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Le cap climatique de la Banque centrale


Rédigé par Soufiane CHAHID le Dimanche 4 Février 2024



Le cap climatique de la Banque centrale
D’ici 2050, le changement climatique pourrait coûter au Maroc 6,5% du PIB, et l’exode rural de 1,9 million de personnes. Ces chiffres rapportés par le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM) lors d’une rencontre sur le climat organisée avec son homologue espagnol, le 2 février à Rabat, donnent froid au dos.
 
Alors que notre pays commence à sortir du sous-développement, la sécheresse et la hausse des températures pourraient jeter des millions de nos concitoyens dans la pauvreté, réduisant à néant les efforts consentis par l’Etat depuis des décennies.
 
Le changement climatique est malheureusement une réalité, et le Royaume se trouve dans une des zones où son impact se fera le plus sévèrement ressentir. A moins de consentir d’immenses investissements, afin de rendre notre économie et notre société plus résilientes. D’après le Wali, notre pays aura besoin de pas moins de 78 milliards de dollars d’ici 2050 pour faire face à cette nouvelle situation.
 
Cette somme colossale sera très difficilement mobilisable durant le temps imparti, sauf à réorienter une majeure partie des flux financiers, internationaux mais surtout locaux, vers cet objectif. Il s’agit donc de verdir notre système financier, pour verdir notre économie.
 
Dans cette optique, la Banque centrale a un rôle prépondérant, puisqu’elle doit non seulement établir un cadre réglementaire approprié, mais adopter une politique monétaire verte et favoriser des instruments financiers verts. Cela passe par des incitations monétaires pour encourager les investissements verts, par la facilitation de l'émission d'obligations vertes et d'autres instruments financiers durables, ainsi que par le développement de marchés de capitaux verts.
 
Cela peut paraître éloigné des missions de BAM, dont les statuts fixent l’objectif principal de l’institution à “maintenir la stabilité des prix”. Sauf que dans les années à venir, la principale cause de l’instabilité des prix sera le changement climatique, et donc on ne parlera plus d’inflation mais de “climateflation”.
 
Soufiane CHAHID
 
 
 
 
 



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