de sociétés britanniques au Maroc qui sont en cours de discussion.
-La promotion de la culture est une composante essentielle de votre travail, les Marocains affichent de plus en plus d’appétence pour la langue anglaise, qu’en pensez-vous ?
-Les Marocains sont connus pour maîtriser les langues étrangères, et nous notons avec intérêt l’enthousiasme grandissant des nouvelles générations pour la langue et la littérature anglaises. D’ailleurs, je profite de cette occasion pour annoncer qu’un festival du livre anglais aura lieu cette année à Marrakech, dont la date officielle n’a pas encore été fixée. Mais il aura lieu certainement à l’automne prochain. C’était prévu pour l’année dernière mais malheureusement l’événement a été reporté pour des raisons sanitaires.
- Au-delà de la culture, vous avez annoncé un grand chantier de coopération bilatérale dans le domaine énergétique, pouvez-vous nous donner plus de détails ?
- Je me félicite de la coopération entre le Maroc et le Royaume-Uni dans le domaine de l’énergie, les deux gouvernements ont préparé ensemble la COP 26 à Glasgow. Le Royaume Uni est déterminé à soutenir le Maroc dans la transition énergétique via la levée de fonds et des mécanismes financiers pour financer les projets de l’énergie verte. Un travail se fait actuellement entre les banques centrales et les institutions financières.
Par exemple, le “British International Investment est très actif au Maroc”. Si on accorde une si grande attention aux financements, c’est parce qu’on estime que l’Etat seul ne peut assumer la transition écologique, d’où le rôle indispensable du secteur privé qui a besoin de fonds.
- Concernant le commerce bilatéral, les échanges ont augmenté de 7,2% en 2021, ceci est-il dû à l’accord d’association signé en 2019 ?
- Oui effectivement, parce qu’après la signature de l’accord d’association, les barrières ont été levées sur quelques produits agricoles tels que les tomates et les agrumes, dont les exportations marocaines ont augmenté d’environ 50% lors de la première année qui a suivi l’entrée en vigueur de l’accord. Donc il est évident que l’accord a eu un impact sur le commerce bilatéral bien qu’il s’agisse d’effets préliminaires.
J’estime qu’il reste beaucoup de choses à faire pour parfaire l’accord afin de varier davantage les échanges et encourager les investissements, sachant que nos deux économies sont complémentaires. Nous avons tenu une première réunion du Conseil d’association Maroc- Royaume Uni. Le cap est fixé sur les perspectives d’investissements des sociétés britanniques dans divers secteurs. Nous sommes en consultation avec les sociétés et les hommes d’affaires pour identifier les opportunités.
- Permettez-moi de rappeler que j’ai animé ce spectacle à l’occasion du Festival international du conte qui a été un véritable succès. Les Britanniques résidant à Marrakech ont pris conscience à quel point la tradition du conte est importante. C’est pourquoi les organisateurs en chef du festival (Marc et Lucie Andersen Wood) ont contribué à organiser cet événement en célébration de cette tradition et également à redonner un souffle à la ville après l’ouverture des frontières.
Comme cet événement est international, j’ai été sollicité pour y participer pour raconter une histoire. Après un temps de réflexion, une collègue m’a inspiré en me rappelant une anecdote sur Winston Churchill qui, en 1935, avait écrit une lettre à son épouse, lorsqu’il était venu pour la première fois à Marrakech. Il l’avait incitée à venir le rejoindre en lui faisant part de son admiration de la Cité ocre.
Ensuite, j’ai découvert que Churchill était tellement tombé sous le charme de Marrakech qu’il avait demandé au président américain Roosevelt de visiter cette cité lors de la conférence d’Anfa. J’ai compris alors que cette histoire d’amour mérite d’être partagée avec les gens de la plus belle des façons. C’est ainsi que j’ai eu cette idée et j’ai aussitôt emprunté un costume typiquement britannique et j’ai ensuite interprété le rôle.
- Vous avez été face à une foule nombreuse, comment a-t-elle réagi à votre spectacle ?
- Je ne vous cache pas que les spectateurs à Jamaâ El Fna n’ont pas l’habitude de voir des ambassadeurs faire du spectacle en plein rue. Je les ai un peu surpris. Mais les choses se sont bien passées puisque j’ai eu à mes côtés un talentueux professionnel du conte qui s’est chargé de la traduction. On a fini par animer le spectacle ensemble.
- Racontez-nous l’histoire de l’amour de Churchill pour Marrakech ?
- En vérité c’est une véritable idylle, dès qu’il y est arrivé, il s’est dit c’est l’endroit idoine pour faire de la peinture. C’est ainsi que le coup de foudre a commencé d’autant qu’il était pétri d’admiration en regardant le pays des montagnes de l’Atlas pendant l’hiver. Churchill passait tellement de temps à Marrakech qu’il y a peint l’un de ses plus célèbres tableaux : La Tour de la mosquée Koutoubia, qui s’est vendu à un prix record aux enchères. Son admiration de la ville a grandi lors de son séjour à Mamounia.
- Comptez-vous faire une nouvelle expérience de ce genre prochainement ?
- Si j’ai l’occasion de le refaire, je n’y manquerai pas, le festival est un véritable succès puisqu’il rassemble différents conteurs de différentes nationalités. Je vous rappelle que les organisateurs anglais ont restauré un nouveau riad pour abriter le “World Storytelling Cafe”. Ce sera une place merveilleuse pour faire vivre cette tradition.
Ce genre d’événement est une chance immense pour la promotion des échanges culturels et surtout pour le rayonnement de cette ville historique. Le maire de Marrakech a soutenu le festival et a fait part de sa volonté de soutenir la prochaine édition. J’ajoute plusieurs projets d’investissements de sociétés britanniques au Maroc qui sont en cours de discussion.
-La promotion de la culture est une composante essentielle de votre travail, les Marocains affichent de plus en plus d’appétence pour la langue anglaise, qu’en pensez-vous ?
-Les Marocains sont connus pour maîtriser les langues étrangères, et nous notons avec intérêt l’enthousiasme grandissant des nouvelles générations pour la langue et la littérature anglaises. D’ailleurs, je profite de cette occasion pour annoncer qu’un festival du livre anglais aura lieu cette année à Marrakech, dont la date officielle n’a pas encore été fixée. Mais il aura lieu certainement à l’automne prochain. C’était prévu pour l’année dernière mais malheureusement l’événement a été reporté pour des raisons sanitaires.
- Au-delà de la culture, vous avez annoncé un grand chantier de coopération bilatérale dans le domaine énergétique, pouvez-vous nous donner plus de détails ?
- Je me félicite de la coopération entre le Maroc et le Royaume-Uni dans le domaine de l’énergie, les deux gouvernements ont préparé ensemble la COP 26 à Glasgow. Le Royaume Uni est déterminé à soutenir le Maroc dans la transition énergétique via la levée de fonds et des mécanismes financiers pour financer les projets de l’énergie verte. Un travail se fait actuellement entre les banques centrales et les institutions financières.
Par exemple, le “British International Investment est très actif au Maroc”. Si on accorde une si grande attention aux financements, c’est parce qu’on estime que l’Etat seul ne peut assumer la transition écologique, d’où le rôle indispensable du secteur privé qui a besoin de fonds.
- Concernant le commerce bilatéral, les échanges ont augmenté de 7,2% en 2021, ceci est-il dû à l’accord d’association signé en 2019 ?
- Oui effectivement, parce qu’après la signature de l’accord d’association, les barrières ont été levées sur quelques produits agricoles tels que les tomates et les agrumes, dont les exportations marocaines ont augmenté d’environ 50% lors de la première année qui a suivi l’entrée en vigueur de l’accord. Donc il est évident que l’accord a eu un impact sur le commerce bilatéral bien qu’il s’agisse d’effets préliminaires.
J’estime qu’il reste beaucoup de choses à faire pour parfaire l’accord afin de varier davantage les échanges et encourager les investissements, sachant que nos deux économies sont complémentaires. Nous avons tenu une première réunion du Conseil d’association Maroc- Royaume Uni. Le cap est fixé sur les perspectives d’investissements des sociétés britanniques dans divers secteurs. Nous sommes en consultation avec les sociétés et les hommes d’affaires pour identifier les opportunités.
Recueillis par Anass MACHLOUKH
Portrait
Simon Martin, le diplomate féru de culture
Nommé par la diplomatie britannique, Simon Martin a présenté ses lettres de créance au ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita le 28 septembre 2020. Une nouvelle étape de sa carrière diplomatique, après avoir conduit la mission diplomatique de son pays au Bahreïn de 2015 à 2019.
M. Simon qui dispose d’une carrière prolifique, a rejoint le Foreign Commonwealth Office en 1984 et a servi à Londres, Rangoon, Budapest et Prague dans un certain nombre de rôles politiques et commerciaux. Il a pris des fonctions importantes au sein du Foreign Office, en occupant des postes sensibles.
Lors de la crise du Golfe qui a eu lieu de 1990 à 1991, il avait pris part au Bureau d’urgence de gestion de la crise. Il s’est occupé ensuite des affaires de sécurité en tant que Chef du Département des drogues et de la criminalité internationale. Un an plus tard, il a pris les commandes du Département de la coordination de la sécurité. Il a occupé d’autres types de postes diplomatiques. Il fut secrétaire privé adjoint de TRH le Prince de Galles et la duchesse de Cornouailles de 2012 à 2014.
Il fut également directeur du protocole au ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth et vice-maréchal du corps diplomatique de 2009 à 2012. Après sa nomination au Maroc, le nouvel ambassadeur est chargé d’accompagner la mise en oeuvre de l’accord d’Association entre le Maroc et le Royaume-Uni, signé en 2019.
Il est également chargé de rapprocher les cercles politiques et économiques des deux pays. Il a d’ores et déjà entamé une série de rencontres avec les membres du gouvernement.
M. Simon qui dispose d’une carrière prolifique, a rejoint le Foreign Commonwealth Office en 1984 et a servi à Londres, Rangoon, Budapest et Prague dans un certain nombre de rôles politiques et commerciaux. Il a pris des fonctions importantes au sein du Foreign Office, en occupant des postes sensibles.
Lors de la crise du Golfe qui a eu lieu de 1990 à 1991, il avait pris part au Bureau d’urgence de gestion de la crise. Il s’est occupé ensuite des affaires de sécurité en tant que Chef du Département des drogues et de la criminalité internationale. Un an plus tard, il a pris les commandes du Département de la coordination de la sécurité. Il a occupé d’autres types de postes diplomatiques. Il fut secrétaire privé adjoint de TRH le Prince de Galles et la duchesse de Cornouailles de 2012 à 2014.
Il fut également directeur du protocole au ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth et vice-maréchal du corps diplomatique de 2009 à 2012. Après sa nomination au Maroc, le nouvel ambassadeur est chargé d’accompagner la mise en oeuvre de l’accord d’Association entre le Maroc et le Royaume-Uni, signé en 2019.
Il est également chargé de rapprocher les cercles politiques et économiques des deux pays. Il a d’ores et déjà entamé une série de rencontres avec les membres du gouvernement.
S. K