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Invité de Face à l’Info : Abdellatif Maâzouz passe au crible la loi des finances rectificative


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Vendredi 24 Juillet 2020

Le Président de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) était l’invité de Face à l’Info, mardi 21 juillet.
Une émission tv animée par Rachid Hallaouy, du groupe Le Matin. Un débat dense et d’actualité où aucun sujet n’a été tabou.



Invité de Face à l’Info : Abdellatif Maâzouz passe au crible la loi des finances rectificative
De la loi de finances rectificative 2020 à la fiscalité en passant par la relance économique sans oublier le Maroc de l’après-Covid-19, le Pr Maâzouz, en 54 minutes, a passé en revue toutes ces questions dans un langage de sincérité et de pédagogie. A l’entame, l’invité a planté le décor concernant la situation économique du pays, laquelle a été affectée par deux phénomènes, à savoir la sécheresse puis la Covid-19. Cette dernière a indiscutablement impacté l’activité économique, obligeant le gouvernement à procéder à l’adoption d’une loi rectificative. L’AEI n’a pas attendu que le gouvernement se rende compte de cette nécessité. Elle avait attiré l’attention de l’Exécutif, déjà au mois de mars, pour l’élaboration de cette loi rectificative. Pour M. Maâzouz, outre l’aspect réglementaire de cette rectification, il y avait aussi l’aspect instrument qu’il fallait utiliser pour répondre à la crise sanitaire. Ce qui suppose un nouveau budget, donc une nouvelle ventilation. Cependant, cette loi adoptée en son état n’a pas tenu compte de l’ampleur de la situation à laquelle font face les entreprises. Selon lui, « le budget rectificatif a été voté sans que le gouvernement ne prenne le risque nécessaire. Or, en cette période de pandémie, qui doit prendre le risque si ce n’est pas le gouvernement pour encourager les entreprises ? Car le risque pris par l’Etat est un risque mutualisé ».

Pour ce qui est de l’amendement de la défiscalisation des dons de Covid-19, le Président de l’AEI est on ne peut plus clair. « Si l’on veut encourager des collectivités, des sociétés, des entreprises ou d’entités individuelles à s’engager dans la solidarité nationale, notamment dans des situations pareilles, il faut normaliser les dons, donc défiscaliser. Cela permet aussi de diminuer l’impact car cet argent est destiné à renforcer les finances publiques. Imaginez un seul instant si SM le Roi n’avait pas prévu très rapidement cet instrument de 33 milliards de dirhams, comment allions-nous financer rapidement tout ce qui a été financé dans le domaine de la santé et de la solidarité dans le cadre des plans sociaux ? ». Naturellement, il reste à savoir si cela va concerner aussi bien les personnes physiques que les salariés qui ont payé de leur salaire net.

Filets sociaux

Toujours est-il que, selon l’invité, le Fonds Covid-19 est désormais un instrument qu’il faut extrapoler pour tout ce qui concerne les filets sociaux. Car cette situation a révélé un certain nombre de problèmes récurrents et structurels que le fonds est en train de régler qu’il s’agisse de la santé ou de la vulnérabilité concernant une grande partie de la population, en assurant un minimum de revenus pour les personnes vulnérables.

Par ricochet, on a gagné aussi en instrument, lequel peut être reproduit ou dupliqué dans d’autres situations où le public et le privé peuvent participer, puisque l’on est dans le bénévolat.

Pour ce qui est de la préférence nationale, il s’agit de rassurer les opérateurs sur un certain nombre de choses. « Oui il y a eu la préférence nationale mais faudrait-il aller un peu plus loin. Comment cette préférence nationale va-t-elle être opérée par les entreprises publiques, les administrations, les collectivités locales car cela elle ne servira à rien si la commande publique n’est pas engagée, surtout qu’il s’agit de plus de 16 milliards de dirhams », fait remarquer M. Maâzouz.

Relation verticale

Quant à l’endettement (60 MMDH à l’international et 70 MMDH à l’interne), le Président de l’AEI souligne qu’à situation exceptionnelle, il faut prendre des mesures exceptionnelles. « Cependant, nous disons qu’il fallait aller plus loin pour les entreprises où les besoins de financements pourraient se situer à une centaine de milliards de dirhams, prendre des participations dans des entreprises en difficulté, des entreprises génératrices de richesses et qui tiennent la route, employant de la main d’oeuvre marocaine. Malheureusement, l’une des insuffisances de la loi rectificative est qu’elle n’a pas prévu ces genres de situation », fait-il remarquer. Enfin, pour l’Europe, l’interlocuteur affirme que l’avenir du Maroc est dans une relation de verticalité avec l’Europe et l’Afrique. « Il faut être très attentif à ce tout qui se passe en Europe. Il y a des cartes à jouer avec le pacte carbone qui a été adopté. En la matière, le Maroc a un énorme atout à exploiter de par sa proximité et l’image qu’il s’est faite depuis la COP 22 (de par sa stabilité, sa résilience et sa capacité dans le domaine de l’économie verte, énergies renouvelables à près de 52 % à l’horizon de 2030), souligne M. Maâzouz. En d’autres termes, il faut profiter de l’élan qui est maintenant pris avec le Fonds Covid-19.

Wolondouka SIDIBE








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