La sentence est là et elle est lourde de sens : la distanciation sociale est un impératif pour lutter contre le Covid-19 et la distance de rigueur d’un mètre cinquante entre les individus ne suffit plus à protéger l’humanité de l’expansion de la pandémie qui redouble de férocité.
Si l’expression populaire « Donne moi un empan de distance » (Chber Tisaâ) a toujours été prononcée sur le mode impératif, depuis l’éclosion de l’épidémie, le geste de distanciation est devenu comportemental. Il va bien au-delà de l’empan ou de la distance qui s’exprimait, au moins, en mètre. Il s’agit de plus en plus de mettre de la distance entre les individus « à risque ». Et tout le monde l'est d’une façon ou d’une autre, à plus ou moins grande vulnérabilité.
La population concernée est d’abord celle d’un certain âge à laquelle il est formellement conseillé de rester « chez soi » afin de réduire les risques de contamination. Les visites privées et - même - familiales, car le virus ne fait pas dans la nuance, sont ainsi ramenées à leur plus simple expression quand elles ne sont pas expressément montrées du doigt. Pour compléter le tableau, le renfermement sur soi y trouve prétexte à ne pas provoquer le diable.
Le consentement devient un ressort psychologique et les individus y adhèrent sans résister, y trouvant même des motifs à réduction de la vie sociale en famille: de la simple visite aux petites et grandes cérémonies, tout y passe. Même les élections, qui donnaient lieu à une effervescence empreinte de chaleur et d’échanges plus ou moins intellectuels, ont été impactées par cette distanciation sociale forcée qui les a vidées de leur charge humaine.
Le Covid c’est, sans nul doute, la pandémie avec ses répercussions sur la vie économique, mais c’est également le lien social sans lequel il ne saurait y avoir de communauté. Si la famille commence à être touchée, c’est la société qui est touchée en son centre névralgique.
Audelà, la symbolique est lourde à porter. Une société sans noyau familial, touchée dans sa joie de vivre et de se rencontrer, jusque dans ses rites funéraires, est une société qui doit se chercher et se trouver de nouveaux modes d’exister ensemble, dans l’échange et le partage, car l’avenir n’arrête pas d’avancer.
Si l’expression populaire « Donne moi un empan de distance » (Chber Tisaâ) a toujours été prononcée sur le mode impératif, depuis l’éclosion de l’épidémie, le geste de distanciation est devenu comportemental. Il va bien au-delà de l’empan ou de la distance qui s’exprimait, au moins, en mètre. Il s’agit de plus en plus de mettre de la distance entre les individus « à risque ». Et tout le monde l'est d’une façon ou d’une autre, à plus ou moins grande vulnérabilité.
La population concernée est d’abord celle d’un certain âge à laquelle il est formellement conseillé de rester « chez soi » afin de réduire les risques de contamination. Les visites privées et - même - familiales, car le virus ne fait pas dans la nuance, sont ainsi ramenées à leur plus simple expression quand elles ne sont pas expressément montrées du doigt. Pour compléter le tableau, le renfermement sur soi y trouve prétexte à ne pas provoquer le diable.
Le consentement devient un ressort psychologique et les individus y adhèrent sans résister, y trouvant même des motifs à réduction de la vie sociale en famille: de la simple visite aux petites et grandes cérémonies, tout y passe. Même les élections, qui donnaient lieu à une effervescence empreinte de chaleur et d’échanges plus ou moins intellectuels, ont été impactées par cette distanciation sociale forcée qui les a vidées de leur charge humaine.
Le Covid c’est, sans nul doute, la pandémie avec ses répercussions sur la vie économique, mais c’est également le lien social sans lequel il ne saurait y avoir de communauté. Si la famille commence à être touchée, c’est la société qui est touchée en son centre névralgique.
Audelà, la symbolique est lourde à porter. Une société sans noyau familial, touchée dans sa joie de vivre et de se rencontrer, jusque dans ses rites funéraires, est une société qui doit se chercher et se trouver de nouveaux modes d’exister ensemble, dans l’échange et le partage, car l’avenir n’arrête pas d’avancer.
Abdallah BENSMAÏN