Tandis que l’Allemagne s’apprêtait à changer de chancelier, avec le départ de la grande timonière européenne Angela Merkel et son remplacement par l’austère Olaf Scholz, notre fringant ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, était en train de tâter du ballon du côté de Budapest en compagnie de ses homologues du Groupe de Visegrád, en marge de la première réunion ministérielle V4+Maroc.
Regroupant la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, cette organisation intergouvernementale aussi dynamique qu’agissante couvre une aire géographique stratégique située dans le voisinage immédiat de l’Allemagne qui l’incluait jadis dans son «Lebensraum», cet espace géopolitique vital autrefois cher aux théoriciens impérialistes de l’ancien Reich.
Les origines du V4 se perdent dans les tréfonds du Moyen-âge, aux alentours de l’an 1335, lorsque les rois de bohême, polonais et hongrois, se rencontrèrent dans la ville hongroise de Visegrád pour créer une alliance contre la maison Royale des Habsbourg qui domina, plusieurs siècles durant, le Saint-Empire romain Germanique en lui fournissant ses plus illustres empereurs dont les célèbres Maximilien 1er et Charles Quint. A partir de 1991 et dans le sillage de la réunification de l’Allemagne suite à la chute du bloc soviétique, le groupe de Visegrád se remet à l’air de son temps, gagne en poids et en amplitude et s’enrichit d’un quatrième pays après la partition de la Tchécoslovaquie et la naissance de la Tchéquie et de la Slovaquie.
Connu pour son ambition de contrer l’hégémonie du couple franco-allemand au sein de l’Union Européenne, ce groupement, qui affiche des taux de croissance constants et performants depuis plusieurs années, se distingue aussi par son penchant atlantiste, ainsi que par son ouverture sur des ensembles géographiques plus ou moins proches de l’Europe dans le cadre du V4+.
C’est ainsi qu’avant Bourita, le groupe de Visegrád avait accueilli en 2017 l’ex-Premier-ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à l’occasion du premier Sommet entre le V4 et l’État hébreu. Un pays dont le rapprochement avec le Maroc figurait en tête des préoccupations énumérées dans un rapport supposé des services de Renseignement allemands, largement relayé sur les réseaux sociaux, ainsi que par la presse nationale et internationale, au moment même où se déroulait la réunion ministérielle de Budapest.
Ce rapport foncièrement anti-marocain qui a été par la suite démenti par la diplomatie allemande, après que plusieurs médias marocains s’en soient offusqués, tandis que leurs homologues algériens aux ordres des généraux s’en sont réjouis, ne fait pourtant que reprendre les grandes lignes de la fameuse étude d’un Think Tank allemand (SWP) publiée en 2020 et appelant clairement à freiner le développement «hégémonique» du Maroc pour réduire le gap avec ses voisins algérien et tunisien.
L’unique nouveauté qui s’apparente à une mise à jour, c’est l’insistance sur la normalisation entre le Royaume et Israël comme porteuse de menaces géostratégiques sur nos voisins orientaux et nordiques. Mais en niant l’existence d’un rapport confidentiel de ses services de Renseignement, la diplomatie allemande s’est contentée de souligner la centralité des relations de partenariat avec le Maroc et sa volonté de les améliorer et de les élargir, se gardant au passage de redresser les nombreux torts contenus dans l’étude du SWP et, encore moins, de clarifier sa position sur la question centrale du Sahara marocain qui est à l’origine de la brouille actuelle.
Pour nous autres Marocains qui avons grandi avec la légende de l’efficacité, de la droiture et de l’honnêteté germaniques, du moins en ce qui concerne l’électroménager, l’automobile ou le football, cette attitude de l’Allemagne à l’égard de notre pays, pleine de duplicité, de dualité et de non-dits, semble aussi surprenante que décevante. D’autant plus lorsqu’elle est comparée avec notre attitude franche, frontale et légitime, alors même que nous sommes souvent apostrophés en tant que Marocains, Maghrébins et Arabes pour notre supposée roublardise et notre sens inné de la parabole. Si ce n’est pas le monde à l’envers !
Regroupant la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, cette organisation intergouvernementale aussi dynamique qu’agissante couvre une aire géographique stratégique située dans le voisinage immédiat de l’Allemagne qui l’incluait jadis dans son «Lebensraum», cet espace géopolitique vital autrefois cher aux théoriciens impérialistes de l’ancien Reich.
Les origines du V4 se perdent dans les tréfonds du Moyen-âge, aux alentours de l’an 1335, lorsque les rois de bohême, polonais et hongrois, se rencontrèrent dans la ville hongroise de Visegrád pour créer une alliance contre la maison Royale des Habsbourg qui domina, plusieurs siècles durant, le Saint-Empire romain Germanique en lui fournissant ses plus illustres empereurs dont les célèbres Maximilien 1er et Charles Quint. A partir de 1991 et dans le sillage de la réunification de l’Allemagne suite à la chute du bloc soviétique, le groupe de Visegrád se remet à l’air de son temps, gagne en poids et en amplitude et s’enrichit d’un quatrième pays après la partition de la Tchécoslovaquie et la naissance de la Tchéquie et de la Slovaquie.
Connu pour son ambition de contrer l’hégémonie du couple franco-allemand au sein de l’Union Européenne, ce groupement, qui affiche des taux de croissance constants et performants depuis plusieurs années, se distingue aussi par son penchant atlantiste, ainsi que par son ouverture sur des ensembles géographiques plus ou moins proches de l’Europe dans le cadre du V4+.
C’est ainsi qu’avant Bourita, le groupe de Visegrád avait accueilli en 2017 l’ex-Premier-ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à l’occasion du premier Sommet entre le V4 et l’État hébreu. Un pays dont le rapprochement avec le Maroc figurait en tête des préoccupations énumérées dans un rapport supposé des services de Renseignement allemands, largement relayé sur les réseaux sociaux, ainsi que par la presse nationale et internationale, au moment même où se déroulait la réunion ministérielle de Budapest.
Ce rapport foncièrement anti-marocain qui a été par la suite démenti par la diplomatie allemande, après que plusieurs médias marocains s’en soient offusqués, tandis que leurs homologues algériens aux ordres des généraux s’en sont réjouis, ne fait pourtant que reprendre les grandes lignes de la fameuse étude d’un Think Tank allemand (SWP) publiée en 2020 et appelant clairement à freiner le développement «hégémonique» du Maroc pour réduire le gap avec ses voisins algérien et tunisien.
L’unique nouveauté qui s’apparente à une mise à jour, c’est l’insistance sur la normalisation entre le Royaume et Israël comme porteuse de menaces géostratégiques sur nos voisins orientaux et nordiques. Mais en niant l’existence d’un rapport confidentiel de ses services de Renseignement, la diplomatie allemande s’est contentée de souligner la centralité des relations de partenariat avec le Maroc et sa volonté de les améliorer et de les élargir, se gardant au passage de redresser les nombreux torts contenus dans l’étude du SWP et, encore moins, de clarifier sa position sur la question centrale du Sahara marocain qui est à l’origine de la brouille actuelle.
Pour nous autres Marocains qui avons grandi avec la légende de l’efficacité, de la droiture et de l’honnêteté germaniques, du moins en ce qui concerne l’électroménager, l’automobile ou le football, cette attitude de l’Allemagne à l’égard de notre pays, pleine de duplicité, de dualité et de non-dits, semble aussi surprenante que décevante. D’autant plus lorsqu’elle est comparée avec notre attitude franche, frontale et légitime, alors même que nous sommes souvent apostrophés en tant que Marocains, Maghrébins et Arabes pour notre supposée roublardise et notre sens inné de la parabole. Si ce n’est pas le monde à l’envers !
Majd EL ATOUABI