Si le souffle créatif n’a pas été étouffé jusqu’à ce que mort s’en suive par le Covid-19, l’activité au sens propre du terme est un champ de désolation. Théâtres, salles de cinéma, galeries d’arts, librairies, bibliothèques, ces temples où se donnent à apprécier la création culturelle dans toutes ses formes, sont devenus des lieux de silence et de désolation. Les festivals qui animaient des régions entières selon des rendez-vous largement honorés par des publics divers, ont disparu du paysage urbain ou, à tout le moins, marqué une pause. De Mawazine à Timitar, en passant par Gnaouas et le Festival d’Asilah, pour ne citer que les plus courus, sans oublier les fameux moussems populaires, souvent à caractère religieux, qui déplacent les foules, ont annulé les éditions des années Covid, celles de 2020 en particulier. Pour limiter les risques de propagation de masse du virus, certes, mais également à cause de la fermeture des frontières, des restrictions de déplacement entre les régions, qui auraient voué toute organisation à l’échec. A dimension nationale et internationale, les festivals ne pouvaient qu’être touchés de plein fouet par la crise.La levée de l’état d’urgence sanitaire annoncée pour les prochains jours, avec les mesures d’assouplissement qui l’accompagnent annoncent le retour du printemps de la culture, en particulier des activités publiques que l’alternative digitale n’a pas fait fleurir ! L’imminente réouverture des salles de cinéma, des théâtres, des musées, même de façon limitée et encadrée, devrait donner un peu de vie à un secteur sinistré. La reprise ne sera en fait réelle qu’après un retour à la vie normale. Les librairies ont bien été réouvertes, mais ce n’est pas pour autant que les clients se bousculent entre les rayons. Il leur manque encore ce souffle vital de l’animation. Dans la foulée, le retour du salon du livre, des signatures et des débats, participeront de cette renaissance et feront sortir la culture de cette mort artificielle que lui fait subir la pandémie.
L’acte isolé du créateur ne prend sens et vie qu’au contact de son public
L’acte isolé du créateur ne prend sens et vie qu’au contact de son public