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L'Opinion : The Blinken effect


Rédigé par Saâd JAFRI le Mardi 29 Mars 2022



L'Opinion : The Blinken effect
Dans un monde plus que jamais mondialisé, une poignée de main à Rabat peut générer des effets qui se ressentent jusqu’aux rives du Golfe persique et aux confins de la toundra sibérienne. Mais plus proche de nous, à quelques encablures de notre frontière Est, le retentissement est encore plus dense, car les alliés du Royaume se font de plus en plus nombreux et leur alignement sur la solution marocaine pour le Sahara devient de plus en plus palpable.

C’est pour cette même raison que la visite d’Antony Blinken au Maroc, tout juste après sa réunion inédite dans le désert israélien du Néguev avec Yair Lapid, Nasser Bourita et trois autres ministres arabes - légendée par une photo à forte teneur symbolique où les cinq ministres se serrent la main en accolade - suscite l’agitation à Alger, d’autant qu’elle intervient à la veille de la très attendue visite d’Albares à Rabat.

C’est dire que le régime algérien voit, impuissamment, une nouvelle configuration géopolitique se dessiner sous ses yeux avec un Maroc aux premières loges. Car revenons aux faits : les rencontres des diplomates américain et espagnol porteront, entre autres, sur la sécurité bilatérale et régionale où Rabat joue un rôle central (Sahel, Daech, migration…).

La question de l’Iran ne peut également pas être éludée, sachant que les Emirats, Israël et le Maroc font front commun contre Téhéran et que Blinken, selon les bruits de couloirs, en a parlé avec MBZ, l’homme fort des EAU, lors de leur rencontre au Néguev. Les pourparlers sur la réouverture du GME s’imposent également, vu que la première préoccupation de Washington pour le moment est de réduire la dépendance des vingt-sept au gaz russe, ce qui met Alger dans une position délicate au moment où le Maroc a tourné la page de l’approvisionnement algérien.

Rabat a donc de bonnes cartes à jouer. Mais il doit garder en ligne de mire ses propres intérêts et veiller au maintien de sa souveraineté et des équilibres géostratégiques qui lui ont permis jusqu’ici de rester à équidistance des grandes puissances qui avancent leurs pions sur l’échiquier de la géopolitique. D’autant plus que de Turquie, provient l’écho d’une entente trouvée pour une fin imminente de l’aventure russe en Ukraine.


Saâd JAFRI



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