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Les marches des enseignants et le syndrome Benalla


Rédigé par Saâd Jafri le Mercredi 24 Mars 2021



Les marches des enseignants et le syndrome Benalla
L’affaire des enseignants contractuels qui se sont autobaptisés « Enseignants auxquels a été imposée la formule contractuelle » est devenue un feuilleton à rallonge qui ressurgit à chaque printemps comme l’un de ces marronniers récurrents. Cela fait en effet trois années que ces hommes et ces femmes issus pour beaucoup des rangs des anciens diplômés chômeurs battent le pavé, sans résultats probants.

A leurs revendications de titularisation dans l’administration publique, comme ce fut toujours le cas pour leurs aînés, l’Etat oppose leur adhésion consentie à ces mêmes clauses contractuelles qu’ils dénoncent aujourd’hui. Le tout sur fond d’exigence d’efficience managériale imposée par la déliquescence du niveau de l’enseignement public, comme privé, au Maroc.

Dans cette tourmente, on ne sait plus qui a tort et qui a raison. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que la détresse des enseignants contractuels, à force d’être ignorée par l’actuel Exécutif, a fini par attiser des convoitises de récupération à des fins malveillantes, aussi bien à l’échelle interne qu’externe. L’Etat, soucieux de sa stabilité sociale et politique, après avoir opposé l’indifférence et épuisé toutes ses carottes ou supposées comme telles, n’a eu d’autre choix que d’user de la bonne vieille méthode du bâton.

C’est ainsi qu’on a assisté durant ces dernières années à des scènes regrettables de baston et d’exactions corporelles envers les représentants d’un corps professionnel honorable qui a de tout temps été respecté, voire sacralisé, dans notre pays.

Cette flambée de violence, qui perdure depuis plusieurs années, a connu un certain retentissement médiatique ces derniers jours avec les images d’un homme flanqué d’un brassard rouge estampillé autorité locale, en train de faucher à coup de balayettes plusieurs enseignants/manifestants. La scène, qui s’est propagée sur le web à la vitesse de la lumière, a suscité un grand émoi dans l’opinion publique. Un émoi comparable à certains égards, et toute mesure gardée, à celui provoqué en France par la vidéo de l’ancien conseiller présidentiel à la sécurité, Alexandre Benalla, en train de se défouler sur des manifestants un 1er mai à Paris.

Mais au-delà de ce genre de polémiques qu’on finit toujours par oublier, l’important c’est de se rappeler que l’enseignement public, en particulier, est avant tout une affaire de souveraineté. Et que ces enseignants contractuels ou non, molestés aujourd’hui parce qu’ils aspirent à sceller leurs liens avec l’administration par la titularisation ou parce qu’ils veulent plus d’égards ou un meilleur traitement salarial, risquent de devenir très vite une ressource rare qu’il faudra importer.   



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