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L'Opinion : Rien ne se perd, tout se transforme


Rédigé par Saâd JAFRI le Mercredi 25 Mai 2022



L'Opinion : Rien ne se perd, tout se transforme
« Ce sera une petite société planétaire, fermée, limitée, sûrement dépendante de l’énergie solaire pour son alimentation en électricité, et elle devra recycler pratiquement tous ses matériaux dans une économie circulaire, dans laquelle les décharges deviendront des mines». C’est ainsi que l’économiste, pacifiste, Kenneth E. Boulding, avait imaginé la machine économique dans un monde aux ressources limitées.

Une vision qui fait valoir l’économie circulaire, ayant ces dernières années le vent en poupe dans les sphères scientifiques, mais également politiques et médiatiques. Au Maroc, où l’adoption des modes de consommation et de production durables se fonde sur un ensemble de lois et de textes réglementaires adoptés au cours de la décennie 2000, cette forme d’économie demeure dans un stade embryonnaire, malgré tous les efforts fournis durant les dernières années. Insuffisances dans le contrôle des décharges, processus lacunaire de collecte et de tri des déchets, valorisation limitée des eaux usées… bref, presque tout reste à faire.

Pour ne prendre que l’exemple de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT), le Maroc n’arrive pas à franchir le cap des 70 millions de m³, dont seuls 17% sont voués à l’usage industriel, très loin derrière des pays comme Israël, l’Australie ou encore Singapour, où le volume des eaux usées traitées réinjectées dans le réseau d’eau potable, l’industrie ou l’agriculture, varie entre 40% et 90%.

Parmi les raisons derrière ce retard : le Royaume s’inscrit pour l’instant dans une logique d’adhésion volontariste, faisant de l’écologie industrielle un choix pour les opérateurs économiques. D’où la nécessité de lancer la machine législative afin d’institutionnaliser la préservation des ressources naturelles et responsabiliser les producteurs qui doivent assumer la responsabilité de collecter et traiter les déchets issus de leurs activités. Le coût serait légèrement plus cher à court terme, mais la procédure fortement plus durable, et surtout plus rentable à long terme.




Saâd JAFRI



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