Alors que les contours de la prochaine loi des Finances se dessinent, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) a livré ses vues et ses recommandations pour l’élaboration du budget de l’année 2021 à même d’en faire un levier de relance. Faisant preuve de manque de vision et d’audace, le gouvernement ne s’est pas aligné sur les orientations royales en matière de relance économique, déplore l’Alliance.
Celle-ci appelle à des actions bien ciblées et rassurantes pour les citoyens et les opérateurs économiques rappelant que le projet de loi de Finances 2021 est la dernière chance pour sauver l’économie du pays.
Une conjoncture difficile
Le Maroc devra préparer son budget 2021 dans un contexte exceptionnel marqué par une conjonction dangereuse de la sécheresse et de la baisse de l’activité économique due à la crise liée à la pandémie du Covid-19.
Les économistes de l’Istiqlal font état d’une crise économique et sociale sans précédent qui touche profondément la demande nationale et le pouvoir d’achat des ménages qui n’a cessé de se dégrader au fil des mois précédents. S’ajoutent à cela les effets de la chute de la demande extérieure qui a ébranlé les industries d’exportation. Tout cela a donné lieu à une forte récession qui a provoqué une ascension fulgurante du chômage, la fermeture de milliers d’entreprises, notamment des PME et des TPE.
Un gouvernement austère
Dans ce contexte, le gouvernement est loin d’être à la hauteur de la situation, l’exécutif semble enfermé dans sa logique comptable, la lettre de cadrage pour la préparation du projet de loi de finance 2021 annonce des coupes budgétaires sans précédent, ce qui va à l’encontre des dispositions du dernier discours du Trône ayant annoncé une enveloppe de de 120 milliards de Dirhams pour relancer la croissance., rappelle l’AEI.
En outre, le retour annoncé à une croissance autour de 4% en 2021, est un objectif peu ambitieux, estime les économistes istiqlaliens, ils ont appelé à davantage de volontarisme et à la création des conditions d’un regain de confiance largement dilapidée par le gouvernement durant les dernières semaines.
Alors qu’il faudra procéder d’une démarche contracyclique vigoureuse dans le PLF 2021 pour créer un choc d’activité. Le gouvernement n’annonce, in fine, que 20 milliards de Dirhams d’engagements budgétaires directs sous forme de crédits garanties aux entreprises impactées par la crise. Selon l’Alliance, le gouvernement se contente d’une politique peu audacieuse en matière d’emploi suite à la réduction considérable des capacités de recrutement dans différents départements.
N’étant point dans la critique stérile, l’Alliance des économistes istiqlaliens propose une vision alternative et exhaustive dans l’élaboration du projet de loi de Finances 2021. Dix mesures ont été mis en avant afin d’inscrire l’économie nationale dans une dynamique positive, sauvegarder nos entreprises, préserver nos emplois, mobiliser les investissements nationaux et internationaux et saisir les opportunités offertes par les grandes mutations entrainées par la crise.
Une relance qui rétablit la confiance
Les économistes de l’Istiqlal appellent à une relance guidée par l’appui budgétaire public conséquent en faveur de l’investissement productif, au sauvetage des entreprises en difficulté, à la préservation et à la création de l’emploi notamment pour les jeunes.
Ils préconisent également de relever le niveau des budgets alloués à l’investissement public, aux collectivités locales et aux entreprises publiques leur permettant ainsi d’améliorer les services publics et de relancer les activités à forte valeur ajoutée nationale et locale tout en actionnant, au maximum, la préférence nationale.
S’agissant du social, il est recommandé de prioriser le renforcement des systèmes de santé, de modernisation de l’éducation, et les programmes de recherche et de digitalisation des services publics.
Soulager les entreprises
Afin de revigorer des entreprises, l’Alliance des économistes istiqlaliens souhaite une baisse de pression fiscale sur leur financement. Ainsi, elle recommande d’exonérer ou même amnistier, le cas échéant, de tous droits et taxes, les apports des associés pour augmenter les fonds propres de leurs entreprises.
Il est également important d’accorder aux repreneurs des entreprises en difficulté les mêmes avantages que ceux accordés aux nouveaux investisseurs et simplifier les procédures de cession, proposent-t-ils.
La relance économique se heurte toujours à l’obstacle du secteur informel, l’Alliance appelle à la régularisation des activités et emplois non déclarés, à travers une amnistie fiscale et sociale et l’accès aux programmes de financement en cours.
Quant aux secteurs nécessitant un soutien urgent, le communiqué de l’Alliance insiste sur la nécessité d’intégrer les artisans au programme « Intilaka » au même titre que les start-ups, tout en leur consacrant un programme d’aide leur permettant de financer leur cycle d’exploitation.
L’AEI préconise en outre des programmes intensifs d’encouragement des TPE et accélérer la mise en œuvre des réformes en cours (voir repères). Elle appelle le gouvernement à réserver une part significative des investissements publics à des secteurs ayant un effet d’entrainement économique, social et environnemental immédiat, s’inscrivant dans la nécessaire transition écologique au niveau national, régional et local.
Préserver le pouvoir d’achat des citoyens, lancer au plus vite les outils de la couverture sociale généralisée et améliorer la relance de la consommation intérieure sont autant de priorités que le gouvernement est sommé à mettre en œuvre dans la stratégie de la relance.
En définitive, les chantiers et mesures de relance ainsi proposées sont en mesure d’avoir un impact direct sur l’offre et la demande domestiques et peuvent être financés par de la dette intérieure, selon les économistes de l’Istiqlal. Ils peuvent aussi contribuer à l’émergence rapide et la consolidation de métiers et filières d’avenir et générateurs d’emplois locaux, conclut l’AEI.
Celle-ci appelle à des actions bien ciblées et rassurantes pour les citoyens et les opérateurs économiques rappelant que le projet de loi de Finances 2021 est la dernière chance pour sauver l’économie du pays.
Une conjoncture difficile
Le Maroc devra préparer son budget 2021 dans un contexte exceptionnel marqué par une conjonction dangereuse de la sécheresse et de la baisse de l’activité économique due à la crise liée à la pandémie du Covid-19.
Les économistes de l’Istiqlal font état d’une crise économique et sociale sans précédent qui touche profondément la demande nationale et le pouvoir d’achat des ménages qui n’a cessé de se dégrader au fil des mois précédents. S’ajoutent à cela les effets de la chute de la demande extérieure qui a ébranlé les industries d’exportation. Tout cela a donné lieu à une forte récession qui a provoqué une ascension fulgurante du chômage, la fermeture de milliers d’entreprises, notamment des PME et des TPE.
Un gouvernement austère
Dans ce contexte, le gouvernement est loin d’être à la hauteur de la situation, l’exécutif semble enfermé dans sa logique comptable, la lettre de cadrage pour la préparation du projet de loi de finance 2021 annonce des coupes budgétaires sans précédent, ce qui va à l’encontre des dispositions du dernier discours du Trône ayant annoncé une enveloppe de de 120 milliards de Dirhams pour relancer la croissance., rappelle l’AEI.
En outre, le retour annoncé à une croissance autour de 4% en 2021, est un objectif peu ambitieux, estime les économistes istiqlaliens, ils ont appelé à davantage de volontarisme et à la création des conditions d’un regain de confiance largement dilapidée par le gouvernement durant les dernières semaines.
Alors qu’il faudra procéder d’une démarche contracyclique vigoureuse dans le PLF 2021 pour créer un choc d’activité. Le gouvernement n’annonce, in fine, que 20 milliards de Dirhams d’engagements budgétaires directs sous forme de crédits garanties aux entreprises impactées par la crise. Selon l’Alliance, le gouvernement se contente d’une politique peu audacieuse en matière d’emploi suite à la réduction considérable des capacités de recrutement dans différents départements.
N’étant point dans la critique stérile, l’Alliance des économistes istiqlaliens propose une vision alternative et exhaustive dans l’élaboration du projet de loi de Finances 2021. Dix mesures ont été mis en avant afin d’inscrire l’économie nationale dans une dynamique positive, sauvegarder nos entreprises, préserver nos emplois, mobiliser les investissements nationaux et internationaux et saisir les opportunités offertes par les grandes mutations entrainées par la crise.
Une relance qui rétablit la confiance
Les économistes de l’Istiqlal appellent à une relance guidée par l’appui budgétaire public conséquent en faveur de l’investissement productif, au sauvetage des entreprises en difficulté, à la préservation et à la création de l’emploi notamment pour les jeunes.
Ils préconisent également de relever le niveau des budgets alloués à l’investissement public, aux collectivités locales et aux entreprises publiques leur permettant ainsi d’améliorer les services publics et de relancer les activités à forte valeur ajoutée nationale et locale tout en actionnant, au maximum, la préférence nationale.
S’agissant du social, il est recommandé de prioriser le renforcement des systèmes de santé, de modernisation de l’éducation, et les programmes de recherche et de digitalisation des services publics.
Soulager les entreprises
Afin de revigorer des entreprises, l’Alliance des économistes istiqlaliens souhaite une baisse de pression fiscale sur leur financement. Ainsi, elle recommande d’exonérer ou même amnistier, le cas échéant, de tous droits et taxes, les apports des associés pour augmenter les fonds propres de leurs entreprises.
Il est également important d’accorder aux repreneurs des entreprises en difficulté les mêmes avantages que ceux accordés aux nouveaux investisseurs et simplifier les procédures de cession, proposent-t-ils.
La relance économique se heurte toujours à l’obstacle du secteur informel, l’Alliance appelle à la régularisation des activités et emplois non déclarés, à travers une amnistie fiscale et sociale et l’accès aux programmes de financement en cours.
Quant aux secteurs nécessitant un soutien urgent, le communiqué de l’Alliance insiste sur la nécessité d’intégrer les artisans au programme « Intilaka » au même titre que les start-ups, tout en leur consacrant un programme d’aide leur permettant de financer leur cycle d’exploitation.
L’AEI préconise en outre des programmes intensifs d’encouragement des TPE et accélérer la mise en œuvre des réformes en cours (voir repères). Elle appelle le gouvernement à réserver une part significative des investissements publics à des secteurs ayant un effet d’entrainement économique, social et environnemental immédiat, s’inscrivant dans la nécessaire transition écologique au niveau national, régional et local.
Préserver le pouvoir d’achat des citoyens, lancer au plus vite les outils de la couverture sociale généralisée et améliorer la relance de la consommation intérieure sont autant de priorités que le gouvernement est sommé à mettre en œuvre dans la stratégie de la relance.
En définitive, les chantiers et mesures de relance ainsi proposées sont en mesure d’avoir un impact direct sur l’offre et la demande domestiques et peuvent être financés par de la dette intérieure, selon les économistes de l’Istiqlal. Ils peuvent aussi contribuer à l’émergence rapide et la consolidation de métiers et filières d’avenir et générateurs d’emplois locaux, conclut l’AEI.
Anass MACHLOUKH
Encadré
L’Etat doit injecter directement les 120 milliards dans la création d’emploi
Les économistes de l’Istiqlal regrettent la tendance de l’exécutif à tenir à une approche peu proactive et volontariste qui ne permet ni d’opérer un sursaut de l’activité ni de préserver les équilibres des comptes publics. Ceci est susceptible d’exacerber la dégradation socio-économique qui ne peut que provoquer un recours à massif à l’endettement dans des conditions de plus en plus difficiles, estiment-ils.
Dans ce sens, l’Alliance préconise une injection directe par l’Etat des 120 milliards prévus dans le cadre de la relance, qui soient destinés à renflouer les trésoreries des entreprises publiques ou privées sous forme de fonds propres. La priorité doit être accordée à aux entreprises et aux projets à grande capacité de création d’emplois, et ce, pour accélérer la reprise rapide de l’activité économique.
Repères
Un programme intensif d’encouragement des TPE
L’AEI recommande d’accélérer le processus d’attribution du statut aux auto-entrepreneurs et leur permettre d’embaucher des salariés apprentis, favoriser l’accès des TPE aux marchés publics et réduire les délais de paiement de leurs créances. Elle appelle à accélérer la mise en activité des missions attribuées à la Société Nationale de Garantie et de Financement de l’Entreprise (ex CCG). Il est également préconisé de particulièrement accompagner les TPE dans l’inclusion financière des opérateurs non éligibles au crédit bancaire.
Pour une transition écologique locale
Les économistes istiqlaliens appelle à une transition écologique aussi bien au niveau national qu’au niveau local à travers la mise en œuvre, dans les délais programmés, du plan d’urgence d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, l’appui aux collectivités territoriales pour l’amélioration de la mobilité durable, incluant l’amélioration des infrastructures routières ainsi que la mise en œuvre du principe du pollueur payeur. L’AEI appelle aussi à entamer les projets d’ampleur stratégique de l’Autoroute de l’eau (transfert Nord Sud) et d’introduction du Gaz Naturel Liquéfié.
Préserver le pouvoir d’achat des ménages
Plusieurs mesures ont été avancées par l’Alliance des économistes istiqlaliens : la mise en œuvre de l’Indemnité pour la perte d’emploi au profit des victimes de la crise de la Covid-19, et en profiter pour régulariser la situation des salariés non déclarés, le lancement des chantiers d’utilité publique dans les communes rurales et urbaines ainsi que l’octroi des exonérations fiscales en matière logement aux acquéreurs. En outre, l’AEI appelle à élargir les tranches de l’IR pour réduire la pression fiscale sur les moyens et faibles revenus en proposant également une exonération de TVA, toutes les dépenses de santé.