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Régions

Kénitra : Les taximen aggravent la crise de mobilité


Rédigé par Siham MDIJI le Dimanche 25 Juillet 2021

A travers un sit-in, les taximen de Kénitra ont exhorté les autorités d’agir face à l’anarchie des « minibus » qui transportent plus de 50% de la capacité autorisée. « L’Opinion » s’est rendu sur place pour constater leur colère.



Un jour après l’entrée en vigueur de la nouvelle décision du gouvernement, réinstaurant une capacité maximale de 50% dans les transports en commun, les taximen de la capitale du Gharb se sont massivement rassemblés, samedi dernier, pour dénoncer le silence des autorités face au grand nombre de passagers transportés par les « minibus ».

Ces véhicules ont surgi de nulle part, au lendemain de la disparition de la société délégataire ayant assuré le service de transport urbain par bus, pour sillonner les boulevards et artères de la ville, sans respect des points de ramassage ni du code de la route.

Un sérieux dilemme auquel sont confrontés au quotidien les kénitris, victimes du maire Aziz Rabbah et son échec total dans la gestion des transports en commun. Mis à part leur colère contre le manque flagrant de transport et l’anarchie qui sévit dans leur secteur, les professionnels des grands taxis ont également dénoncé la présence de « khettafa» (transporteurs clandestins). Ils poussent, selon eux, comme des champignons et tirent profit de la situation sanitaire pour faire des courses à bas prix, notamment à Mehdia, l’une des destinations prisées des habitants de « Port-Lyautey » durant l’été.

Les minibus au coeur de la controverse

Compte tenu de l’exposition des cas de contamination, due spécialement aux nouveaux variants du Covid-19, les grands taxis sont contraints de ne transporter que la moitié des passagers, soit trois personnes par course.

Une décision qui a poussé les professionnels d’augmenter, contre leur gré, le prix des courses reliant Kénitra à Mehdia, a déclaré à « L’Opinion », Driss Hriher, Président de la section locale de Kénitra de l’Observatoire national du Transport et Droits du Conducteur Professionnel. Le tarif passe désormais de 7 à 13 dirhams, ce qui n’a pas manqué de susciter des réactions diverses au sein de la population de Kénitra. Cependant, l’objet de ce sit-in de protestation va au delà des tarifications qui ont été mises en place à partir du weekend.

« Nous avons constaté que les minibus, nos principaux concurrents, transportent plus de la capacité autorisée, tandis que les taxis sont condamnés d’amener que trois passagers à bord », a-t-il révélé. « La loi c’est la loi, et doit s’appliquer à tout le monde, sans exception », a rappelé notre interlocuteur, ajoutant que « nous traversons une période sanitaire inquiétante où les autorités doivent agir avec fermeté pour veiller au respect des gestes barrières ». 

S’expliquant, in fine, sur l’augmentation des tarifs, M. Hriher, a pointé du doigt le manque du soutien du gouvernement qui les a laissés face à leur sort. « Nous avons des charges à supporter, à savoir la location de l’agrément du taxi, le carburant, l’assurance, etc. », a-t-il déploré, précisant que « le gouvernement est le principal responsable dans cette situation à cause de ces décisions subites ».

Siham MDIJI

Des « Khettafa » à gogo

Depuis plus d’un an et demi, les habitants de la capitale du Gharb sont privés de transport urbain par bus, viable et durable, digne de ce nom. En quête d’un moyen de transport pour vaquer à leurs occupations, ils ne peuvent que prendre des petits/grands taxis ou même recourir aux « Khettafa ». Ces derniers se sont multipliés durant cette période estivale suscitant ainsi l’ire des taximen qui ont exprimé leur ras-le-bol au cours de la manifestation précitée. Ces transporteurs clandestins circulent librement dans l’axe le plus important pendant l’été. Il s’agit de celui qui relie Kénitra à Mehdia. « Ils s’amusent à faire des allers-retours, au vu et au su des autorités, sans aucune crainte », a expliqué Driss Hriher.