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Les entreprises continuent de pâtir des effets de la pandémie


Rédigé par A.M Vendredi 11 Février 2022

Selon les conclusions de sa 4ème enquête qualitative sur les effets du Covid-19 sur l'activité des entreprises, le Haut Commissariat au Plan (HCP) a montré que les entreprises ont eu du mal à surmonter l'épreuve de la crise du Covid-19 en 2021. Comme la majorité des entreprises a subi une baisse d'activité, elles sont nombreuses à ne pas prévoir ni investir ni recruter en 2022. Détails.



Les entreprises continuent de pâtir des effets de la pandémie

Le Haut Commissariat au Plan (HCP) vient de dresser un bilan de l'impact de la pandémie du Covid-19 sur les entreprises en 2021, en se basant sur les conclusions de sa 4ème enquête qualitative sur les effets du Covid-19 sur leur activité. Il en ressort que la crise sanitaire n'a pas du tout été clémente. Près d'un tiers des entreprises ont arrêté leur activité, pour une durée moyenne de 143 jours en 2021, indique la même source, ajoutant que cette suspension a été légèrement plus longue pour 30% des Très petites entreprises (TPE), avec une période moyenne de 158 jours d'arrêt, contre 116 jours pour 27% des Petites et Moyennes entreprises (PME) et 107 jours pour 14% des Grandes entreprises (GE). Les entreprises de l'hébergement, des spectacles et de la construction ont été durement touchées par ce phénomène de suspension.

​Quatre entreprises sur cinq ont subi une baisse d’activité en 2021 

Bien qu'en gardant leur activité sans interruption, la majeure partie des entreprises sondées ont déclarés une baisse d'activité. Selon le HCP, quatre entreprises sur cinq ont subi une baisse d’activité en 2021 par rapport à la période pré-pandémie. Ceci s'explique en partie par des problèmes de trésorerie. Le constat est clair : une entreprise sur deux a déclaré une baisse de sa liquidité par rapport à la période avant la crise. Ceci concerne 54% des TPE, 51% des PME et 43% des grandes entreprises. Le secteur touristique est l'un des secteurs qui ont le plus souffert de la pénurie de liquidité, vu l'arrêt de l'activité occasionnée par les restrictions. Force est de constater que 98% des entreprises de l'Hébergement et 88% de celles de la restauration ont subi une détérioration du niveau de liquidité. Par contre, les secteurs de l'énergie et de l'enseignement et santé humaine ont montré plus de résilience face à cette crise, avec respectivement 43% et 48% des entreprises qui ont pu maintenir leur niveau de liquidité.

Deux entreprises sur cinq ont réduit leurs effectifs 

La baisse d'activité s'est répercutée négativement sur la création d'emploi, deux entreprises sur cinq ont est été forcées de réduire leurs effectifs en 2021, fait savoir la même source, ajoutant que le quart des entreprises ont réduit la rémunération de leurs employés. Sur ce point, le HCP précise que 24% des Grandes entreprises ont diminué leurs effectifs, cette proportion est plus élevées chez les PME (34%) et les TPE ( 43% ). Force est de rappeler ici que le Maroc a enregistré, en 2021, une légère hausse du taux de chômage qui est passé de 11,9 à 12,3% à l'échelle nationale.

Compte tenu des réductions d'effectifs, 3% des salariés se sont retrouvés en chômage partiel, sachant que plus d’un tiers des salariés de l’hébergement en a souffert, selon le HCP.

Faute de confiance dans l'avenir, une grande partie des entreprises ne compte pas investir en 2022, l'enquête du HCP conclut que 7 entreprises sur 10 ne prévoient aucun projet d’investissement durant cette année. Si les entreprises n'investissent pas, cela signifie qu'il ne pourront pas embaucher. C'est ce que montre le département d'Ahmed Lahlimi qui souligne que seule une entreprise sur cinq a l'intention de recruter au cours de l'année 2022.

Les Grandes entreprises tiennent assez bon pour pouvoir continuer à recruter, près de la moitié d'entre elle en ont l'intention en 2022. De leur côté, les PME et les TPE demeurent trop affaiblies pour procéder à des augmentations d'effectifs. Seules 25% des PME et 18% des TPE se sont déclarées capables de procéder à des recrutements.

le retour à la normale prévu en 2023

Malgré les effets délétères de la crise sanitaire, l'optimisme reste de mise puisque 60% des entreprises sondées prévoient un retour à la normale à partir de 2023. Par catégorie, plus de la moitié des grandes entreprises (GE) (56%) estiment pouvoir retrouver leur rythme normal dans un délai ne dépassant pas un an, contre 39% pour les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), relève la note du HCP, précisant que les entreprises de l’hébergement (71%), de la restauration (65%) et du transport et entreposage (60%) prévoient de retrouver leur niveau d'activité normale dans un an ou plus. Pour les entreprises de la construction (54%) et celles des industries du textile et du cuir (35%), elles estiment pouvoir retrouver leur rythme normal dans un délai ne dépassant pas une année.

Rappelons que cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 2.300 entreprises organisées représentant l'ensemble des unités opérant dans les secteurs de l'industrie manufacturière, de la construction, de l'énergie, des mines, de la pêche, du commerce et des services marchands non-financiers, vise également à saisir les perceptions des chefs d'entreprise concernant leurs perspectives en matière d’investissement et de recrutement durant l'année 2022.

(Avec MAP)