Au-delà des questions de forme, de timing et même de pertinence ou d’impertinence, le tollé politico-médiatique soulevé par les propos du Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a pour principal mérite de remettre sous le feu des projecteurs le fameux antagonisme entre politiques et technocrates qui divise la scène nationale depuis l’indépendance.
Si au lendemain de son émancipation des protectorats français et espagnol, le Maroc, comme toute nation en plein processus de reconstruction, avait fortement misé sur la contribution de compétences apolitiques pour la gestion de sa haute administration, ces mêmes compétences devaient se fondre dans un paysage politique fortement quadrillé par le Mouvement national marocain, représenté par les grands partis politiques nationaux, dont l’Istiqlal.
En convergence avec une monarchie agissante, ces partis étaient et demeurent les dépositaires de la vision politique et stratégique, ainsi que les catalyseurs de l’adhésion citoyenne dans le processus démocratique, sans lesquelles aucune construction étatique n’est possible. Cet antagonisme de façade entre politiques et technocrates continuera à émerger de manière épisodique à la faveur de certaines crises politiques, sociales et économiques qui imposèrent, à tort ou à raison, d’appeler à la rescousse des compétences dépourvues d’ancrage politique et censées avoir les mains plus lestes et l’action plus efficiente pour la relance du pays.
Aujourd’hui, 65 ans après l’indépendance et à la veille d’élections historiques où les Marocains devront choisir la composition de l’Exécutif qui aura pour tâche de traduire sur le terrain les grandes et petites orientations d’un nouveau modèle de développement dont on attend monts et merveilles, cet antagonisme refait surface à travers les propos d’un vénérable et respectable haut commis de l’Etat dont la carrière et les compétences forcent le respect.
A cet homme valeureux, spontané et grand adepte de free-style face aux médias, on pardonnera volontiers cette sortie de piste survenue au bout de deux heures de discussion à bâtons rompus. On lui rappellera toutefois qu’en dépit de l’expérience laborieuse des deux dernières législatures sous la direction d’un parti fortement politisé, mais faiblement nanti en compétences, auquel ont été greffées des élites technocratiques «politisées», le Maroc d’aujourd’hui peut compter sur un grand réservoir de réelles compétences «techno-politiques» qui ont émergé au sein même de ces formations partisanes tant décriées.
En plus du savoir-faire technocratique et du savoir-être politique, ces hommes et ces femmes instruits et dûment formés disposent de la vision et du pouvoir d’adhésion qu’incarnaient leurs aînés de la mouvance nationale marocaine. De surcroît et contrairement aux purs technocrates, ils sont liés par la reddition des comptes dont le processus démocratique, via le verdict des urnes, reste le meilleur garant.
Si au lendemain de son émancipation des protectorats français et espagnol, le Maroc, comme toute nation en plein processus de reconstruction, avait fortement misé sur la contribution de compétences apolitiques pour la gestion de sa haute administration, ces mêmes compétences devaient se fondre dans un paysage politique fortement quadrillé par le Mouvement national marocain, représenté par les grands partis politiques nationaux, dont l’Istiqlal.
En convergence avec une monarchie agissante, ces partis étaient et demeurent les dépositaires de la vision politique et stratégique, ainsi que les catalyseurs de l’adhésion citoyenne dans le processus démocratique, sans lesquelles aucune construction étatique n’est possible. Cet antagonisme de façade entre politiques et technocrates continuera à émerger de manière épisodique à la faveur de certaines crises politiques, sociales et économiques qui imposèrent, à tort ou à raison, d’appeler à la rescousse des compétences dépourvues d’ancrage politique et censées avoir les mains plus lestes et l’action plus efficiente pour la relance du pays.
Aujourd’hui, 65 ans après l’indépendance et à la veille d’élections historiques où les Marocains devront choisir la composition de l’Exécutif qui aura pour tâche de traduire sur le terrain les grandes et petites orientations d’un nouveau modèle de développement dont on attend monts et merveilles, cet antagonisme refait surface à travers les propos d’un vénérable et respectable haut commis de l’Etat dont la carrière et les compétences forcent le respect.
A cet homme valeureux, spontané et grand adepte de free-style face aux médias, on pardonnera volontiers cette sortie de piste survenue au bout de deux heures de discussion à bâtons rompus. On lui rappellera toutefois qu’en dépit de l’expérience laborieuse des deux dernières législatures sous la direction d’un parti fortement politisé, mais faiblement nanti en compétences, auquel ont été greffées des élites technocratiques «politisées», le Maroc d’aujourd’hui peut compter sur un grand réservoir de réelles compétences «techno-politiques» qui ont émergé au sein même de ces formations partisanes tant décriées.
En plus du savoir-faire technocratique et du savoir-être politique, ces hommes et ces femmes instruits et dûment formés disposent de la vision et du pouvoir d’adhésion qu’incarnaient leurs aînés de la mouvance nationale marocaine. De surcroît et contrairement aux purs technocrates, ils sont liés par la reddition des comptes dont le processus démocratique, via le verdict des urnes, reste le meilleur garant.
Majd EL ATOUABI