La Cour Constitutionnelle a tranché. Le quotient électoral sera désormais calculé sur la base des personnes inscrites dans les listes électorales et non plus en fonction des votes réellement et valablement exprimés. La page du débat houleux, mais creux, autour de ce point de détail technique qui n’en est qu’un, parmi une multitude d’autres, devrait en principe être tournée pour entamer la phase autrement plus pertinente de la déclinaison des programmes politiques.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui dirige l’alliance gouvernementale actuellement aux manettes de l’Exécutif, en a décidé autrement. Dans un communiqué signé non pas par le secrétaire général et accessoirement chef du gouvernement, Sâadeddine El Othmani, mais par le vice-secrétaire général Slimane El Omrani, le secrétariat général du parti de la lampe déplore dans un langage alambiqué cette décision qui va à l’encontre de ses desideratas, exprimés à cor et à cri durant les dernières semaines.
Tout en prenant garde de ne pas froisser l’une des plus hautes instances juridictionnelles du Royaume, le PJD ne s’embarrasse guère de déplorer sa décision sur la réforme du quotient électoral qu’il juge anti-démocratique. Ceci alors même que ladite réforme est l’émanation d’un processus on ne peut plus démocratique consacré par le vote majoritaire des formations politiques qui lui étaient favorables, dans les deux Chambres du Parlement marocain.
En vertu de quoi, le parti d’El Othmani qui semble avoir trouvé dans le quotient électoral un nouveau cri de ralliement victimaire, appelle à la mobilisation générale de ses fidèles pour «faire face aux tentatives de dilution des avancées démocratiques du pays» et «protéger les intérêts suprêmes de la Nation en renforçant les capacités et la force du parti en tant qu’outil de réforme» ! En l’absence d’un programme clair et au vu de son bilan pour le moins maigre, on aimerait bien savoir comment il compte procéder?