La capitale a depuis toujours traîné une réputation de ville proprette, prude et sans joie. Une sorte de ville-dortoir sans panache, un ensemble d’administrations vers lequel on va sans envie, voire obligé. Est-ce vraiment le cas ? A en croire les habitants de la grande métropole, si longtemps sa rivale, on serait presque tenté de l’appeler « Rabat-joie ». Ces derniers temps, cette idée à la peau dure semble s’estomper. Les fêtards de Casablanca commencent à lui trouver un certain charme… des cohortes de véhicules aux plaques « étrangères » à la ville animent ses soirées qui, jusqu’ici, étaient jugées ennuyeuses. Est-ce l’effet du reconfinement de la ville blanche qui a provoqué ce changement d’attitude ? Possible. En tout cas, si cette situation a permis une chose, c’est bien de faire découvrir aux casablancais une petite vérité qui a l’air de leur échapper. Les r’batis sont bel et bien de bons vivants, peut-être moins fanfarons que leurs «voisins du Sud», et la ville possède une offre de divertissement qu’il faut dénicher. Il suffit d’être un tant soit peu curieux et moins enclin à croire les idées reçues. Derrière son image en «costard cravate» se cache une âme de fête, et un goût pour les bonnes choses de la vie sans pour autant vouloir le crier sur tous les toits. Et ça, les «Casaouis» commencent à s’en rendre compte de plus en plus. Finalement, si cette crise Covid a permis une chose, c’est bien de dépasser un jugement basé sur des impressions. D’ailleurs, la «ville lumière» gagnerait à être moins discrète, plus extravertie et décontractée. C’est juste histoire de dépasser les clichés et d’améliorer l’attractivité d’une cité souvent confinée dans une posture qui n’est pas sienne. Casablancais, Rabat vous dit Marhba !
Mustapha BOURAKKADI