L’AMED s’est donnée pour mission le suivi des cas difficiles des établissements scolaires. A cet effet elle a créé une cellule d’appui psychologique, éducatif et familial à distance, en cette période de confinement. La solidarité n’est pas uniquement matérielle et logistique mais faite aussi d’écoute et d’accompagnement. Parents, professeurs et experts doivent travailler de paire pour réussir cette année scolaire « confinée », singulière dans son déroulement. Les contraintes étant énormes, altruisme et abnégation sont le moteur de l’action de l’AMED.
Le programme conduit, depuis mi-mars, assure des consultations éducative, familiale et psychologique. La réussite de ces interventions qui profitent aux élèves et à leurs familles, et l’afflux des appels, ont amené l’AMED à élargir le programme aux étudiants universitaires et aux stagiaires de la formation professionnelle. En effet, les services de l’AMED ont été sollicités aussi, cette année, à travers un partenariat avec l’Université Mohammed V de Rabat (au niveau de 5 établissements), et par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail, pour faire le suivi des cas difficiles.
Le programme conduit, depuis mi-mars, assure des consultations éducative, familiale et psychologique. La réussite de ces interventions qui profitent aux élèves et à leurs familles, et l’afflux des appels, ont amené l’AMED à élargir le programme aux étudiants universitaires et aux stagiaires de la formation professionnelle. En effet, les services de l’AMED ont été sollicités aussi, cette année, à travers un partenariat avec l’Université Mohammed V de Rabat (au niveau de 5 établissements), et par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail, pour faire le suivi des cas difficiles.
Contraintes et difficultés éducatives
Les conditions actuelles sont difficiles. En plus de la pression de l’apprentissage à distance, du confinement strict chez soi sans aucune sortie, il y a des problèmes sociaux difficiles à résoudre.
Concernant l’appui «éducatif, il est à noter que le plus grand des appels est constitué par les élèves du baccalauréat qui ont peur d’essuyer un échec à l’examen. Ils se renseignent sur les modalités, surtout qu’ils n’ont pas fait de contrôles continus évaluatifs, pour connaître leurs niveaux. Certains élèves en terminale souffrent le martyre pour assurer le suivi des cours dans des conditions inadaptées à domicile. Ils ont besoin d’encouragements et d’appui psychologique pour acquérir plus d’énergie positive, faire face à la crise, renforcer leur personnalité et leurs compétences. Les appels des familles sont interminables et soulèvent la pénurie des outils de travail. Des mamans d’enfants au primaire et au collège demandent de l’aide, face à la multiplication des tâches : des enfants à faire travailler, le ménage, la cuisine et encore. Les experts ont relevé certaines contraintes d’ordre matériel et logistique. Comme rappelé par une maman : « La famille marocaine est nombreuse (au moins trois enfants) et on n’a pas trois télévisions ou ordinateurs pour le suivi des cours » sans oublier le reste de la famille.
Il est à noter que des litiges entre enseignants et parents ont été également rapportés. Il y a, certes, des efforts qui se font de part et d’autre, seulement, le problème des mères est leur difficulté à s’investir, à plein temps, côté éducatif (sachant que pour la plupart des familles, c’est elle qui en a la charge). Ce qui nécessite un terrain d’entente et une communication efficace et harmonieuse, entre parents et professeurs pour réussir l’année.
Concernant l’appui «éducatif, il est à noter que le plus grand des appels est constitué par les élèves du baccalauréat qui ont peur d’essuyer un échec à l’examen. Ils se renseignent sur les modalités, surtout qu’ils n’ont pas fait de contrôles continus évaluatifs, pour connaître leurs niveaux. Certains élèves en terminale souffrent le martyre pour assurer le suivi des cours dans des conditions inadaptées à domicile. Ils ont besoin d’encouragements et d’appui psychologique pour acquérir plus d’énergie positive, faire face à la crise, renforcer leur personnalité et leurs compétences. Les appels des familles sont interminables et soulèvent la pénurie des outils de travail. Des mamans d’enfants au primaire et au collège demandent de l’aide, face à la multiplication des tâches : des enfants à faire travailler, le ménage, la cuisine et encore. Les experts ont relevé certaines contraintes d’ordre matériel et logistique. Comme rappelé par une maman : « La famille marocaine est nombreuse (au moins trois enfants) et on n’a pas trois télévisions ou ordinateurs pour le suivi des cours » sans oublier le reste de la famille.
Il est à noter que des litiges entre enseignants et parents ont été également rapportés. Il y a, certes, des efforts qui se font de part et d’autre, seulement, le problème des mères est leur difficulté à s’investir, à plein temps, côté éducatif (sachant que pour la plupart des familles, c’est elle qui en a la charge). Ce qui nécessite un terrain d’entente et une communication efficace et harmonieuse, entre parents et professeurs pour réussir l’année.
La crise familiale
Il y a beaucoup de plaintes des familles, surtout, côté violences. Il s’agit de disputes familiales entre ses membres confinés dans un petit espace. Certains pères, privés de sorties, constituent une source d’inquiétude, tant l’énervement est au top. Aucun membre de la famille ne peut plus avoir sa zone de confort, surtout quand l’espace du domicile est petit, ce qui incite les experts à jouer la carte du « vivre ensemble dans ces conditions ». Les psychologues les aident à gérer la crise actuelle du Coronavirus, à travers la gestion du temps, une bonne exploitation du confinement. Cette période va certes prendre fin, tôt ou tard, il suffit de reprendre souffle pour aller de l’avant.
Bouteina BENNANI
3 questions à Mina Baâji
Mina Baâji
« Une personne forte peut surmonter les obstacles, ce n’est pas le cas de tout le monde »
Nous avons contacté Mme Mina Baâji, Présidente de l’AMED et Présidente exécutive de la Fédération Marocaine de Prévention du Tabagisme et de la Drogue.
- Quelles conclusions tirez-vous de ces séances d’appui, côté éducatif ?
-Plusieurs difficultés et contraintes ont été relevées lors de l’écoute des familles et des élèves, surtout pour le post-bac. D’où des séances de suivi qui vont démarrer avec des professeurs experts en orientation. A noter, aussi, un manque de communication enfants-parents. Ces derniers se rendent à peine compte du manque de concentration de leur enfant, de leur hyperactivité, des efforts colossaux à faire pour les faire s’asseoir sur une chaise ou faire la lecture…Certains d’entre eux sont immédiatement mis en contact avec des orthophonistes, psychomotriciennes ou assistantes sociales. Autisme, blocage de paroles, bégaiement, formulation de phrases sont autant de difficultés découvertes par les parents. La crise sanitaire a quelque chose de bon aussi. Les parents ignoraient beaucoup de choses au sujet de leurs enfants, ce qu’on a toujours essayé de leur expliquer. Une formation, une qualification pour être sur la même longueur d’onde que leurs enfants et comprendre leurs problèmes s’imposent.
- Qu’a relevé l’orientation familiale ?
- Plusieurs cas de violences conjugales ont été relevés, dont de jeunes mariées qui découvrent la brutalité du mari, sa violence verbale et son mauvais comportement…Ce qui pousse les intervenants à dissiper les malentendus et à changer les réactions des uns et des autres. On a recueilli plusieurs témoignages de femmes qui vivent le calvaire avec la belle-mère, vivant sous le même toit…
- Quels sont les problèmes psychologiques les plus flagrants ?
- La plus grande problématique relevée par les psychologues, ce sont les tendances suicidaires, surtout les jeunes. Ce sont ces personnes qui sont sujets au suicide et aux addictions. Quant à la peur, elle joue aussi à contre sens du renforcement de l’immunité. Le confinement a augmenté les tensions psychologiques, surtout chez ceux qui s’adonnaient à la drogue et qui sont suivis par des psychologues. A distance, ces spécialistes essaient de minimiser les dégâts, trouver des alternatives, relever l’estime de soi et renforcer leur for intérieur. Une personne forte peut surmonter les obstacles. Ce n’est pas le cas de tout le monde.
Nous avons contacté Mme Mina Baâji, Présidente de l’AMED et Présidente exécutive de la Fédération Marocaine de Prévention du Tabagisme et de la Drogue.
- Quelles conclusions tirez-vous de ces séances d’appui, côté éducatif ?
-Plusieurs difficultés et contraintes ont été relevées lors de l’écoute des familles et des élèves, surtout pour le post-bac. D’où des séances de suivi qui vont démarrer avec des professeurs experts en orientation. A noter, aussi, un manque de communication enfants-parents. Ces derniers se rendent à peine compte du manque de concentration de leur enfant, de leur hyperactivité, des efforts colossaux à faire pour les faire s’asseoir sur une chaise ou faire la lecture…Certains d’entre eux sont immédiatement mis en contact avec des orthophonistes, psychomotriciennes ou assistantes sociales. Autisme, blocage de paroles, bégaiement, formulation de phrases sont autant de difficultés découvertes par les parents. La crise sanitaire a quelque chose de bon aussi. Les parents ignoraient beaucoup de choses au sujet de leurs enfants, ce qu’on a toujours essayé de leur expliquer. Une formation, une qualification pour être sur la même longueur d’onde que leurs enfants et comprendre leurs problèmes s’imposent.
- Qu’a relevé l’orientation familiale ?
- Plusieurs cas de violences conjugales ont été relevés, dont de jeunes mariées qui découvrent la brutalité du mari, sa violence verbale et son mauvais comportement…Ce qui pousse les intervenants à dissiper les malentendus et à changer les réactions des uns et des autres. On a recueilli plusieurs témoignages de femmes qui vivent le calvaire avec la belle-mère, vivant sous le même toit…
- Quels sont les problèmes psychologiques les plus flagrants ?
- La plus grande problématique relevée par les psychologues, ce sont les tendances suicidaires, surtout les jeunes. Ce sont ces personnes qui sont sujets au suicide et aux addictions. Quant à la peur, elle joue aussi à contre sens du renforcement de l’immunité. Le confinement a augmenté les tensions psychologiques, surtout chez ceux qui s’adonnaient à la drogue et qui sont suivis par des psychologues. A distance, ces spécialistes essaient de minimiser les dégâts, trouver des alternatives, relever l’estime de soi et renforcer leur for intérieur. Une personne forte peut surmonter les obstacles. Ce n’est pas le cas de tout le monde.
Recueillis par B. B