Il paraît à la limite cocasse et attendrissant le débat actuel autour de l’anglicisation de l’enseignement au Maroc, né à la faveur du lancement par le MEN d’émissions radiophoniques et télévisuelles d’apprentissage de la langue de Shakespeare. A l’ère du tout numérique où règnent sans partage les tablettes et les applications interactives et où les transistors de nos parents ont été relégués sur les étals des antiquaires, cette action désuète résonne comme le cri du cygne d’un ministre de l’Enseignement sur le départ.
Car sinon, combien connaissez-vous d’enfants et de jeunes marocains branchés sur les radios et les télés nationales ? Que pèsent deux émissions par rapport aux milliers d’applications et de programmes interactifs disponibles gratuitement sur le Net ? Ceci pour dire que le changement de la langue d’enseignement n’est pas affaire d’émissions en anglais ou en espagnol, comme le furent jadis les émissions d’apprentissage de l’arabe, du français, de l’anglais et de l’espagnol de la RTM. C’est plutôt une question de réorganisation totale du séquençage ADN de notre système d’enseignement.
Longtemps considéré à tort comme la langue des élites, le français est à présent en déclin dans le monde, comme au Maroc. Les élites intellectuelles marocaines francisées d’après l’indépendance qui roulaient joliment les R ont été supplantées dès le milieu des années 1970 et 1980 par de nouveaux contingents aux accents parisianisés, forgés dans les Missions et universités françaises. Ringardisées ensuite par l’émergence de nouvelles élites anglicisées formées dans «l’Olympe» des écoles et universités américaines, ces anciennes élites pseudo-bourgeoises francisées ont basculé à partir des années 2000 vers une arabisation surjouée aux allures de nouveau snobisme et, surtout, de sésame indispensable pour intégrer les rouages de la haute Fonction publique.
Ainsi va la bourse des langues d’enseignement au Maroc : mouvante, fluctuante et surtout frustrante et handicapante. Notamment pour les jeunes masses populaires toujours en retard de plusieurs épisodes sur cette dynamique des langues, mais faussement aguerries par l’apprentissage autodidacte des langues étrangères via les antennes paraboliques, puis les réseaux sociaux, sans oublier les centres d’appel. C’est à ces masses qui ne savent plus à quelle langue se vouer, que l’effort naissant de réorganisation linguistique de notre enseignement doit penser et s’adresser - de manière sérieuse et réellement emphatique -, loin des effets de manchette liés au lancement d’un programme radiophonique ou télévisuel.
Car sinon, combien connaissez-vous d’enfants et de jeunes marocains branchés sur les radios et les télés nationales ? Que pèsent deux émissions par rapport aux milliers d’applications et de programmes interactifs disponibles gratuitement sur le Net ? Ceci pour dire que le changement de la langue d’enseignement n’est pas affaire d’émissions en anglais ou en espagnol, comme le furent jadis les émissions d’apprentissage de l’arabe, du français, de l’anglais et de l’espagnol de la RTM. C’est plutôt une question de réorganisation totale du séquençage ADN de notre système d’enseignement.
Longtemps considéré à tort comme la langue des élites, le français est à présent en déclin dans le monde, comme au Maroc. Les élites intellectuelles marocaines francisées d’après l’indépendance qui roulaient joliment les R ont été supplantées dès le milieu des années 1970 et 1980 par de nouveaux contingents aux accents parisianisés, forgés dans les Missions et universités françaises. Ringardisées ensuite par l’émergence de nouvelles élites anglicisées formées dans «l’Olympe» des écoles et universités américaines, ces anciennes élites pseudo-bourgeoises francisées ont basculé à partir des années 2000 vers une arabisation surjouée aux allures de nouveau snobisme et, surtout, de sésame indispensable pour intégrer les rouages de la haute Fonction publique.
Ainsi va la bourse des langues d’enseignement au Maroc : mouvante, fluctuante et surtout frustrante et handicapante. Notamment pour les jeunes masses populaires toujours en retard de plusieurs épisodes sur cette dynamique des langues, mais faussement aguerries par l’apprentissage autodidacte des langues étrangères via les antennes paraboliques, puis les réseaux sociaux, sans oublier les centres d’appel. C’est à ces masses qui ne savent plus à quelle langue se vouer, que l’effort naissant de réorganisation linguistique de notre enseignement doit penser et s’adresser - de manière sérieuse et réellement emphatique -, loin des effets de manchette liés au lancement d’un programme radiophonique ou télévisuel.
Majd EL ATOUABI