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Le cri d’alarme de l’OIT

Coronavirus et le monde de travail


Rédigé par A. CHANNAJE Vendredi 1 Mai 2020

L’OIT est très inquiète face à l’intensification des pertes d’emploi dans le monde à cause de la pandémie de Covid-19.



Le cri d’alarme de l’OIT
L’Organisation internationale du travail estime que près de la moitié de la main-d’oeuvre mondiale pourrait perdre ses moyens de subsistance.

La poursuite de la baisse significative du nombre d’heures travaillées dans le monde en raison du Covid-19 a pour conséquence que 1,6 milliard de travailleurs de l’économie informelle – soit près de la moitié de la main-d’oeuvre mondiale – doivent désormais faire face au danger immédiat de voir leurs moyens de subsistance anéantis, avertit l’OIT dans sa nouvelle note conjoncture intitulée: «Covid-19 et le monde du travail».

La baisse du nombre d’heures travaillées, observée actuellement, devrait s’aggraver de manière significative, souligne l’agence spécialisée de l’ONU. Rapportée au 4ème trimestre 2019, une baisse de 10,5% est attendue, équivalente à 305 millions d’emplois à temps plein (avec comme base une semaine de travail de 48 heures). Ceci est la conséquence de la prolongation et de l’extension des mesures de confinement. La plupart du temps, la situation a empiré au niveau régional. Dans les Amériques, l’estimation s’établit à 12,4% de perte d’heures travaillées au 2ème trimestre (si l’on compare aux niveaux d’avant la crise). Elle est de 11,8% pour l’Europe et l’Asie centrale. Les estimations pour les autres régions du monde sont assez proches, toutes étant supérieures à 9,5%.

Baisse de 81% du revenu des travailleurs informels africains

L’OIT note, par ailleurs, qu’en raison de la crise économique créée par la pandémie, près de 1,6 milliard de travailleurs de l’économie informelle (représentant les plus vulnérables sur le marché du travail) ont subi une réduction sévère de leurs capacités à gagner leur vie, sur un total mondial de 2 milliards et une main-d’oeuvre mondiale de 3,3 milliards. Il s’agit d’une conséquence des mesures de confinement et/ou en raison du fait qu’ils travaillent dans les secteurs les plus touchés, souligne l’OIT. «On estime que le premier mois de la crise a entraîné une baisse de 60% du revenu des travailleurs informels dans le monde. Cela se traduit par une chute de 81% en Afrique et dans les Amériques, 21,6% en Asie et Pacifique et 70% en Europe et en Asie centrale.

Pour remédier à la problématique des pertes d’emploi dans le monde, l’OIT appelle à des mesures urgentes, ciblées et souples afin de soutenir les travailleurs et les entreprises, notamment les petites entreprises, ceux qui exercent leur activité dans l’économie informelle ainsi que les autres personnes vulnérables.

Ces mesures doivent être génératrices d’emplois, soutenues par des politiques et des institutions du travail plus robustes, et des systèmes de protection sociale mieux financés et plus complets.

A. CHANNAJE



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