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Khadija Zoumi : Pour une mise en œuvre effective de la parité dans les lois électorales


Rédigé par Bouteina BENNANI Samedi 12 Septembre 2020

A l’approche des échéances électorales, le débat sur la représentativité politique des femmes s’impose. Nous avons contacté Mme Khadija Zoumi, Présidente de l’Organisation de la Femme Istiqlalienne pour nous parler des principales revendications du mouvement féminin à ce sujet.



Le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, avait tenu en début septembre, une réunion avec l'instance féminine pour le renforcement de la représentativité politique des femmes, regroupant les représentantes de certaines organisations de femmes politiques de différentes obédiences et d’organisations civiles. Une occasion pour les militantes partisanes et associatives de présenter leurs revendications et d’insister sur la parité et l’égalité des chances dans les lois électorales. Quoique cette année soit spéciale, compte tenu de la crise sanitaire qui sévit de par le monde, le dialogue suit son cours pour des élections communales et législatives espérées plus égalitaires, avec une forte présence féminine.

Pour avoir plus de précisions sur la mouture contenant les principales revendications du mouvement féminin, présentée lors de ladite réunion, nous avons contacté Mme Khadija Zoumi, Présidente de l’Organisation de la Femme Istiqlalienne (OFI). Ce premier document insiste sur la mise en œuvre effective de la parité dans les lois électorales. Entretien.

- Pourquoi une première mouture pour la mise en œuvre de la parité en marge des prochaines échéances électorales ?

En cette période, tous les Secrétaires généraux des partis ont été accueillis deux fois par le ministre de l’Intérieur et présenté, par la même occasion, leurs mémorandums sur les réformes politiques et électorales sans pour autant se concerter, de façon claire, avec les organisations des femmes des différents partis. Et aucun des partis n’a revendiqué le renforcement et l’augmentation de la représentation politique des femmes, alors que le Maroc est tenu par des engagements internationaux. Il est à noter que même les indicateurs du développement sont liés au taux de participation électorale des femmes et que le Maroc accuse un sérieux retard de classement à ce niveau. On est devancé, en matière de participation politique des femmes, par l’Algérie, la Tunisie, la Jordanie, le Sénégal, le Rwanda... Il faut dire que depuis 2011, année de la mise en place de la Constitution, rien n’a changé.

- Le troisième volet du mémorandum présenté au ministre de l’Intérieur parle de la gouvernance des institutions électorales. Que dire à ce sujet ?

Il est question de gouvernance, de rationalisation et de cadre légal pour ce qui est de la présence des femmes au niveau des postes de prise de décision. Toutes les institutions électorales doivent comprendre des femmes. On doit répondre à des questions ambigües concernant les femmes et légiférer pour plus de représentativité au niveau des instances économiques et politiques. Il est inconcevable que les femmes ne soient pas représentées au niveau du bureau de la Chambre des conseillers. Dans ce cadre, l’OFI appelle à l’autonomisation économique des femmes, à leur participation politique et à leur présence massive au niveau des administrations. D’autant plus que parmi les 240 affectations de l’année à des postes clés, seulement une dizaine de postes leur ont été attribués, une représentation en deçà des normes, ce qui incite plus à réclamer la parité. Par ailleurs, la Constitution prône l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité des chances et l’élimination de toute forme de discrimination. Il est temps pour les militantes du mouvement féminin de lutter pour la parité, du moins, pour plus de représentation politique des femmes à l’horizon des prochaines échéances électorales.

- Garantir la participation effective des femmes à tous les niveaux est difficile à réaliser sans des lois pérennes, qu’en dites-vous ?

Il faut dire qu’on ne peut garantir ce qui n’est pas légiféré. Si la loi organisationnelle interne de la Chambre des représentants a été effective et a permis une forte présence des femmes, l’absence de loi au niveau de la Chambre des conseillers a donné zéro représentativité des femmes au niveau de son bureau. Pour ce qui est du Conseil économique, social et environnemental, la loi parle de l’affectation de quelques femmes, si possible. Quand on parle de possibilité, automatiquement, on dit qu’il n’ya pas de femmes à présenter, et ce sans justification, alors qu’elles sont à tous les fronts et doivent être impliquées dans toutes les décisions politiques et économiques. 

Propos recueillis par Bouteina BENNANI
 
 
Repères
Gouvernance et démocratie
Le mouvement féminin politique et civil appelle à la capitalisation, à l’instauration de la démocratie et de la gouvernance ainsi qu’au développement des institutions électorales. La participation des femmes au niveau du dialogue national sur les échéances électorales est garant de leur présence politique.
 
Mise en œuvre des articles constitutionnels
Parmi les revendications et dans un souci de plus de représentativité politique des femmes, la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives aux droits politiques et la concrétisation de la parité dans toutes les fonctions électorales sont devenues des nécessités absolues.
Mécanismes pour atteindre la parité
L’adoption de mécanismes efficients et efficaces sont à même de permettre d'atteindre la parité au niveau des résultats électoraux finaux et non seulement au niveau des candidatures. Et ce, tout en garantissant le principe de rotation dans toutes les listes, et en ne pas adoptant de mécanismes discriminatoires et éliminatoires (exclusion).
 



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