L’épreuve de mathématiques au baccalauréat marocain est-elle plus difficile qu’en France ? C’est l’opinion de plusieurs professeurs français qui ont, à l’occasion des examens du bac en France, comparé les sujets proposés aux élèves. Et le constat est sans appel : “On ne pourrait pas donner ça à nos élèves français, ça ne serait même pas envisageable”, explique Rémi Chautard, professeur de mathématiques dans un lycée en région parisienne, dans les colonnes du Figaro Etudiant.
En tant que Marocain, que penser de ce constat ? Oui, malgré son état désastreux, notre système éducatif est encore capable de produire une “petite” élite de matheux qui feront de brillantes études. On en a pour preuve les grands contingents d’étudiants marocains qui réussissent chaque année les concours X pour accéder à la prestigieuse École polytechnique.
Non, cela ne devrait pas nous rassurer. Car si une centaine réussit ces études, que penser du reste, soit plus de 400.000 candidats au bac. Sur ce point, les derniers chiffres PISA sont édifiants. Sur 81 pays évalués, le Maroc se classe 71ème en mathématiques, avec seulement 18% des élèves marocains ayant réussi à atteindre le niveau 2 en mathématiques, sur une échelle de 6, ce qui est nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (69%).
Cette situation met en évidence un système éducatif à deux vitesses, conduisant inévitablement à un accès inégal et polarisé au marché du travail. Une telle configuration a été théorisée par les économistes Maarten Goos et Alan Manning en 2003, à propos du marché du travail anglais. D’après leurs observations, l’élargissement des écarts de diplômes et de compétences conduit à la constitution du marché du travail autour de deux pôles : les McJobs et les MacJobs.
Les McJobs (relatifs à McDonald’s) sont des boulots peu qualifiés et mal payés, tandis que les MacJobs (relatifs aux Macintosh, produits de la firme Apple) sont des métiers spécialisés, à haute valeur ajoutée et grassement rémunérés. Est-ce la société qu’on souhaite, divisée entre une élite accumulant richesse et pouvoir, et une majorité de travailleurs précaires, interchangeables et inutiles ? L’avenir de notre pays dépend aussi de la réponse à cette question.
En tant que Marocain, que penser de ce constat ? Oui, malgré son état désastreux, notre système éducatif est encore capable de produire une “petite” élite de matheux qui feront de brillantes études. On en a pour preuve les grands contingents d’étudiants marocains qui réussissent chaque année les concours X pour accéder à la prestigieuse École polytechnique.
Non, cela ne devrait pas nous rassurer. Car si une centaine réussit ces études, que penser du reste, soit plus de 400.000 candidats au bac. Sur ce point, les derniers chiffres PISA sont édifiants. Sur 81 pays évalués, le Maroc se classe 71ème en mathématiques, avec seulement 18% des élèves marocains ayant réussi à atteindre le niveau 2 en mathématiques, sur une échelle de 6, ce qui est nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (69%).
Cette situation met en évidence un système éducatif à deux vitesses, conduisant inévitablement à un accès inégal et polarisé au marché du travail. Une telle configuration a été théorisée par les économistes Maarten Goos et Alan Manning en 2003, à propos du marché du travail anglais. D’après leurs observations, l’élargissement des écarts de diplômes et de compétences conduit à la constitution du marché du travail autour de deux pôles : les McJobs et les MacJobs.
Les McJobs (relatifs à McDonald’s) sont des boulots peu qualifiés et mal payés, tandis que les MacJobs (relatifs aux Macintosh, produits de la firme Apple) sont des métiers spécialisés, à haute valeur ajoutée et grassement rémunérés. Est-ce la société qu’on souhaite, divisée entre une élite accumulant richesse et pouvoir, et une majorité de travailleurs précaires, interchangeables et inutiles ? L’avenir de notre pays dépend aussi de la réponse à cette question.
