Dès l’annonce de la rentrée, plusieurs pays ont appelé à ouvrir l’école sur la société, à faire classe dehors. Avec la mise en place de protocoles sanitaires contraignants, cette école du dehors devenait à la fois une « solution sanitaire et salutaire » et un symbole de liberté retrouvée.
La forêt comme salle de classe n’est pas une utopie d’un autre temps, ni une tendance nouvelle. Déchiffrer l’alphabet dans les bois, découvrir les richesses de la nature, apprendre à utiliser des outils presque comme des grands… L’école de la forêt, ou l’école dans la nature, est un modèle d’apprentissage qui commence à faire parler de lui au Danemark. Dans ce pays nordique, 20% des écoles maternelles font carrément cours en pleine forêt.
« En classe, il y a du bruit, on est serré. Or les enfants ont besoin de mouvement. Ces activités favorisent l’interdisciplinarité, la collaboration, la communication et la créativité. Cela fait du bien aux élèves comme au professeur. Celui- ci adopte une autre posture », détaille M. Abderrahmane Lahlou, expert en éducation. « La relation change et ses effets bénéfiques rejaillissent sur l’ambiance à l’intérieur de la classe », ajoute l’expert.
Bousculer les habitudes d’apprentissage
Faut-il être assis derrière un bureau pour apprendre ? Pas si sûr. L’école de la forêt bouscule les certitudes de l’enseignement traditionnel et pose les bases d’un apprentissage par l’expérience, hors des quatre murs de l’école. Exit les chaises, les tables et le fameux « tableau noir ». Les enfants âgés en moyenne de 3 à 5 ans, enfilent leurs bottes et leur k-way pour grimper aux arbres à 6 mètres de hauteur, peindre, découvrir la faune et la flore, se balader sur de nouveaux sentiers… Le programme est vaste.
Pour M. Lahlou, les écoles de la forêt sont une déclinaison particulière de la méthode Montessori. Celle-ci plaide pour des espaces de classe en intérieur repensés pour encourager la créativité des enfants en diversifiant les espaces d’apprentissage au travers d’un mobilier plus flexible et adapté à l’expérimentation. « L’enfant apprend ainsi à son rythme, par la valorisation de ses initiatives, loin des contraintes physiques ou morales de la salle de classe classique. L’école de la forêt prolonge cette idée en élargissant le cadre », souligne l’expert.
Mieux construire l’individu
Les écoles dans la nature s’inscrivent dans une réflexion profonde de la construction de l’individu. L’espace physique accordé dans l’apprentissage ouvre l’espace mental nécessaire à la rêverie, l’ennui, l’imagination ou la curiosité souvent encadrés par le modèle d’apprentissage traditionnel. Alors quels bénéfices sont attendus de ce pas de côté ? Bien que le modèle soit récent, les bienfaits semblent déjà se dessiner sur les plans physique, psychologique et relationnel. On note ainsi que l’apprentissage au coeur de la nature est une opportunité pour l’enfant de développer ses fonctions motrices, de travailler son rapport au corps, son endurance, d’apprendre à gérer et à dépenser son énergie.
« Il semblerait aussi que les enfants acquièrent une meilleure santé, un système immunitaire plus efficace et seraient moins sensibles à l’obésité infantile », précise Dr Ghizlane Benamar, pédopsychiatre. Sur le plan mental, pari gagné : ils se divisent en petits groupes, jouent, se sociabilisent, coopèrent. « Moins stressés, ils sont encouragés à s’entraider, à pratiquer des jeux symboliques visant à canaliser leurs émotions », confirme la pédopsychiatre. Une transition en douceur vers le monde adulte sans passer par la case compétition.
Rapprocher les enfants de la nature et de l’environnement c’est appréhender l’éducation d’une façon profondément différente. La crise sanitaire, les inquiétudes face à l’avenir mais aussi la nécessité d’agir pour la transition écologique offrent un contexte favorable et des perspectives pour « l’école dehors ». Les différents acteurs de l’éducation, institution scolaire, parents et enseignants sauront-ils en prendre conscience pour l’avenir des enfants et entreprendre une vraie réforme éducative fondée sur l’harmonie des êtres humains avec leur environnement ?
La forêt comme salle de classe n’est pas une utopie d’un autre temps, ni une tendance nouvelle. Déchiffrer l’alphabet dans les bois, découvrir les richesses de la nature, apprendre à utiliser des outils presque comme des grands… L’école de la forêt, ou l’école dans la nature, est un modèle d’apprentissage qui commence à faire parler de lui au Danemark. Dans ce pays nordique, 20% des écoles maternelles font carrément cours en pleine forêt.
« En classe, il y a du bruit, on est serré. Or les enfants ont besoin de mouvement. Ces activités favorisent l’interdisciplinarité, la collaboration, la communication et la créativité. Cela fait du bien aux élèves comme au professeur. Celui- ci adopte une autre posture », détaille M. Abderrahmane Lahlou, expert en éducation. « La relation change et ses effets bénéfiques rejaillissent sur l’ambiance à l’intérieur de la classe », ajoute l’expert.
Bousculer les habitudes d’apprentissage
Faut-il être assis derrière un bureau pour apprendre ? Pas si sûr. L’école de la forêt bouscule les certitudes de l’enseignement traditionnel et pose les bases d’un apprentissage par l’expérience, hors des quatre murs de l’école. Exit les chaises, les tables et le fameux « tableau noir ». Les enfants âgés en moyenne de 3 à 5 ans, enfilent leurs bottes et leur k-way pour grimper aux arbres à 6 mètres de hauteur, peindre, découvrir la faune et la flore, se balader sur de nouveaux sentiers… Le programme est vaste.
Pour M. Lahlou, les écoles de la forêt sont une déclinaison particulière de la méthode Montessori. Celle-ci plaide pour des espaces de classe en intérieur repensés pour encourager la créativité des enfants en diversifiant les espaces d’apprentissage au travers d’un mobilier plus flexible et adapté à l’expérimentation. « L’enfant apprend ainsi à son rythme, par la valorisation de ses initiatives, loin des contraintes physiques ou morales de la salle de classe classique. L’école de la forêt prolonge cette idée en élargissant le cadre », souligne l’expert.
Mieux construire l’individu
Les écoles dans la nature s’inscrivent dans une réflexion profonde de la construction de l’individu. L’espace physique accordé dans l’apprentissage ouvre l’espace mental nécessaire à la rêverie, l’ennui, l’imagination ou la curiosité souvent encadrés par le modèle d’apprentissage traditionnel. Alors quels bénéfices sont attendus de ce pas de côté ? Bien que le modèle soit récent, les bienfaits semblent déjà se dessiner sur les plans physique, psychologique et relationnel. On note ainsi que l’apprentissage au coeur de la nature est une opportunité pour l’enfant de développer ses fonctions motrices, de travailler son rapport au corps, son endurance, d’apprendre à gérer et à dépenser son énergie.
« Il semblerait aussi que les enfants acquièrent une meilleure santé, un système immunitaire plus efficace et seraient moins sensibles à l’obésité infantile », précise Dr Ghizlane Benamar, pédopsychiatre. Sur le plan mental, pari gagné : ils se divisent en petits groupes, jouent, se sociabilisent, coopèrent. « Moins stressés, ils sont encouragés à s’entraider, à pratiquer des jeux symboliques visant à canaliser leurs émotions », confirme la pédopsychiatre. Une transition en douceur vers le monde adulte sans passer par la case compétition.
Rapprocher les enfants de la nature et de l’environnement c’est appréhender l’éducation d’une façon profondément différente. La crise sanitaire, les inquiétudes face à l’avenir mais aussi la nécessité d’agir pour la transition écologique offrent un contexte favorable et des perspectives pour « l’école dehors ». Les différents acteurs de l’éducation, institution scolaire, parents et enseignants sauront-ils en prendre conscience pour l’avenir des enfants et entreprendre une vraie réforme éducative fondée sur l’harmonie des êtres humains avec leur environnement ?
Meryem EL BARHRASSI