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Interview de Tebboune avec «Le Point» : Exercice de désinformation présidentielle


Rédigé par Saad Jafri Jeudi 3 Juin 2021

Dans une interview avec l’hebdomadaire français « Le Point », le président algérien, Abdelmajid Tebboune, a affiché clairement son hostilité envers le Maroc et avancé de flagrantes contre-vérités



Après avoir déclaré la guerre aux entreprises algériennes qui collaborent avec des prestataires marocains, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, affiche une nouvelle fois son hostilité envers le Maroc. Ce dernier, qui a choisi un timing sensible pour accorder un entretien exclusif au magazine hebdomadaire français «Le Point», n’a pas ménagé ses efforts pour véhiculer une image «machiavélique» du Royaume, dans un contexte où les boules puantes contre Rabat se multiplient suite à la crise diplomatique maroco-espagnole.

Interrogé sur la question du Sahara et les tensions qui pèsent entre le Maroc, l’Algérie et le Front «polisario», Tebboune a étonnamment déclaré que «le Maroc a toujours été l’agresseur», sachant que c’est le groupe séparatiste armé qui a renoncé, le 13 novembre 2020, au cessezle-feu et aux Accords militaires en vigueur. Un état des faits dont le Secrétaire Général des Nations-Unies, Antonio Guterres, et les membres du Conseil de Sécurité, sont bien au courant, grâce au brief précis et documenté, présenté, le mois même, par l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc aux Nations-Unies, Omar Hilale, où il a mis à nu les appels à la violence des milices du «polisario» contre les populations locales et le sabotage des installations civiles au Sahara marocain.

Il importe dans ce sens de noter que la renonciation par les polisariens au cessez-le-feu s’est accompagnée d’une grave dégradation de la situation des droits de l’Homme déjà précaire, marquée par une exacerbation de la répression de la population séquestrée dans les camps de Tindouf et la propagation d’un discours d’incitation à la haine et à la violence de la part des dirigeants séparatistes. D’ailleurs, si le président algérien avance que les populations de Tindouf seraient pro-polisariennes, la réalité sur le terrain est tout autre, surtout après cette dernière année qui a été marquée par la multiplication des meetings oratoires incitant la population à monter au créneau pour dénoncer les violations gravissimes de la direction séparatiste. Frustré par les victoires diplomatiques du Maroc, qui ont été couronnées par la décision des Etats-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, Abdelmajid Tebboune, noyé dans le désarroi, a estimé que cette «reconnaissance ne veut rien dire», bien que toutes les Résolutions du Conseil de Sécurité concernant le Sahara sont présentées par ce pays.

L’Univers parallèle de Tebboune !

«Le Maroc devrait opter pour la raison : son ennemi, comme pour l’Algérie, c’est le sous-développement. L’Algérie est en train de se construire avec ou sans le Maroc», a souligné le président algérien, dont les propos sont en contraste avec la réalité. Au moment où le Maroc s’est engagé depuis plus de deux décennies dans une refonte structurelle de son modèle socio-économique, l’Algérie a échoué à passer d’une économie de rente à une économie de marché. Ce pays qui, par son Histoire précoloniale, coloniale et postcoloniale, constitue l’exemple le plus diversifié de l’économie rentière, est le théâtre depuis plusieurs années d’une grogne populaire contre la corruption et la rente pétro-gazière. Ce sont ces mêmes maux qui situent le voisin de l’Est dans la fourchette «très haute des déséquilibres macroéconomiques» de la région.

Avec plus de 11% du PIB à la fois pour le déficit budgétaire et le déficit courant, l’économie algérienne est carrément au bord de la banqueroute. Il ne faut donc pas être étonné de voir des centaines de manifestants du Hirak envahir les rues du pays pour le 119ème vendredi consécutif. Toujours dans sa vision détachée de la réalité, le président a indiqué que «l’Algérie est un pays facile à vivre», sachant que plusieurs vidéos, reportages et enquêtes, témoignent de l’état déplorable des ménages du pays, dont le taux de chômage frôle les 14%.

Par ailleurs, Tebboune s’est également permis d’aborder la question de la vaccination, laissant croire que l’Algérie dispose de suffisamment de doses pour vacciner sa population. «Le rythme de la vaccination suit le bon vouloir des Algériens, car nous ne voulons pas l’imposer», a-t-il indiqué lors de son interview. Or, selon des médias algériens, le nombre de doses de vaccins, toutes marques confondues (AstraZeneca, Sputnik et Sinovac) réceptionnées par Alger – entre janvier et mai – avoisine à peine les deux millions cinq cent mille doses. Un approvisionnement au goutte à goutte qui fait que le taux de vaccination peine à dépasser les 1%, selon plusieurs spécialistes algériens.

Parallèlement, au Maroc, auquel le président algérien compare son propre pays, la campagne de vaccination va bon train. Depuis le début de l’opération, plus de 8 millions et demi de personnes ont reçu leur première dose, et ce, grâce à l’approvisionnement de plus de 10 millions de doses.








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