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Kénitra : Mobilisation contre l’abattage massif des arbres


Rédigé par Kawtar CHAAT le Mardi 12 Octobre 2021

La réglementation sur la coupe d’arbres soulève toujours autant de questions à Kenitra, alors que les arbres du jardin qui se trouve en face de l’Hôpital Régional El Idrissi s’apprêtent à être abattus. Une association de la région dénonce la situation.



Dans le cadre de ses activités régulières liées au suivi de l’état de l’environnement et de la santé dans la ville de Kenitra, l’Association Oxygène pour l’Environnement et la Santé (AOPES) a documenté l’arrachage d’arbres vivaces situés dans le jardin en face de l’Hôpital Régional El Idrissi.

Cette opération, qui est loin d’être la première, a fait entrer les habitants de la ville ainsi que l’AOPES dans une colère noire, si bien que l’association a communiqué des réclamations et des lettre de plaintes auprès de dix-neuf établissements concernés par les écosystèmes forestiers au niveau local et national.

Il s’agit notamment du conseil communal, des autorités locales, et du Haut Commissariat aux Eaux Et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, nous déclare Ayoub Krir directeur de l’association, dénonçant la négligence de cette cause par les établissements contactés, dont une minorité a répondu, mais sans proposer des solutions. L’Association indique que ces arbres abattus qui remontent à des dizaines d’années sont une richesse environnementale et esthétique pour la ville, appelant les autorités de la ville « d’intervenir d’urgence pour arrêter l’abattage de ces arbres et de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauver les espaces touchés de toutes les formes de destruction et de détérioration ».

L’AOPES considère ces abattages des actes criminels contre l’environnement, une destruction contribuant à la détérioration des espaces verts de la ville, « ce qui menace l’environnement et la sécurité de la ville et menace la santé publique des générations actuelles et futures », s’indigne l’association dans un communiqué, soulignant que ces actes sont contradictoires avec les « articles 31-35-71 et 136 de la Constitution qui stipulent le droit à l’environnement et au développement durable, et la loi-cadre n° 99-12 qui est considérée comme une charte nationale pour l’environnement et le développement durable ».

Dans ce sens, Ayoub Krir, a noté que « les habitants de la ville sont désormais exposés aux maladies respiratoires à cause de la pollution industrielle et la déforestation qui a aussi un impact très fort sur le changement climatique ».

En détruisant ces arbres, on réduit donc la capacité de l’écosystème du Maroc à stocker du CO2. «Moins d’arbres, c’est moins de CO2 absorbé et donc plus d’effet de serre », ce qui met en péril les obligations internationales du Maroc envers l’environnement, la santé et le développement durable, dont l’Accord de Paris sur le climat, et l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45,5% d’ici 2030, au lieu de 42%, allègue le directeur.

Kawtar CHAAT


Un abattage programmé ?

Alors que l’abattage des arbres continue de ravager l’espace forestier de la ville de Kenitra, le directeur de l’AOPES dénonce « l’abattage programmé détruisant de nombreuse zones environnementale, notamment le jardin en question et la Maâmora qui reste la première victime du lobby des promoteurs immobiliers ».

 En effet, la Maâmora, la plus vaste forêt de chênes-lièges du Maroc, fait l’objet d’une redevance foncière émise en 2008 délimitant clairement son territoire, pour parer à toute tentative d’appropriation illégale. Mais malgré tout cela, le lobby des promoteurs immobiliers avance à un rythme élevé pour détruire le reste de cette forêt, de manière frauduleuse en venant sur des arbres qui n’attirent pas l’attention des passants et des fonctionnaires, pour exterminer le coeur de la forêt avec facilité comme si de rien n’était.

 



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