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Les dossiers chauds et confinés des syndicats pour le 1er mai

Emploi


Rédigé par Saâd JAFRI Mardi 28 Avril 2020

Bien que les syndicats ne comptent pas envahir les rues de la capitale à l’occasion de la fête des travailleurs, ils exprimeront leurs revendications sur la Toile.



Les dossiers chauds et confinés des syndicats pour le 1er mai
À l’approche du 1er mai, journée de commémoration à l’égard des travailleurs qui ont versé leur sang, et perdu la vie pour obtenir des droits, les syndicats se préparent à faire entendre leurs revendications au gouvernement, sauf que cette année tout va se faire virtuellement. Passage en revue des dossiers les plus chauds qui attendent le ministère de l’Emploi en cette journée.

Garantie des libertés syndicales

L’accord tripartite sur le dialogue social signé le 25 avril continue de susciter des tensions entre le gouvernement et les syndicats. «Nous avons de grands problèmes avec le gouvernement sur le côté immatériel de l’accord, surtout au niveau de l’exécution», nous confie Enâam Miyara, Secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM). Et d’ajouter qu’il y a des volets qui doivent être traités sérieusement et en urgence par le gouvernement, notamment, la garantie du respect des libertés syndicales qui souffrent de plusieurs maux. Raison pour laquelle lesdites libertés figurent souvent sur le cahier revendicatif des syndicats. Ces derniers se plaignent entre autres, de la non-ratification par le Maroc de la convention internationale 87 portant sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, du fait de certaines dispositions constitutionnelles. Les partenaires sociaux accusent l’Exécutif de manquer de volonté car les dispositions peuvent toujours être rectifiées. Ceci dit, le SG de l’UGTM dénonce la non-représentativité des syndicats au sein du Comité de Veille Economique, sachant que ce sont eux les «représentant des travailleurs qui ont perdu leurs emplois », soulignant que c’est une autre violation des droits syndicaux.

Accélération de la promulgation de la loi sur la grève

Toujours dans le cadre des libertés syndicales, le projet de loi organique 97-15 régissant le droit de grève, fait également partie des dossiers qui agitent le plus les syndicats. Le ministère de l’Emploi a cherché en février dernier, à créer un terrain favorable pour déboucher sur un texte consensuel, ne butant pas sur un nouveau blocage au sein de l’hémicycle. L’objectif était de rapprocher les points de vue des composantes sociales, eu égard aux enjeux économiques et sociaux. Très optimiste, le ministre de l’Emploi, Mohammed Amekraz, ambitionne de réintroduire le texte dans le circuit législatif devant la commission des secteurs sociaux, qui avait échoué à l’examiner sous le règne de l’ancien ministre Mohamed Yatim. La situation de la classe laborieuse, surtout les grévistes, nécessite la volonté d’engagement de toutes les parties concernées. Le droit des travailleurs se dégrade, surtout durant ce mandat législatif», précise M. Miyara, ajoutant qu’il constate que les violations des droits des travailleurs «se font plus dans le secteur public que le privé. Au moins dans le secteur privé, les syndicats signent des conventions collectives avec les entreprises pour protéger les employés ». Il y a certaines administrations publiques où il n’y a pas, carrément, de dialogue autour des questions sectorielles, ajoute-t-il.

Dossiers de l’Education nationale

L’incapacité du ministère de l’Éducation à régler les problèmes du système éducatif seront également au rendez-vous durant la journée du 1er mai. Plusieurs syndicats ont appelé d’ores et déjà à une mobilisation en masse sur les réseaux sociaux pour dénoncer les « politiques non populaires » engagées par le gouvernement dans ledit secteur. Manque de volonté politique pour rétablir le système éducatif, le barrage fait par le gouvernement contre l’exonération totale de l’impôt sur revenu au profit des retraités, le dossier des contractuels qui reflète la fragilité du secteur de l’emploi au Maroc, autant de dysfonctionnement que les syndicats de l’Éducation vont pointer du doigt durant la journée symbolique des travailleurs.

Le péril des TPE

Artisans, commerçants et professionnels libéraux, sont aujourd’hui considérés comme les piliers du développement économique des États, cependant au Maroc, ils souffrent d’une précarité alarmante, et ce, depuis des années. Les politiques et les programmes mis en oeuvre pour consolider leur présence et leur impact local, régional et national, restent à effet très limité. Mais l’arrivée du Coronavirus dans le Royaume a enfoncé le clou. «Les mesures prises par le CVE sont insuffisantes pour limiter les dégâts des artisans », déplore Moulay Ahmed Afilal, président de l’Union Générale des Entreprises et des Professions (UGEP). Et d’ajouter que le premier mai sera une occasion pour rappeler les maux de cette catégorie de la population et de tous les travailleurs confrontés à de multiples et insurmontables difficultés.

Saâd JAFRI








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