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L'Opinion : La rhétorique ne change pas les faits


Rédigé par Saâd Jafri le Mercredi 14 Juillet 2021



L'Opinion : La rhétorique ne change pas les faits
Après le bilan d’étape autosatisfait sur les réalisations du gouvernement présenté la semaine dernière par Saâd Dine El Othmani lors d’une session commune entre les deux Chambres du Parlement, les députés sont revenus, lundi, sur le sujet, armés de données concrètes, démontrant de manière limpide l’échec de la majorité et son manquement à honorer ses engagements vis-à-vis des Marocains.

Si le chef de l’Exécutif tient coûte que coûte à ses propos sur «l’homogénéité et la cohésion» de son équipe, les faits ne confortent pas sa rhétorique, puisqu’il s’est retrouvé, une fois de plus, isolé face aux accusations qui ont fusé de toutes parts, sans le soutien présentiel des ministres qui s’étaient absentés lors de la première exposition du bilan gouvernemental.

Les disputes, les luttes intestines et les calculs électoralistes qui déchirent la majorité, sont d’ailleurs le paramètre principal derrière son insuccès législatif. Code Pénal, Charte d’investissement, stratégie nationale de l’emploi, réforme de la Caisse de Compensation, Exception d’inconstitutionnalité… tant de projets de loi, jugés révolutionnaires, mais qui traînent toujours dans les tiroirs de l’Hémicycle.

Conscient que l’enjeu principal des prochaines élections se situe dans le volet social, El Othmani a joué le jeu des statistiques, avançant que 69% des objectifs fixés en début de mandat ont été atteints et qualifiant, bille en tête, que son équipe a été « un gouvernement social par excellence », balayant ainsi d’un revers de main l’échec de la réforme de l’Education, dont témoignent les multiples rapports nationaux et internationaux publiés ces cinq dernières années, sans oublier les grèves qui sont devenues un rendez-vous quasi-hebdomadaire pour les cadres de l’Enseignement.

À cela s’ajoutent le désarroi du personnel de la Santé et les disparités sociales et territoriales qui se sont exacerbées d’une manière inédite - fait corroboré par les enquêtes du HCP - et qui ont suscité des mouvements de protestations alarmants, et une grogne sociale qui continue à rugir. Et finalement, et ce n’est pas le moindre, le niveau d’endettement qui ne cesse de croître, faisant peser une lourde hypothèque sur plus d’une génération.

La gestion chaotique du gouvernement est donc gravée dans le marbre et nulle rhétorique ne peut la camoufler... Il ne faut donc pas s’étonner de voir la majorité des ministres Pjdistes refuser de se présenter aux prochaines échéances électorales, car les résultats s’annoncent d’ores et déjà décevants.
 
Saâd JAFRI



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